Netanyahu aux Etats-Unis veut contrer l'offensive de charme iranienne
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va tenter aux Etats-Unis de persuader le monde que la menace nucléaire iranienne n’a pas diminué malgré «l’offensive de charme» du président iranien Hassan Rohani.
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admin
Le 30 septembre 2013 à 8h26
Modifié 30 septembre 2013 à 8h26Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va tenter aux Etats-Unis de persuader le monde que la menace nucléaire iranienne n’a pas diminué malgré «l’offensive de charme» du président iranien Hassan Rohani.
De l’avis de la plupart des commentateurs israéliens, cette mission s’annonce «très difficile» pour M. Netanyahu, qui doit rencontrer lundi le président américain Barack Obama et prononcer mardi un discours devant l’ONU.
Selon les médias, le Premier ministre se retrouve isolé face à un président iranien qui a marqué des points sur les fronts médiatiques et diplomatiques durant sa visite la semaine dernière à l’ONU et aux Etats-Unis.
Sur la défensive, M. Netanyahu n’a cessé avant son départ de mettre en garde contre les tentatives de l’Iran de «tromper» le monde, et prôné un durcissement des sanctions internationales contre Téhéran.
«J’ai l’intention de dire la vérité face à l’offensive de belles paroles et de sourire (de Rohani). On doit avancer des faits. Dire la vérité aujourd’hui est vital pour la sécurité et la paix du monde et de l’Etat d’Israël», a souligné le Premier ministre peu avant de prendre l’avion.
Il avait qualifié auparavant de «cynique» et «totalement hypocrite», le discours prononcé par le président Rohani devant l’Assemblée générale des Nations unies à New-York. Pour le Premier ministre, l’Iran s’apprêterait à suivre l’exemple de la Corée du nord, qui avait assuré ne pas vouloir se doter de l’arme atomique avant de reconnaître disposer de cette arme.
L’Iran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de mener un programme nucléaire militaire sous couvert de son programme civil, ce qu’a de nouveau démenti le président Rohani à l’ONU.
La ligne dure adoptée par M. Netanyahu a subi un nouveau et grave revers vendredi lorsque les présidents iranien et américain se sont parlé au téléphone, nouant ainsi un contact sans précédent à ce niveau depuis la révolution islamique de 1979.
M. Netanyahu a ordonné à ses ministres de ne pas commenter publiquement cet entretien, pour éviter qu’ils émettent des critiques contre Obama, ont indiqué les médias.
Uzi Arad, ancien directeur du conseil de la sécurité nationale et proche de M. Netanyahu, a regretté à la radio militaire «un adoucissement des positions américaines face à l’Iran». «Les fissures apparues dans la position du président Obama m’inquiètent, il faut l’amener à être cohérent par rapport à ce qu’il disait dans le passé sur l’Iran», a ajouté M. Arad.
«Vent munichois»
Dans un de ses éditoriaux, le quotidien gratuit Israël Hayom, qui soutient M. Netanyahu, a même été jusqu’à affirmer qu’un «vent munichois souffle en Occident» en allusion à l’abandon par la France et la Grande-Bretagne de la Tchécoslovaquie à l’Allemagne nazie lors de la conférence de Munich en 1938.
Cette inquiétude doublée d’amertume contraste avec l’assurance manifestée l’an dernier par M. Netanyahu, qui avait présenté à la tribune de l’ONU un graphique représentant une bombe atomique iranienne, et tracé avec emphase une ligne rouge que Téhéran ne devait pas dépasser pour ne pas s’exposer à une attaque militaire.
La stratégie offensive adoptée par le Premier ministre ne fait toutefois pas unanimité. Le président Shimon Peres, tenu pourtant à un devoir de réserve, n’a pas ménagé dimanche ses critiques.
«On peut être d’accord ou ne pas être d’accord (avec les Américains) mais je n’aime pas ce ton méprisant. D’autres ont aussi à cerveau pour réfléchir, pas seulement nous», a affirmé le président Peres, estimant qu’il vaut mieux «tenter d’influencer» les Américains.
La chef de l’opposition travailliste Shelly Yacimovich a pour sa part mis en garde contre une approche «paranoïaque» du dossier iranien, en soulignant que le gouvernement devait tout faire pour éviter que les intérêts «d’Israël et des Etats-Unis apparaissent comme contradictoires».
(Avec AFP)
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