Visée par un article jugé “malveillant “, SNI apporte des clarifications

Le portail le360.ma a publié il  y a quelques jours un article qui avait fait grand bruit. Il s’agissait d’une enquête visant le management de la SNI et les dernières opérations de cession réalisées par elle.

Visée par un article jugé “malveillant “, SNI apporte des clarifications

Le 26 février 2014 à 14h49

Modifié 27 avril 2021 à 22h25

Le portail le360.ma a publié il  y a quelques jours un article qui avait fait grand bruit. Il s’agissait d’une enquête visant le management de la SNI et les dernières opérations de cession réalisées par elle.

La SNI nous a adressé un communiqué répondant à l’article de notre confrère. Dans l’article incriminé, notre confrère affirmait que le management de la SNI a présenté les dernières cessions d'entreprises (Cosumar, Lesieur, Centrale Laitière) à sa manière. Pour cet article, les repreneurs ne se sont pas bousculés pour acquérir Cosumar, et Wilmar ne s’intéressait qu’à une chose: l’exclusivité de fourniture du sucre brut.

Idem pour les cessions de Lesieur et Centrale Laitière où la SNI est accusée de ne pas avoir recherché de repreneur national ni s’être préoccupée de préserver le caractère national de l’entreprise.

Les clarifications de SNI sont exposées dans le communiqué que nous publions ci-dessous.

Entre autres, le communiqué explique que la SNI a reçu six offres de reprise pour la Cosumar; que les fournisseurs de sucre brut sont également au nombre de six (dont Wilmar qui n'était donc pas fournisseur exclusif) et que l’entrée de Wilmar dans le capital de la Cosumar dresse devant ce fournisseur une contrainte réglementaire en tant que fournisseur.  Si l’on est fournisseur et actionnaire, il y a un certain nombre de formalités à accomplir au préalable et d’autorisations à demander aux autres actionnaires. C’est une question de gouvernance.

Les six candidats repreneurs qui se sont manifestés pour Cosumar sont Wilmar ainsi que deux entreprises françaises, une indienne, une moyen-orientale et une brésilienne.

Concernant la cession de Lesieur, SNI signale avoir sollicité les entreprises marocaines, contrairement à ce qui a été écrit.

Et concernant Centrale Laitière, un pacte d’actionnaires liait Danone et ONA et donc il y a eu une négociation en gré à gré avec au bout du compte, une bonne valorisation de l’entreprise.

Voici le texte intégral du communiqué de la SNI :

« Un site qui se dit "d'information" a publié en date du 21 février 2014 un article ayant pour objectif manifeste de jeter le discrédit sur le processus de cession de Cosumar par SNI, et plus généralement sur le programme de repositionnement stratégique de la SNI annoncé en mars 2010. 

Le « concepteur » de cet article, visiblement étouffé par la rationalité industrielle des restructurations menées par SNI, s'est livré à un récit ridiculement tendancieux et malveillant, s'affranchissant des règles élémentaires de déontologie sous couvert d'une pseudo-enquête journalistique, sans égard pour la vérité des faits et sans respect pour l'intelligence du public.

Cette "initiative" répond visiblement à d'autres impératifs et desseins que celui d'informer le public.

La SNI tient à apporter les clarifications suivantes pour faire face à ces allégations.

1. Le rédacteur de cet article déclare “En entrant dans le capital de Cosumar, Wilmar s’assure de l’exclusivité de vente de sucre brut à l’entreprise marocaine“

Cette affirmation est totalement fausse puisque Wilmar a toujours été, et demeure, un fournisseur parmi d’autres de la société, qui en compte six. Aucun de ces fournisseurs ne détient de part dominante, et encore moins d’exclusivité.

