Russie: les militants de Greenpeace inculpés de «piraterie»

La justice russe a prononcé mercredi de premières inculpations pour «piraterie» à l’encontre des trente militants de Greenpeace arrêtés la semaine dernière après une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique.  

Russie: les militants de Greenpeace inculpés de «piraterie»

Le 2 octobre 2013 à 10h01

Modifié 2 octobre 2013 à 10h01

La justice russe a prononcé mercredi de premières inculpations pour «piraterie» à l’encontre des trente militants de Greenpeace arrêtés la semaine dernière après une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique.  

L’association écologiste a annoncé vers la mi-journée que cinq militants - un vidéaste britannique, Kieron Bryan, une Brésilienne, Ana Paula Alminhana Maciel, le Suédo-Américain d’origine russe Dmitri Litvinov, la Finlandaise Sini Saarela et le Russe Roman Dolgov - avaient été inculpés de «piraterie en bande organisée».

Ce chef d’inculpation est passible en Russie de peines de 10 à 15 ans de prison.

«Les inculpations de piraterie ne sont pas fondées et ne s’appuient sur aucune preuve», a déclaré Irina Issakova, avocate de Greenpeace citée dans un communiqué de l’ONG.

Elle a indiqué que l’ONG avait l’intention de porter plainte contre les «actions illégales des enquêteurs et des organes judiciaires», affirmant notamment que plusieurs irrégularités, notamment lors de l’arrestation des militants, avaient eu lieu dans cette affaire.

Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International, a dénoncé une décision «irrationnelle, destinée à intimider et à réduire au silence» l’organisation.

Il a aussi estimé qu’il s’agissait de la «menace la plus sérieuse» contre l’activité «pacifique» de l’association depuis l’épisode du Rainbow Warrior, coulé en 1985 dans le port d’Auckland (Nouvelle-Zélande) par les services secrets français, alors qu’il faisait campagne contre les essais nucléaires menés en Polynésie.

L’opération avait fait un mort, Fernando Pereira, 35 ans, membre de l’équipage et photographe, bloqué dans une cabine alors que le navire sombrait.

«Trois décennies plus tard, les militants de l’Artic Sunrise se sont élevés contre l’industrie pétrolière, et ils risquent maintenant une longue peine dans une prison russe», a-t-il ajouté, lançant un appel à l’opinion publique mondiale pour qu’elle réclame la libération des militants.

Ces derniers, parmi lesquels figurent quatre Russes et 26 ressortissants de 17 autres pays - dont six Britanniques, deux Canadiens, un Américain et un Français - ont été placés en détention à Mourmansk (nord-ouest) et dans sa région à la suite de l’arraisonnement le 19 septembre en mer de Barents (Arctique russe) de leur navire, l’Arctic Sunrise, par un commando héliporté des gardes-côtes russes.

Auparavant, plusieurs d’entre eux avaient tenté d’escalader une plateforme pétrolière du géant russe Gazprom pour en dénoncer le risque écologique.

Le Comité d’enquête russe avait alors indiqué avoir ouvert une enquête pour piraterie.

Les militants ont nié ces accusations, et accusé la Russie d’avoir pris illégalement d’assaut leur bateau dans les eaux internationales.

Le président russe Vladimir Poutine a de son côté reconnu que les militants «n’étaient pas des pirates» mais a souligné qu’ils avaient «enfreint le droit international». Après ces déclarations, le comité d’enquête avait indiqué que les accusations pourraient être réduites pendant l’enquête.

Parmi les personnes emprisonnées figure notamment le capitaine de l’Arctic Sunrise, l’Américain Peter Willcox, qui commandait en 1985 le Rainbow Warrior.

Mardi, la responsable d’une commission de surveillance des prisons, Irina Païkatcheva, avait raconté à l’AFP que les militants étaient proches de l'«état de choc» et ne comprenaient pas de quoi ils étaient coupables.

«Ils ne pouvaient imaginer qu’il puisse y avoir de telles conséquences après une action pacifique dans un pays démocratique», avait-elle dit, après leur avoir rendu visite en détention.

Selon Alexandre Morozov, rédacteur en chef du site Rousski Journal, «la sévérité des accusations est liée au fait que le Kremlin est persuadé qu’un +complot mondial+ se joue derrière les actions de Greenpeace».

Les autorités russes pensent qu'«il ne s’agit pas de société civiles, mais des manigances de la CIA, que c’est une +commande+», a-t-il déclaré à l’AFP.

(Par AFP)

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