A fin juin 2014, les mauvais chiffres du chômage au Maroc

En une année, entre juin 2013 et juin 2014, 11.000 emplois ont été perdus dans l’industrie (et l’artisanat). Le solde net est seulement de 28.000 emplois créés. Le chômage urbain dépasse 14%, le chômage des jeunes dépasse 19% et le nombre global de chômeurs est supérieur à 1,1 million.  

A fin juin 2014, les mauvais chiffres du chômage au Maroc

Le 6 août 2014 à 7h38

Modifié 27 avril 2021 à 22h30

En une année, entre juin 2013 et juin 2014, 11.000 emplois ont été perdus dans l’industrie (et l’artisanat). Le solde net est seulement de 28.000 emplois créés. Le chômage urbain dépasse 14%, le chômage des jeunes dépasse 19% et le nombre global de chômeurs est supérieur à 1,1 million.  

Entre le deuxième trimestre de l’année 2013 et la même période de 2014, 39.000 postes d’emploi ont été créés par l’économie marocaine, 28.000 en milieu urbain et 11.000 en milieu rural. En réalité, sur ces 39.000 emplois, seuls 28.000 sont des emplois rémunérés. Les 11.000 autres sont selon le HCP, des emplois d’aides familiales non rémunérés.

Ces nouveaux postes constituent le solde entre la création de 57.000 emplois, 43.000 par le secteur des "services" et 14.000 par celui des "BTP", et la perte de 18.000 emplois, dont 11.000 dans le secteur de l'"industrie y compris l'artisanat" et 7.000 dans l'"agriculture, forêt et pêche".

Dans ce contexte, entre les deux périodes, le nombre de chômeurs au Maroc, en augmentation de 65.000 personnes, 39.000 en milieu urbain et 26.000 en milieu rural, a atteint 1.114.000 personnes.

Le taux de chômage a ainsi enregistré un accroissement de 0,5 point, passant de 8,8% à 9,3%. En milieu urbain, ce taux est passé de 13,8% à 14,2% et en milieu rural de 3,2% à 3,6%. Parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, il a été de 19,2% au lieu de 18,4% et parmi les détenteurs de diplômes, de 16,9% au lieu de 15,8%. Le chômage est dans 27,8% des cas, le fait de licenciements ou de mises à l’arrêt de l’activité des établissements employeurs.

De son côté, le taux de sous-emploi est passé, entre les deux périodes, de 8,9% à 10,4% au niveau national, de 7,9% à 9,2% en milieu urbain et de 9,9% à 11,7% en milieu rural.

12 millions de personnes actives

La population active âgée de 15 ans et plus a atteint au cours du deuxième trimestre de l’année 2014, 12.005.000 personnes, soit une hausse de 0,9% par rapport au deuxième trimestre de l'année 2013 (+1,1% en milieu urbain et +0,7% milieu rural).

Le taux d’activité a diminué de 0,3 point, passant de 49,2% au deuxième trimestre de l’année 2013 à 48,9% au cours du même trimestre de l’année 2014.

Dans ce cadre, 28.000 postes d’emplois rémunérés ont été crées au cours de la période, résultat d’une création de 55.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 27.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré, composé principalement d’aides familiales, a enregistré une baisse de 27.000 postes en zones urbaines et une hausse de 38.000 postes en zones rurales, soit au total 11.000 postes d’emploi créés.

 

Créations nettes d’emplois entre les deuxièmes trimestres de 2013 et 2014 selon le milieu de résidence

 

En conséquence, l’économie marocaine a connu la création nette de 39.000 postes d’emploi, 28.000 en milieu urbain et 11.000 en milieu rural. Le volume global de l’emploi est ainsi passé, entre les deux périodes, de 10.852.000 à 10.891.000. Le taux d’emploi, quant à lui, a reculé de 0,5 point au niveau national, passant de 44,9% à 44,4%. Il a baissé de 0,5 point en milieu urbain (de 37,3% à 36,8%) et de 0,3 point en milieu rural (de 56,4% à 56,1%).

 

Les services et le BTP limitent les dégâts

C’est ainsi, qu’au niveau national, le secteur des "services" a créé 43.000 postes, ce qui correspond à un accroissement de 1% du volume d’emploi du secteur, contre une création moyenne annuelle de 80.000 postes au cours de la période 2011-2013.

Ces nouveaux emplois sont le fait de la création de 23.000 postes par la branche du "commerce de détail et réparation d’articles domestiques" et de 19.000 par celle des "services personnels".

