Stop aux agressions envers les femmes: un combat mondial
Un journaliste américain souligne la nécessité d’encourager la lutte contre les agressions verbales ou physiques envers les femmes dans les lieux publics, après avoir séjourné quelques temps au Maroc.

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Houda Outarahout
Le 24 octobre 2013 à 10h33
Modifié 11 avril 2021 à 2h35Un journaliste américain souligne la nécessité d’encourager la lutte contre les agressions verbales ou physiques envers les femmes dans les lieux publics, après avoir séjourné quelques temps au Maroc.
« Hep, hep mamozelle ! Psst psst la gazelle ! » Si vous êtes une femme au Maroc, ces phrases ne vous sont sûrement (tristement) pas étrangères. Des attitudes, à mi-chemin entre la drague de mauvais goût et l’insulte ou l’agression sexuelle avérée, adoptées par certains représentants de la gente masculine du royaume chérifien ; et qui ont profondément scandalisé Joe Sharkey, un journaliste du New York Times, durant ses vacances à Rabat en compagnie de son épouse. Il raconte que cette dernière, pleine de confiance, s’est aventurée seule dans les rues de la capitale, avant de revenir à leur hôtel, bouleversée, après avoir été victime d’une agression.
Cette désagréable anecdote a permis au journaliste de réaliser à quel point la rue était différente selon les perceptions masculines ou féminines. Quand certains y voient un espace de liberté, d’autres le ressentiraient comme une sphère où régnerait une insécurité latente, prête à vous bondir dessus à chaque coin de rue.
La résistance sur le net
Si cette réalité marocaine lui a sauté aux yeux, elle est loin d’être un cas isolé ; et la métropole new-yorkaise n’y échappe pas. Elle-même victime d’une agression, Emily May, co-fondatrice et présidente de « Hollaback » - ihollaback.org – l’une des pionnières et principales organisations de lutte contre les agressions envers les femmes, a fait de ce combat son cheval de bataille. La petite association, née en 2005 et composée initialement de six amis, recense et relaie aujourd’hui des témoignages de victimes issues de 65 villes, 25 pays différents et en 12 langues distinctes. Témoin s’il en faut de l’universalité du phénomène.
L’organisation américaine met également en garde contre ce qu’elle nomme les principaux foyers d’agressions. Sans surprise, l’Egypte et l’Inde figurent en tête de ce classement. Néanmoins, et probablement grâce à l’exemple d’outre-Atlantique, la résistance dans ces pays s’organise également. En Egypte, le site Harassmap pointe sur une carte les lieux où des femmes ont été victimes de toutes sortes d’attaques, allant de la simple interpellation verbale au viol et incite ainsi les citoyennes à la plus grande prudence.
Les Marocaines montrent les crocs
Si les femmes à travers le monde ne semblent plus vouloir être des victimes passives, les Marocaines ne sont pas non plus les dernières à se retrousser les manches pour balayer ces injustices. Dès 2009, des mouvements tels que le Mali (Mouvement alternatif pour les libertés individuels) ont pris d’assaut la toile pour défendre, entre autres, le droit des femmes dans la sphère publique. Une première prise de conscience rejointe deux ans plus tard par les milliers de membres du collectif Woman Choufouch qui a défrayé les chroniques sur les réseaux sociaux. Issues du mouvement dit « Slutwalk », initié au Maroc par Majdoline Lyazidi, ces femmes luttent pour « que la honte change de camp ». Combattre le fatalisme, changer les mentalités pour transformer des « tu ne te feras pas violer » par « tu ne violeras pas », voilà le crédo de ces héroïnes des temps modernes.
Fortes de ces expériences et probablement excédées par ces agressions quotidiennes, des collectifs féminins activistes et militants fleurissent sur la toile. Dernier né de cette vague libertaire, le site Qandisha (en référence au mythe populaire marocain), « le magazwine collaboratif féminin ». Un nouvel espace d’expression dédié aux femmes, à leurs ras-le-bol et coups de gueule mais également destiné à partager des initiatives et des expériences, pour peut-être, parvenir une fois pour toute à changer les mentalités.
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Houda Outarahout
Le 24 octobre 2013 à 10h33
Modifié 11 avril 2021 à 2h35