A Tunis, Bensalah Cheqroun, présidente de la CGEM, a fait une forte impression ce jeudi à l’ouverture du forum économique. Elle a trouvé les mots qui touchent, sans omettre de dire les choses sans langue de bois, citant au passage Habib Bourguiba, le père de la Tunisie moderne.

Et a lancé un clin d’œil au fait que les deux organisations patronales sont chacune présidée par une femme, cas unique dans la région. Son homologue tunisienne, Widad Bouchamaoui, préside aux destinées de l’Utica et à ce titre, a joué un rôle majeur dans les récents compromis politiques qui ont permis de finaliser la constitution.

Après avoir “longtemps été les bons élèves de la région,“ les deux pays ont aujourd’hui pour objectifs “incontournables“, la compétitivité et la productivité, pour retrouver l’emploi et la croissance.

Mme Bensalah suggère trois pistes :

- travailler ensemble sur l’interdépendance économique entre nos deux pays, en neutralisant les licences d’importations, les quotas ou les barrières non tarifaires.

-proposer une offre conjointe en direction des marchés tiers : la Libye et l’Egypte pour le cas de la Tunisie, l’Afrique de l’ouest dans le cas du Maroc.

-la ré-industrialisation comme socle de la solidité économique dans chacun des deux pays. 

Nous sommes devenus des sociétés de consommation où la dette finance les achats de produits finis de consommation au détriment de l’investissement productif.

Jamal Belahrach, co-président du Conseil d'affaires Maroc-Tunisie a appelé quant à lui, à établir la transparence et la confiance entre les économies des deux pays pour un meilleur avenir commun.

Le Roi Mohammed VI entame ce vendredi une visite officielle de trois jours en Tunisie, qui revêtira plusieurs aspects : économique, politique et sécuritaire.

La Tunisie n’a jamais oublié l’amitié désintéressée que le Maroc lui a témoignée à plusieurs reprises, par exemple en janvier 1980 lorsqu’un commando entraîné en Libye a attaqué la ville de Gafsa.

Le pays a actuellement besoin d’un soutien sécuritaire dans sa lutte anti terroriste, avec des frontières poreuses devenues dangereuses, le voisinage libyen et enfin l’existence d’un terrorisme endogène dont le dernier coup d’éclat a été l’attaque contre le domicile du ministre de l’Intérieur ce mercredi.

Après avoir adopté une nouvelle constitution, le pays se dirige vers de nouvelles élections prévues pour la fin de cette année.