Son nom restera associé à son combat pour l'indépendance mais surtout à son activisme durant les années de plomb notamment pour retrouver son fils Houcine, un des plus célèbres disparus politiques du Maroc.

Le défunt Ali El Manouzi a été un des premiers résistants contre le protectorat français et le fondateur, auprès de Mehdi Ben Barka, de l'UNFP (Union nationale des forces populaires), ancêtre de l'actuel USFP.

Cependant, c’est la disparition tragique pendant les années de plomb en 1972 de son fils Houcine El Manouzi, syndicaliste et membre exilé de l’UNFP, qui aura été son grand combat car il aura passé sa vie à chercher la vérité, sans résultat. Soulignons que ses autres fils, Rachid, Brahim et Boubker sont tous des militants de gauche qui ont passé plusieurs années en exil avant de rentrer au pays.

Cette sombre page de l’histoire du Maroc n’a jamais été élucidée et même l’Instance équité et réconciliation (IER) qui s'était saisie du dossier n'avait jamais réussi à déterminer le sort de Houcine El Manouzi.

La journaliste néerlandaise Sietske de Boer avait publié un livre intitulé «Années de plomb, chronique d’une famille marocaine» parue aux éditions Le Fennec en 1999 relatant le parcours du Haj Ali El Manouzi et de sa famille de militants. Malgré sa quête de vérité, le père de Houcine El Manouzi s’est éteint sans résoudre ce qui constitue sans doute une des plus grandes énigmes des disparitions de la période des années de plomb après celle du plus célèbre d’entre elles, Mehdi Ben Barka. Il a été inhumé ce jeudi.