Le « concepteur » de l’article tente d’établir un lien entre cette prétendue exclusivité et l’entrée de Wilmar dans le capital de Cosumar. Ce faisant, il ignore que l’entrée dans le capital de Cosumar représente au contraire une contrainte au regard des dispositions légales applicables aux conventions réglementées. En vertu de ces dispositions, un tel contrat de fourniture exclusive devrait être soumis à l’approbation du conseil d’administration puis de l’assemblée générale (dans les deux cas sans la participation de l’actionnaire concerné au vote) qui se prononce sur la base d’un rapport spécial établi par les commissaires aux comptes.

En prétendant établir un lien entre l’entrée du partenaire industriel dans le capital et la  prétendue exclusivité, le « concepteur » de l’article démontre en outre sa totale incompréhension des schémas de gouvernance mis en place par SNI, pourtant largement expliquée à l'occasion de l'annonce de l'opération.

La gouvernance voulue par SNI pour Cosumar, basée sur un management indépendant qui rend compte à un conseil d’administration aux pouvoirs renforcés mais où le partenaire industriel demeure minoritaire (3 sièges sur 9), sous la vigilance de comités (stratégique, audit et risque,  ressources humaines) aux compétences élargies, constitue justement, du moins pour un observateur averti et de bonne foi, une garantie sur le long terme de la pérennité de la diversification des approvisionnements de Cosumar.

Le « concepteur » de cet article expose là au grand public son ignorance des règles de base de fonctionnement des sociétés. 

2. L’article cite un observateur de la vie économique qui affirme que « Cosumar est une société que SNI n’a pas réussi à vendre, en dépit de plusieurs tentatives » et fait croire que cette entreprise a été vendue à celui qui a bien fini par se présenter.

Pour étayer un article visiblement mal « inspiré », le rédacteur en est réduit à s’appuyer sur une citation vieille d'au moins deux ans d’une personne totalement étrangère au processus de cession et qui exprimait à l’époque un avis personnel et théorique sur le sujet, depuis démenti par les faits.

Ainsi, l’affirmation selon laquelle il n’y aurait eu qu’un seul candidat pour la reprise de Cosumar est dénuée de tout fondement puisque SNI a reçu, à travers sa banque conseil, pas moins de six offres pour cette acquisition.

En effet, et n’en déplaise au  « concepteur » de cet article, six groupes internationaux ont remis des offres parmi lesquels il y avait, outre Wilmar, deux opérateurs français, un opérateur brésilien, un opérateur indien ainsi qu’un investisseur moyen-oriental. Parmi ces offres, trois portaient sur le contrôle exclusif de la société, une portait sur une part minoritaire assortie d’une demande de droits importants, et deux offres (dont celle de Wilmar) présentaient le potentiel de réaliser un schéma de partenariat équilibré.

SNI a refusé d’emblée les offres majoritaires, ainsi que l’offre minoritaire assortie de conditions exorbitantes. Elle a ensuite travaillé pendant de longs mois, et ceci dans une conjoncture difficile, à construire un schéma de partenariat ayant permis d’attirer pour la première fois au Maroc les investissements d’un opérateur asiatique de premier plan.

On pourrait s’interroger sur les raisons qui poussent le « concepteur » de l'article à douter de l’attractivité d’un actif comme Cosumar, 3ème acteur sucrier du continent, et plus généralement de l’attractivité du Maroc en tant que plateforme d’investissement en Afrique pour les grands groupes mondiaux, de l’envergure de Wilmar.

En effet, plutôt que de qualifier Wilmar de « grand vendeur de sucre brut », le rédacteur de l’article aurait pu être plus inspiré, de visiter le site web de Wilmar pour savoir que ce géant asiatique est un opérateur intégré qui, à l’image de Cosumar mais sur une plus grande échelle, a su allier l’agrégation agricole avec d’importantes capacités industrielles.

3. Le rédacteur affirme avoir cherché à contacter avec insistance le management de Cosumar pour obtenir une indication sur la production locale de sucre, demande restée sans réponse

Nous avons été stupéfaits de constater, après vérification, que le management de Cosumar n’a jamais été contacté de quelque manière que ce soit par l’auteur de l’article. Cette technique de propagande éculée, totalement étrangère au noble métier de journaliste, confirme les objectifs malveillants de cet article.