De son côté, le secteur des BTP a connu la création de 14.000 postes, ce qui représente une hausse de 1,4% du volume d’emploi du secteur, contre une perte moyenne annuelle de 23.000 postes au cours de la période 2011-2013.

En revanche, le secteur de l’"industrie" qui comprend aussi l’artisanat a perdu 11.000 postes d’emploi, ce qui correspond à une baisse de 1% du volume d’emploi du secteur, contre une perte moyenne annuelle de 22.000 postes au cours des trois dernières années.

De même, l’"agriculture, forêt et pêche" a connu la perte de 7.000 postes d’emploi, correspondant à une baisse de 0,1% du volume d’emploi du secteur, ce qui renoue avec la tendance baissière qu’il a connue durant la période 2010-2012 (-52.000 postes d’emploi comme moyenne annuelle) et ce, après une création de 137.000 postes l’année dernière.

Créations nettes d’emplois par secteur d’activité économique et milieu de résidence

 

Par milieu de résidence, l’évolution de l’emploi selon le secteur d’activité se présente comme suit :

En milieu urbain, àl’exception du secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" dont l’emploi a connu une stagnation et les activités mal désignées qui ont perdu 1.000 postes, tous les autres secteurs ont vu leur volume d’emploi augmenter:

·      14.000 postes d’emploi dans le secteur des "services" (+0,4% du volume d’emploi du secteur);

·      11.000 emplois dans celui des BTP (+1,8%) ;

·      4.000 emplois dans celui de l’"industrie y compris l'artisanat" (+0,3%).

 

En milieu rural, le secteur de l’"industrie y compris l'artisanat" a perdu 15.000 postes d’emploi, enregistrant une baisse de 7,2% du volume d’emploi du secteur, et celui de l’"agriculture, forêt et pêche" a connu la perte de 7.000 postes d’emploi (-0,2%).

En revanche, les autres secteurs ont créé des emplois avec respectivement :

·      29.000 postes d’emploi par le secteur des "services" (+4,5% du volume d’emploi du secteur) ;

·      3.000 emplois par les BTP (+0,7%) ;

·      1.000 activités mal désignées.

Taux de chômage : plus de 20% pour les diplômés du supérieur

La population active en chômage s’est accrue de 6,2%au niveau national, passant de 1.049.000 au deuxième trimestre de l’année 2013 à 1.114.000 chômeurs au même trimestre de l’année 2014, ce qui correspond à 65.000 nouveaux chômeurs, 39.000 en milieu urbain et 26.000 en milieu rural. En conséquence, le taux de chômage est passé de 8,8% à 9,3%, entre les deux périodes. Il est passé de 13,8% à 14,2% en milieu urbain et de 3,2% à 3,6% en milieu  rural.

Les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées, en milieu urbain, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+1,2 point) et les diplômés (+1,1 point) et; en milieu rural, principalement parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+0,9 point).

Par ailleurs, le chômage demeure élevé parmi certaines catégories de la population, notamment les diplômés et les jeunes âgés de 15 à 24 ans.        

En effet, si le taux de chômage des non diplômés n’est que de 4,1%, il reste élevé parmi les diplômés:

-    de niveau moyen[1]avec 15,5%, notamment ceux de la qualification professionnelle (20,9%) ;

-    de niveau supérieur[2]avec 20,3%, particulierement les diplômés de facultés (22,5%).

Quant aux jeunes citadins âgés de 15 à 24 ans, il est de 35,2% pour les hommes et de 40% pour les femmes.

Il ressort également de l’analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage que :

- plus de huit chômeurs sur dix (81,9%) sont citadins ;

- six sur dix (61,9%) sont âgés de 15 à 29 ans ;

- un sur quatre (25,8%) sont diplômés de niveau supérieur ;

- près de la moitié (47,6%) sont primo-demandeurs d’emploi ;

- près des deux tiers (63%) chôment depuis plus d’une année ;

- et près de un sur trois (27,8%) se sont retrouvés au chômage suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur.

 

Attention, le chômage des jeunes diplômés est une bombe à retardement.



[1] Les diplômes de niveau moyen regroupent les certificats de l'enseignement primaire, ceux du secondaire collégial et les diplômes de qualification ou de spécialisation professionnelle.

[2] Les diplômes de niveausupérieur regroupent les baccalauréats, les diplômes de techniciens ou de techniciens spécialisés et les diplômes d'enseignement supérieur (facultés, grandes écoles et instituts).

 

(Source HCP)

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