Maroc Algérie, la nouvelle donne navale

Le Maroc et l’Algérie renouvellent leurs flottes respectives en multipliant les acquisitions navales. Le voisin de l’Est s’est lancé dans une course aux armements tous azimuts alors que le Royaume a préféré mettre l’accent sur la qualité de ses unités navales pour affirmer sa présence régionale.

Maroc Algérie, la nouvelle donne navale

Le 30 mai 2014 à 12h28

Modifié 27 avril 2021 à 22h28

Le Maroc et l’Algérie renouvellent leurs flottes respectives en multipliant les acquisitions navales. Le voisin de l’Est s’est lancé dans une course aux armements tous azimuts alors que le Royaume a préféré mettre l’accent sur la qualité de ses unités navales pour affirmer sa présence régionale.

Ci-dessous, une image plutôt insolite, celle qui montrait les commandos marine des forces marocaines et algériennes courant ensemble au secours des victimes d'un accident, durant un exercice d'évacuation organisé en Grèce, durant la phase sur terre de l'exercice Phoenix Express 2014. L’exercice multinational organisé du 24 mai au 2 juin a vu la participation des marines militaires marocaine et algérienne, en plus de l’US Navy et des forces navales de plusieurs pays européens.

 

Cet exercice parrainé par les Etats Unis d’Amérique qui en est à sa huitième édition a pour but d’accroître la sécurité et la sûreté maritime dans la mer Méditerranée.

La rivalité navale entre le Maroc et l’Algérie qui se basait sur des enjeux militaires d’ordre tactique se déplace désormais sur le terrain diplomatique. La collaboration sécuritaire des deux marines avec celles de l’Otan et des pays européens en Méditerranée est devenue un moyen plus efficace de se distinguer au niveau régional.

La course aux armements navals de l’Algérie

Le voisin de l’Est a commencé en 2006 à moderniser sa flotte afin de rattraper son retard en équipements navals. La plupart de ses bâtiments d’origine soviétique datant des années 80 étaient devenus obsolètes.

La participation de l'Algérie à des missions avec l'Otan et l’Union européenne nécessitait aussi une standardisation de ses équipements afin de faciliter l’interopérabilité des forces de coopération.

Le vieillissement de sa flotte a justifié une frénésie d’achat. Alors que leurs patrouilleurs lance-missile OSA, leurs corvettes Nanuchka et leurs frégates Koni réclamaient une simple modernisation, l’Algérie s’est lancé dans des acquisitions.

Ainsi, deux frégates allemandes de type Meko A200 d’un tonnage de 3600 tonnes ont été acquises avec une option d’achat non encore confirmée pour deux autres. Ces bâtiments de guerre sont dotés de 8 missiles RBS-15 d’une portée de 200km, de 16 missiles anti-aériens, de 6 hélicoptères ASM Wildcat de dernière génération et de torpilles MU90.

Ces frégates ont coûté la somme de 2.2 milliards d’euros. La frégate FREMM Mohamed VI jugée plus opérationnelle et plus puissante, plus sophistiquée aussi, n’a coûté que 500 millions d’euros au Maroc.

La marine algérienne a aussi commandé trois corvettes chinoises de type C28A, d'un tonnage de 2800T dotées d’un système de combat «Tacticos» équipant déjà les frégates marocaines SIGMA. Les experts militaires s’accordent à dire que leurs qualités furtives sont d'un niveau inférieur à celles des corvettes marocaines.

L’achat d'un bâtiment italien de soutien logistique (9000 tonnes) capable de transporter 440 soldats, 15 véhicules blindés et jusqu'à 5 hélicoptères légers ou 3 lourds suscite des interrogations. Au regard de son utilité première, ce choix est étrange car l’Algérie n'a jamais eu vocation à se projeter dans des zones de conflits extérieures, du moins selon la doctrine officielle.

L'achat le plus conséquent de la marine algérienne (QBJ) reste l’acquisition récente de 2 sous-marins s’ajoutant aux 2 autres équipant déjà sa flotte et en attendant la livraison de 2 submersibles en 2016. Si la possession de sous-marins confère un avantage stratégique majeur en cas d’attaque en mer, la question se pose de savoir à quelle menace particulière sont censés répondre ces achats pléthoriques.

La montée en puissance spectaculaire répond certainement à une option stratégique de jouer un rôle de puissance régionale.

Le Royaume met l’accent sur la qualité opérationnelle

Le Maroc s’est engagé dans une politique qualitative pour conserver intacte sa capacité opérationnelle navale. Même s’il ne dispose pas des capacités financières algériennes et que ses commandes navales sont plus modestes, ses bâtiments de guerre sont plus récents et mieux entretenus que ceux du voisin de l’Est.

Le Maroc a acheté la frégate Mohammed VI et 3 corvettes Sigma faisant passer sa flotte de 2 navires à 6 bâtiments de combat. Il enregistre cependant un retard pour compléter son dispositif de lutte anti-sous marine (ASM) car pour lutter contre un sous-marin, la seule alternative est de disposer de ses propres submersibles.

Selon des experts marocains, la visite de l’amiral Laghmari aux chantiers espagnols de fabrication de sous-marins et aux installations de formation de sous-mariniers annonce la prochaine implication de la marine royale dans l’aventure sous-marine.

Après les attentats du 11/9/2001, l’Otan a initié l’opération «Active Endeavour» pour assurer une protection maritime déterminante pour les pays du Maghreb et d’Europe. Rappelons que le Maroc avait été le 1e pays à s’engager en 2004 dans cette voie en s’associant à cette opération de l’Otan.

La nouvelle donne impose désormais de se poser en puissance maritime disposant d’unités navales modernes à même d’assurer la sécurité et de se transformer en partenaires stabilisateurs de la région en collaboration avec l’Otan et l’Union Européenne.

Pour le Maroc, la marine est stratégique :

-la position du Royaume à l’entrée de la Méditerranée

-l’existence de deux mers et la longueur des côtes

-l’implication dans des exercices internationaux en Méditerranée et en Atlantique

-l’affirmation du rôle marocain sur le flanc ouest de l’Afrique, complémentaire à son engagement économique dans cette région.

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