Avant tout cela, Hoba Hoba Spirit fera un petit tour de chauffe ce mercredi 16 juillet au théâtre Renaissance à Rabat (Tickets à 50 DH) avec Ribab Fusion et la troupe de danse Fleur d’Orange et  dans les 3 à 4 semaines un ou deux nouveaux singles seront disponibles,» nous signale Réda Allali, également bien connu sous le nom du fameux  chroniqueur Zakaria Boualem (ou l’inverse).

Cette tournée américaine emmènera le groupe à Seattle dans le nord-ouest au Bumbershoot Festival pour un concert le 1^er septembre où «un monsieur comme Elvis Costello va également jouer cette année» précise Réda Allali, puis à Washington le 9 septembre au Kennedy Center, le 20 à Austin, Texas, au festival de world music Wobeonfest et un dernier concert le 26 à Cedar Rapids dans l’Iowa.

Quatre concerts et des rencontres artistiques pour cette deuxième incursion de Hoba Hoba en territoire américain après un concert donné à Washington en 2009 où ils pourront chanter … Hoba Miricane.

L’an dernier Hoba Hoba était notamment invité au festival de rock de Roskilde au Danemark avec Metallica à l’affiche, «un bon souvenir» souligne Allali qui considère que son groupe fait du rock, de la world et de la pop marocaine et touche des publics variés sans exclusive.

Droits d’auteurs au Maroc, un scandale ?

Les auteurs des tubes  Bienvenue à Casa sur la pollution et l’incivisme urbains, Blad Schizo et de la reprise du classique et contestataire La Volonté de vivre ont six albums à leur actif en 10 ans et un 7^ème est en mixage.

Joint au téléphone cette fin de semaine, Réda Allali considère que «malgré ces bonnes nouvelles, la scène musicale s’est rétrécie car il n’y a pas de versement de droits d’auteur et c’est un dossier qui a mis 10 ans à émerger et moins de temps pour retomber dans l’oubli».

«On parle des droits d’auteur depuis 15 ans, assène Allali, et tout ce que l’on reçoit ce sont des chèques de quelques dizaines de dirhams, et cela même pas sur les morceaux les plus populaires».

Visiblement remonté, Allali se demande «si la position officielle est de ne pas vouloir aider et soutenir le mouvement musical et culturel marocain ou si on veut l’étouffer. Je ne sais pas si on veut une musique pop marocaine libre et créative?». «En 2014 au Maroc, poursuit-il, un bon musicien ne vit pas dignement de son art, du coup la scène musicale après s’être élargie dans les années 2000 recommence à rétrécir ».

«On est fatigué d’avoir la gloire après la mort comme pour Larbi Batma ou Rouicha. Partout ailleurs ça marche. Même au Mali en guerre, souligne Allali,  Salif Keita et Amadou et Mariam touchent leurs droits d’auteurs. Ce que nous réclamons, ce sont nos droits ! C’est un gâchis suffisamment médiatisé depuis longtemps pour que l’on commence à s’en occuper sérieusement » assène-t-il. «C’est une honte pour notre pays de ne pas payer les droits d’auteur», un constat souvent répété par les artistes marocains alors que de l’autre côté, le bureau des droits d’auteur, a-t-on pu apprendre, «ne se gêne pas pour harceler les festivals organisés au Maroc et réclamer des droits d’auteurs» nous indique un promoteur de concerts. D’où la question: où va l’argent?

En attendant que la Cour des comptes résolve ces questions,  la tournée américaine de Hoba Hoba Spirit est organisée par le bureau culturel de l’ambassade US et la NEFA, la New England Foundation for the Arts (Boston). «300 millions d’Américains et moi, et moi, et moi, …» aurait chanté Jacques Dutronc. Relax Mr Boualem, everything is gonna be allright,  tout va s’arranger.