Au diable les recherches manuelles! La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) s’apprête à acquérir un système de reconnaissance faciale dernier cri. Il s’agit, en substance, d’un logiciel qui permet d’identifier, à travers une base de données où sont stockées plusieurs photos par individu, des criminels, des personnes recherchées ou disparues, avec un temps de recherche très réduit.

Cela fait plusieurs mois que l’information fait le tour du microcosme, mais, du côté de la police, on ne confirme ni n’infirme officiellement. Pourtant, selon une source sûre proche du dossier, un appel d’offres a bel et bien été lancé, avant que la DGSN ne se rétracte. «Elle tenait, explique notre source, d’abord à se renseigner sur tous les produits qu’offre le marché, qui est en permanente évolution, pour se doter d’un logiciel qui soit à la pointe de la technologie.»

C’est auprès du géant technologique français Safran, spécialisé dans l’aéronautique, la sécurité et la défense, que la police s’intéresse actuellement à ce système, qui la propulsera au rang des administrations les plus performantes du monde en matière de reconnaissance faciale. Selon une source bien informée, de hauts cadres de la DGSN organiseront bientôt une réunion avec Morpho, filiale de Safran basée à Casa Nearshore, pour une présentation des différentes gammes de produits de la boîte.

Ce n’est pas un hasard si la police jette son dévolu sur le Morpho. D’après un expert, contacté par Médias 24, l’entreprise reste de loin le leader dans le domaine de la sécurité, avec 60 % de parts de marché dans le monde. Système de connaissance faciale, identification d’empreintes digitales, formations, maintenance sont autant de services que propose Morpho, dont les logiciels sont utilisés par les Etats-Unis, l’Australie, la Chine, l’Afrique du Sud, la Norvège, la Suède…

Le seul hic réside dans les prix pratiqués par Safran, largement plus chers que ceux de la concurrence. «Lancer un appel d’offres, en l’occurrence, reviendrait à éliminer les produits les plus chers, mais pas forcément les plus performants », poursuit notre expert. «C’est probablement pour ça que l’appel d’offres a été retiré, car autrement la technologie de Morpho, aussi performante soit-elle, ne résisterait pas aux prix de la concurrence.»

Contacté par Médias 24, Hamid Benbrahim Andaloussi, délégué général de Safran au Marpho et président de Morpho Maroc, nous affirme que «rien n’est prévu pour l’heure».  Pour notre part, nous maintenons notre information. La police marocaine va s’équiper en reconnaissance faciale et le prestataire envisagé, à l’heure où nous écrivons ces lignes, est bien la filiale de Safran.