Dans une lettre adressée à la direction du HCP, et dont Médias 24 a eu copie, Azetta Amazigh, une association très active qui milite pour la défense et la promotion de la langue et l’identité amazigh, demande au HCP d’ajouter au recensement 2014 un volet linguistique complet et détaillé.

« Dans la nouvelle Constitution, il est prévu dans l’article 5 que l'amazigh devienne langue officielle au Maroc. Mais la loi organique relative à sa mise en œuvre tarde à venir. Recenser le volet linguistique permettra de montrer à quel point cette loi organique doit vite aboutir», a déclaré à Médias 24 Mohamed Oudra, chargé de programme à Azetta Amazigh.

Il ajoute que « le Conseil national des langues et de la culture marocaine, piloté par le ministère de la Culture, travaille à la protection et au développement des langues arabe et amazighe et des diverses expressions culturelles marocaines ».

Dans sa lettre, le réseau Azetta Amazigh formule 6 recommandations :

 -utiliser la langue amazigh dans toutes les opérations de recensement, par oral et écrit, en veillant à ce que les recenseurs puissent éventuellement parler la langue amazigh avec les recensés.

-ajouter la langue amazigh dans la case « langues écrites », afin de recenser les citoyens qui parlent et écrivent la langue amazigh.

-apporter plus de précision au volet linguistique, en déterminant si le recensé parle tarifit, tamazight ou tachelhit, ou les deux à la fois…

-utiliser le mot darija au lieu de dialecte arabe.

-faire en sorte que le recensement soit le plus proche possible de la réalité du champ linguistique marocain,  tout en déterminant la relation entre la situation économique, sociale et culturelle et la donne linguistique et culturelle.

 Toutefois, une source au sein du HCP nous a affirmé que le questionnaire contient un volet dédié à la langue, et notamment à l’amazigh, sans donner plus de détails, puisque les questionnaires n’ont pas encore été rendus publics. 

Quoi qu'il en soit, l’ajout d’un volet linguistique détaillé est essentiel, surtout que l’objectif du recensement est de mesurer la population vivant au Maroc pour mieux s’adapter à ses besoins.

Près de 52.000 enquêteurs participeront au recensement 2014 dans 48.000 districts, pendant 20 jours. Le budget prévu par la loi de Finances est de 600 millions de DH.