Le monde en 2060 : croissance faible et inégalités en progression

Le bilan dressé par l’OCDE n’est pas très optimiste : une économie affaiblie, des écarts sociaux plus importants et un climat déréglé. Toutefois, des pistes existent pour éviter ce scénario.  

Le monde en 2060 : croissance faible et inégalités en progression

Le 12 juillet 2014 à 9h35

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Le bilan dressé par l’OCDE n’est pas très optimiste : une économie affaiblie, des écarts sociaux plus importants et un climat déréglé. Toutefois, des pistes existent pour éviter ce scénario.  

L’OCDE vient de publier une note prospective sur l’état de l’économie mondiale à l’horizon 2060. Si les tendances actuelles concernant le vieillissement de la population, les mutations technologiques, la mondialisation et les pressions exercées sur le climat se poursuivent, la situation ne sera pas reluisante.

Une croissance en baisse

Selon les anticipations de l’OCDE, la croissance mondiale devrait ralentir d’une moyenne de 3,6% par an sur la période 2010-2020 à 2,4% pour 2050-2060, avec pour principaux moteurs l’innovation et l’investissement dans les compétences. Cette baisse serait due au vieillissement de la population et une décélération dans les pays émergents.

Si rien n’est fait d’ici là en matière d’émissions de CO2, les changements climatiques couteront 1,5% du PIB mondial en moyenne et jusqu’à 5% en Asie.

Un rééquilibrage en faveur des pays émergents

La croissance plus soutenue dans les pays émergents que dans les pays développés devrait permettre un certain rattrapage des niveaux de vie, avec un PIB par habitant multiplié par 7 dans certains pays d’Afrique et d’Asie d’ici à 2060. Le centre économique mondial devrait donc continuer à se déplacer vers les pays non membres de l’OCDE, notamment en Asie et en Afrique.

La croissance plus forte et l’amélioration des conditions de vie dans les pays émergents devraient ralentir l’immigration liée au travail vers la zone OCDE, créant ainsi un déficit de main d’œuvre dans la zone, avec une baisse de la population active qui pourrait atteindre 20% dans la zone euro.

Les économies émergentes devraient également se positionner sur des activités de production à haute valeur ajoutée avec une hausse de la demande de main d’œuvre moyennement et hautement qualifié, se rapprochant ainsi de la structure des pays de l’OCDE, tandis que ces derniers pourraient se repositionner sur des activités du secteur primaire.

Mais des inégalités en hausse

Malgré une réduction de la pauvreté mondiale en terme absolu et des écarts de revenus entre les pays, l’importance prise par le progrès technologique et l’acquisition de compétence pourrait conduire à une distribution des salaires plus inégale au sein de chaque pays. Sans adaptation des politiques de redistribution actuelles à la nouvelle donne, les inégalités de rémunération d’un pays moyen de l’OCDE pourrait augmenter de 30% d’ici 2060 et ainsi atteindre le niveau d’inégalité actuel des Etats-Unis.

Les recommandations de l’OCDE pour accompagner ces mutations

Pour l’OCDE, il s’agit de soutenir la croissance tout en veillant à plus de redistribution et à la préservation de l’environnement. Pour cela, elle recommande de :

-Palier la baisse de la population active dans les pays de l’OCDE en allongeant la durée d’activité et en favorisant la participation des femmes ;

-Encourager l’essor des entreprises performantes, veiller au respect des règles de concurrence pour éviter les situations de rentes et réformer les législations pour favoriser des créations et fermetures d’entreprises plus rapides ;

-Adapter la structure de la fiscalité à la mobilité croissante des bases d’imposition (travail et entreprise) et la déplaçant vers des bases moins mobiles (logements, consommations, etc.) ;

-Revoir les politiques d’éducation pour favoriser l’égalité des chances et répondre à une demande croissante de formation pour lutter contre les inégalités, notamment en favorisant la scolarisation pré-supérieure et la formation continue dont le rendement social est élevé ;

-Accroitre lacoopération au niveau international. Les échanges stimulent la croissance et l’innovation. Il est donc primordial de poursuivre l’intégration internationale car ce sont les gains générés par les accords commerciaux mondiaux qui contribueront le plus à l’accroissement du PIB mondial et du bien-être. Dans un monde de plus en plus interconnecté, cette coopération apparaît, en outre, incontournable pour continuer à faire avancer l’innovation, réduire les émissions de CO2 mais également pour lutter efficacement contre l’évasion fiscale.

Ce bilan de l’OCDE n’a pas valeur de prévisions mais vise à inciter les pays à anticiper les bouleversements qui les attendent et à adapter leurs politiques en conséquence pour en réduire le coût économique et social.


 

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