En effet, le niveau de la production nationale, que le rédacteur de l’article présente comme une information gênante, est régulièrement communiqué par la société à tous les analystes et journalistes qui prennent réellement la peine de la solliciter à ce propos.

A cet égard, l’auteur de l’article semble ignorer(ou feint d’ignorer) que l’amont agricole est soumis à de nombreux aléas climatiques et agronomiques qui rendent la production de plantes sucrières volatile en fonction des campagnes, et qui ne peuvent en aucun cas être imputés à Cosumar, à SNI ou à Wilmar.

Pour faire face à cette volatilité, et dans le cadre de l’attachement historique de SNI à un modèle de développement intégré, Cosumar a réalisé des investissements importants de plus de 5 milliards de dirhams lui ayant permis de disposer, d’un côté, de capacités industrielles suffisantes pour traiter l’intégralité de la récolte nationale de plantes sucrières et, de l’autre, de capacités de raffinage  nécessaires pour servir l’intégralité des besoins du marché lorsque la récolte nationale n’est pas au rendez-vous.

 

4. L’article cite un responsable de société marocaine, présenté de manière commode comme anonyme, qui affirme que « Les Marocains ont été approchés pour un rachat global de Lesieur. A aucun moment, il ne leur a été proposé de participer au contrôle de cette entreprise ».

Le « concepteur » de l’article cherche manifestement à promouvoir l’idée selon laquelle le processus de cession de Lesieur Cristal aurait favorisé les opérateurs étrangers au détriment d’opérateurs marocains qui auraient pu, selon le rédacteur, être intéressés par cette opération.

Visiblement encore une fois mal « inspiré », le rédacteur de l’article fait appel à un pseudo-témoignage  qui ne résiste pas un instant à l’épreuve des faits, SNI ayant adressé, à travers sa banque conseil, le même courrier (en pièce jointe) à la totalité des investisseurs (marocains ou étrangers) susceptibles d’être intéressés par la reprise de la société.

Cette lettre mentionnait l’ouverture de SNI à différentes structures de transaction pouvant satisfaire les contraintes et objectifs des différents acquéreurs potentiels. Cette lettre invite en outre les investisseurs à indiquer dans leur réponse « la quotité de capital social et de droits de vote » qu’ils souhaitent acquérir.

En des termes plus clairs, SNI a laissé le choix à tous les candidats potentiels de proposer la structuration adaptée à leur situation.

L’idée  développée par le rédacteur de l’article selon laquelle les opérateurs nationaux n’étaient pas en mesure de se porter acquéreurs d’une partie du capital en formant des consortia avec d’autres investisseurs est totalement infondée.

En revanche, l’idée suggérée par le « concepteur » selon laquelle SNI agit à l’encontre des intérêts nationaux est plus inquiétante car, outre le fait qu’elle attaque SNI dans sa vocation maintes fois réitérée et prouvée, elle soulève des questions quant aux motivations réelles du « concepteur » de l’article.  

5. Le rédacteur de cet article affirme que Sofiprotéol « ne fait aucun mystère sur ses intentions de détenir au moins 51% du capital de la société pour pouvoir piloter la stratégie de développement de la société avec de larges marges de manœuvre ». Il persiste en affirmant que ce contrôle est au demeurant irrévocable et programmé depuis le rachat de 41% par Sofiprotéol.

Sofiprotéol n’a jamais annoncé « sa volonté de détenir au moins 51% du capital de la société pour pouvoir piloter la stratégie de la société avec des larges marges de  manœuvre ». L’auteur de l’article, à court d’arguments, se contente de plagier un de ses confrères de la presse écrite, à savoir un article de La Nouvelle Tribune daté du 17 février 2012 (voir le lien). Cet article, qui avait utilisé la même expression (à la virgule près), spéculait sur les intentions immédiates de Sofiprotéol suite à l’acquisition des 40% de la société et au dépôt d’une déclaration de franchissement de seuil ouvrant la voie à une Offre Publique.

