Tourisme: coup dur pour Saïdia, interrogations sur les stations balnéaires

La station balnéaire n'a plus de chambres d'hôtel jusqu'au printemps, l'Oriental Bay Beach ayant fermé ses portes pour l'hiver. Les stations balnéaires, notamment Saidia et Lixus vivotent car elles n'ont pas atteint la taille critique et pas d'investissements en vue.

Tourisme: coup dur pour Saïdia, interrogations sur les stations balnéaires

Le 6 janvier 2014 à 16h34

Modifié 6 janvier 2014 à 16h34

La station balnéaire n'a plus de chambres d'hôtel jusqu'au printemps, l'Oriental Bay Beach ayant fermé ses portes pour l'hiver. Les stations balnéaires, notamment Saidia et Lixus vivotent car elles n'ont pas atteint la taille critique et pas d'investissements en vue.

La station de Saïdia serait-elle en train de battre de l'aile? La réponse suscitée est unanime chez plusieurs spécialistes. «Quand on voit l'état d'avancement des projets, la gestion de la station, la marginalisation dont fait l'objet l'arrière-pays, il est tout à fait logique que la station débouche sur un fiasco», lâche d'emblée Zaki Youssef, président du Conseil régional du Tourisme de l'Oriental.

La responsabilité du Conseil? «Aucune! Les responsables de la station évincent le CPT, qui ne bénéficie d'aucun budget, de toutes les discussions autour de leurs projets. Voilà le résultat», enchaîne-t-il, excédé. Il fait allusion, ici, au récent retrait d'Atlas Hospitality de la gestion de l'hôtel Oriental Bay Beach.

«L'hôtel, le seul établissement à Saidia qui restait ouvert toute l'année, a fermé ses portes il y a plus d'un mois. Mais Atlas Hospitality s'est retiré officiellement il y a deux semaines»nous confie Youssef Zaki, confirmant une rumeur qui circule depuis plus de trois mois. 

L'établissement, propriété de H-Parteners, était confié à l'espagnol Barcelo, qui, n'ayant pas réussi à tirer son épingle du jeu, n'a eu d'autre choix que de jeter l'éponge en 2012, obligeant ainsi Atlas Hospitality à reprendre le flambeau. Sauf que son manque de rentabilité n'a pas tardé à décourager la filiale de la SNI, qui gère trois hôtels à Saidia. 

Un retrait qui confirme l'inertie que connaît cette destination, censée pourtant servir d'exemple à toutes les stations du plan Azur, qui peine toujours à se concrétiser.

Joint par nos soins, Kamal Bensouda, directeur de la société, préfère, lui, parler plutôt d'une fermeture temporaire, due à la saisonnalité de la station. «Nous ne nous sommes pas retirés. L'hôtel a fermé cette année car nous avons constaté qu'il n'était pas rentable en dehors de l'été. Mais il rouvrira dès avril 2014», nous répond-il.

Mais au-delà de cet éventuel retrait, la station de Saidia est loin d'avoir gagné son pari. Ouverte en 2009, la destination balnéaire, prisonnière de sa saisonnalité, perd de son attractivité à mesure que l'échéance de 2020 approche. Il faut dire que le faible taux d'occupation, le manque d'espaces d'animation, les tarifs quelque peu élevés de l'aérien ne sont pas sans renforcer son inertie, décourageant ainsi tout investisseur potentiel.

«Qu'en est-il de l'aquaparc qui devait voir le jour en 2013?»,  s'interroge le président du CPT. Il ne s'agit pourtant pas du seul projet tombé dans l'oubli. Sur les 28.000 lits touristiques prévus initialement, seuls 4.000 ont été réalisés aujourd'hui. Manque de financements?

Du côté du département de Lahcen Haddad, la question ne se pose pas pour la station de Saidia, mais plutôt pour celle de Mogador, qui ne comporte pour le moment qu'un hôtel et un golf, en attendant que la deuxième parcelle voit le jour. Nous avons tenté de joindre Amine Alamy, responsable de la station Mogador, sans succès.

Qu'en est-il de la station Lixus qui nécessite selon nos sources, la modique somme de 3 milliards de DH de nouveaux investissements pour atteindre sa taille critique et concurrencer les autres destinations rivales? Motus et bouche cousue. Comment pourrait-on drainer des financements alors que les destinations balnéaires déjà existantes sont au bord de l'asphyxie? Miser sur le balnéaire dans un contexte de crise économique est-il un choix judicieux? Ce qui est sûr, c'est que cette même crise économique nous servira de bouc émissaire en 2020.


 

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