2013 signe la fin de 12 ans de hausse ininterrompue pour l'or

Pour la première fois depuis l'an 2000, l'or va terminer l'année en baisse, l'apaisement des craintes inflationnistes et de la crise ainsi que la baisse de la consommation indienne ayant fait dégringoler le métal jaune.  

2013 signe la fin de 12 ans de hausse ininterrompue pour l'or

Le 30 décembre 2013 à 10h45

Modifié 30 décembre 2013 à 10h45

Pour la première fois depuis l'an 2000, l'or va terminer l'année en baisse, l'apaisement des craintes inflationnistes et de la crise ainsi que la baisse de la consommation indienne ayant fait dégringoler le métal jaune.  

Le prix de l'or au comptant s'affichait en baisse de 28% jeudi à 17H10 GMT par rapport au début de l'année, à 1.197,78 dollars l'once, et devrait donc clore 2013 dans le rouge après douze années de croissance ininterrompue. « Il y a deux facteurs distincts derrière la chute du prix de l'or », explique à l'AFP Matthew Turner, analyste pour les métaux précieux chez Macquarie. « Le premier est évidemment la fuite des investisseurs financiers », poursuit l'analyste, alors que les ETF (fonds d'investissement adossés à des stocks physiques d'or) se sont débarrassés de plus de 800 tonnes d'or en 2013, soit l'équivalent de près d'un tiers de la production minière annuelle de métal jaune.

Ce désamour des investisseurs envers l'or « semble être une combinaison » de facteurs dont « la fin attendue du soutien de la FED (Réserve fédérale américaine) à l'économie américaine, des marchés financiers plus calmes, une forte hausse des actions, un apaisement de la crise et une inflation réduite dans nombre de pays », détaille M. Turner. En effet, la politique monétaire ultra-accommodante de la FED fut, avec la crise financière, l'un des principaux moteurs de la hausse des cours de l'or depuis 2008, car elle a « débouché sur des taux d'intérêts anormalement bas, qui ont fait craindre des tensions inflationnistes à moyen terme et une dépréciation du dollar », expliquent dans une note les analystes de Natixis.

Valeur refuge par excellence, l'or est traditionnellement considéré comme une protection contre l'inflation et la dépréciation des devises. Mais la hausse des prix à la consommation ne s'est pour l'instant pas matérialisée dans les grandes économies occidentales tandis que la FED a averti en avance le marché qu'elle comptait réduire ses mesures d'aide exceptionnelles. C'est d'ailleurs cet avertissement de la banque centrale américaine, en juin, qui a provoqué la chute de l'or à 1.180,50 dollars l'once, un plus bas en trois ans. Et le passage à l'acte de la FED mercredi l'a refait chuter à un plus bas depuis près de six mois, à 1.193,33 dollars, jeudi vers 15H05 GMT. De plus, l'apaisement de la crise en zone euro et le redressement de l'économie mondiale en 2013 ont rassuré les investisseurs, leur donnant moins de raisons de détenir de l'or à grande échelle.

La demande indienne restreinte par les autorités

Le deuxième facteur de la chute du métal précieux, « qui a été sous-estimé, fut l'affaiblissement d'autres éléments de l'offre et de la demande » d'or, comme la hausse de la production minière, la baisse des achats des banques centrales ou encore les mesures gouvernementales pour limiter les importations d'or en Inde, explique M. Turner. Dans le but de réduire l'énorme déficit extérieur du pays, le gouvernement indien a en effet pris plusieurs mesures pour limiter les entrées d'or dans le pays, provoquant une chute de la consommation indienne de métal jaune (-52% entre le deuxième et le troisième trimestre, selon le Conseil mondial de l'or).

La fuite des investisseurs et l'affaiblissement de la demande indienne ont tout de même été en partie compensés par une forte augmentation de la demande chinoise, qui devrait représenter plus de 1.000 tonnes d'or cette année. La Chine raflerait ainsi à l'Inde le titre de premier consommateur mondial. « Le niveau de la demande d'or en Chine devrait être similaire en 2014, grâce à des salaires en hausse, à une classe moyenne croissante et un manque d'alternatives pour investir », pronostiquent les analystes de Commerzbank. Après la baisse de 2013, le prix de l'or devrait se redresser l'année prochaine, grâce à la demande asiatique et aux risques que représentent toujours les politiques monétaires ultra-accommodantes actuellement en vigueur aux États-Unis, en Europe et au Japon, estiment les économistes de la banque allemande.

A l'inverse, les analystes de la National Australian Bank tablent sur une chute du cours de l'or à 1.050 dollars l'once fin 2014, en raison de l'amélioration de la croissance dans les principales économies avancées et de la hausse de la demande des investisseurs pour d'autres actifs, plus risqués.

(Avec AFP) 

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