Au lendemain de la création de l’Etat d’Israël, la communauté juive du Maroc a gagné la « terre promise ». L’exode, qui a commencé dès 1948, s’est déroulé en plusieurs étapes, et à des dates clé de l’histoire du royaume, surtout après son indépendance. Comprendre les raisons de son départ est le thème auquel se sont attelés, durant trois ans, Simon Skira, président-fondateur de l’association d’amitié Israël-Maroc, et Younes Laghrari, réalisateur. Le résultat est un documentaire de 58 minutes : « Marocains juifs, des destins contrariés »

Tourné en Israël, au Maroc et en France, le film, constitué de témoignages de Marocains juifs et étayés par les explications d’historiens et d’experts, répond à deux questions : « Pourquoi une des communautés constitutives de la nation marocaine a-t-elle décidé de quitter définitivement son pays natal ? Que s’est-il passé pour qu’à des dates clés de l’histoire contemporaine du Maroc, des vagues d’émigration vident le pays de ses citoyens juifs ? »

 « Toute ma famille est originaire du Maroc, que j’ai quitté 1967, à l’âge de 15 ans. Même si je me suis installé en Israël, puis, actuellement, en France, mes liens avec le Maroc sont toujours restés forts », raconte Simon Skira, producteur associé et le conseiller scientifique, historique du film. Il a par ailleurs a fondé, en 1996, l’Association d’amitié Israël – Maroc, dont il est encore président. Il est aussi secrétaire-général de la Fédération des Juifs du Maroc ainsi que de la Fédération Séfarade en France.

La première projection du film a eu lieu le 10 février à Berlin. Puis à Paris au centre communautaire juif de Neuilly, où a eu lieu également un débat avec l’historien français Georges Bensoussan. « Très bon accueil. Un grand merci à l'ambassadeur du Maroc à Berlin et à son équipe pour l'accueil et leur disponibilité », se réjouit Younes Laghrari, diplômé de l’École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle, qui a plusieurs courts-métrages à son actif. Le documentaire sera projeté pour la première fois au Maroc le 24 février, à Ifrane.