Il aura donc fallu 10 années depuis le lancement des travaux de construction pour que le musée d’art contemporain et d’art moderne ouvre ses portes.

Initialement prévue pour 2011 (le site du ministère de la Culture indique imperturbablement que les travaux prendront fin en 2011), l’ouverture officielle aura finalement lieu le 25 septembre, nous confie en primeur Mehdi Qotbi, artiste peintre connu et reconnu et président de la Fondation nationale des musées. Et c’est le Roi Mohammed VI qui coupera le ruban du musée.

Situé au centre-ville de Rabat (angle de l’avenue Moulay El Hassan et de l’avenue Allal Ben Abdallah), le Musée national d’art contemporain et d’art moderne (dont l’architecture n’est ni moderne ni contemporaine) a été édifié sur une superficie de 6.813 m² sur trois niveaux: sous-sol avec parking, rez-de-chaussée et premier étage. Le ministère de la Culture est le maître d'ouvrage de ce projet qui s'inscrit dans le programme gouvernemental destiné à combler le déficit du Maroc en matière d'infrastructures culturelles.

Son ouverture est largement attendue des Rbatis qui l'ont lentement vu sortir de terre depuis la pose de la première pierre.

100 ans de création

L’exposition inaugurale sera pilotée par Mohamed Rachdi tandis que le musée sera dirigé par Abdelaziz Idrissi.

Le premier est chercheur en Art et Sciences de l’art, artiste plasticien, critique d’art (il a publié des articles d’essais dans des revues et ouvrages collectifs), théoricien et commissaire d’expositions, tandis que le second est archéologue de formation, ancien conservateur du musée de la Casbah à Tanger et délégué régional du ministère de la Culture à Tanger.

L’exposition permanente durera 12 mois et retracera un siècle d’histoire de l’art pictural marocain, de 1914 à ce jour.  

«Rabat sera véritablement en fête, car il s’agit du premier musée construit par le Maroc, puisque tous nos musées ont été construits pendant la période du protectorat», savoure Mehdi Qotbi, dans une déclaration à Médias 24.

«L’exposition inaugurale, baptisée 100 ans de création, retracera toute l’histoire de la peinture marocaine, de 1914 à 2014. Plus de 300 tableaux seront exposés selon 4 parties. La 1e partie concerne les précurseurs, et notamment le sultan Moulay Abdelaziz, qui a été le premier marocain à avoir exposé ses photos. La 2e partie rendra hommage à la génération des années 1950, comme Farid Belkahia, considéré comme l'un des précurseurs de l'art contemporain au Maroc. La 3e partie rendra hommage aux maîtres reconnus des années 1980 et 1990, tel que Chaïbia. La 4e partie rendra hommage à la peinture contemporaine actuelle, des années 2000 jusqu’à maintenant», nous confie Mehdi Qotbi.

Dynamique culturelle

Le Musée national d’art contemporain et d’art moderne a mobilisé un investissement qui s'élève à 200 millions de dirhams. Le ministère de la Culture, maître d’ouvrage du projet, a contribué à son financement à hauteur de 44 millions de dirhams, tandis que le montant restant est assuré par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social.

En termes de visiteurs, «le musée vise à faire aussi bien, sinon mieux, que le musée Majorelle, qui attire 60.000 à 70.000 visiteurs par an», nous avait confié dans un précédent article une source au sein de la Fondation nationale des musées.

Le Musée national d’art contemporain et d’art moderne s'inscrit dans le programme gouvernemental destiné à combler le déficit du Maroc en matière d'infrastructures culturelles. Pour mémoire, plusieurs espaces dédiés à l’art et à la culture ont ouvert leurs portes ces dernières années à Rabat : Bibliothèque nationale de Rabat, Théâtre Al Mansour, Complexe Mehdi Ben Barka, etc.