Entre temps, ce que le rédacteur de l’article ignore et qu’il aurait pu vérifier tout simplement en se donnant la peine de visiter le site du CDVM (si plus de temps lui avait été imparti pour commettre son article), est qu’une offre publique sur les titres Lesieur a été entre temps déposée conjointement par Sofiprotéol et les investisseurs institutionnels. Sofiprotéol a annoncé publiquement dans une note d’information y afférant datée du 16 mars 2012 qu’il n’avait aucune intention d’acquérir des titres supplémentaires de Lesieur, et que les titres apportés à l’offre publique seraient alloués aux investisseurs institutionnels.

L’assertion du rédacteur de l’article selon laquelle un renforcement de Sofiprotéol dans le capital serait « irrévocable et programmé » constitue une déclaration honteusement mensongère visant à minimiser les efforts de SNI pour constituer un partenariat durable entre un opérateur industriel de qualité et un actionnariat institutionnel marocain. Ce partenariat se matérialise, n’en déplaise au « concepteur » de l’article, à travers un pacte d’actionnaires d’une durée de 15 ans organisant et stabilisant la relation entre Sofiprotéol et les investisseurs marocains.

En d’autres termes, quand bien même Sofiprotéol aurait pour intention de « détenir au moins 51% du capital pour pouvoir piloter la stratégie avec de larges marges de manœuvre », les dispositions en vigueur de ce pacte d’actionnaires, négocié par SNI, l’empêcheraient de le faire.

Les dispositions de ce pacte ayant été portées par le CDVM à la connaissance du public, cela démontre encore une fois le manque de professionnalisme du rédacteur et une volonté délibérée de nuire à la SNI.

6. Le rédacteur fait dire à l’article que SNI « ne semble pas avoir eu la préoccupation de préserver le "caractère national" de Centrale Laitière comme elle l’a proclamé pour Cosumar. »

Au sujet de cette opération, SNI a bien expliqué à différents supports qui ont eu le professionnalisme de l’interroger de bonne foi sur la transaction Centrale Laitière, qu’elle ne disposait pas de marge de manœuvre car elle était tenue par les termes d’un pacte d’actionnaires signé par l’ONA en 1996, renouvelé en 2001 avec Danone partenaire historique de la société.

En conséquence, SNI était donc tenue de négocier en premier lieu de gré-à-gré avec Danone. La SNI est parvenue à négocier une transaction bien valorisée, saluée par les observateurs nationaux et internationaux, et qui démontre l’attractivité du Maroc, et la solidité de l’actif que SNI a su valoriser de façon optimale. Ce faisant, cette opération a permis une forte entrée de devises ayant contribué en grande partie à la croissance des IDE que le Royaume du Maroc a connue en 2013.

 

 SNI prend l’opinion publique à témoin sur les réelles motivations de ce procès d’intention qui lui est fait par  cet article mal « inspiré ». Son attaque est généralisée à toutes les opérations réalisées par SNI (à l’exception de celle de Bimo que l’article effleure sans trouver visiblement d’angles d’attaque) avec des déclarations dont le caractère fallacieux a été démontré.

 

Annexes :

1.    Extraits lettres envoyées candidats Lesieur

 

 

 

2.    Lien vers article de presse La Nouvelle Tribune plagié

http://www.lnt.ma/finance/la-sni-entame-son-desengagement-de-lesieur-cristal-27825.html

3.    Lien vers note d’information du CDVM au sujet de Lesieur Cristal

http://www.cdvm.gov.ma/sites/default/files/NI_OPA_LC_008_2012_0.pdf

                                   Fin du communiqué de la SNI

 

Pour notre part (Médias 24), nous ajoutons le lien vers l’article de le360.

 

 

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