« On veut savoir où est passé notre argent », lance, non sans ironie, ce membre à Ali Ghannam, président de la FNT, qui ouvre ainsi le bal de l’assemblée générale ordinaire tenue lundi à Casablanca. S’ensuit la lecture (en diagonale) des rapports moral et financier, qui n’ont suscité aucun débat – ce qui confirme le caractère ordinaire de l’assemblée.

Après une demi-heure de franche rigolade et de petits fours, place aux choses sérieuses : l’approbation des nouveaux statuts de la Fédération nationale du tourisme, qui deviendra Confédération nationale du tourisme, conformément aux orientations de la Vision 2020, précise-t-on.

La nouveauté : outre le rôle patronal, qui sera conféré à la fédération, qui regrouperait tous les métiers du secteur, les nouveaux statuts insistent sur la nécessité d’instaurer une cotisation unique pour chaque opérateur au niveau de sa représentation régionale.

L’article 8, qui dispose que « les adhérents sont tenus de respecter (…) le non cumul des mandats présidentiels nationaux et régionaux, la durée desdits mandats, le non-renouvellement pour plus d’un mandat, la représentativité, la bonne gouvernance, les efforts de parité, le rajeunissement des structures, etc. », vient ainsi mettre fin à la pratique – très répandue – qui octroie le droit à tout professionnel d’adhérer, en tant que membre, à plusieurs représentations régionales.

L’assemblée suit son cours. Et c’est au tour de Fouzi Zemrani, membre de la commission ayant préparé le projet des nouveaux statuts, d’exposer les autres points inscrits à l’ordre du jour.

Une voix s’élève parmi l’assistance : « nous n’avons absolument rien reçu. On ne peut pas approuver des statuts qu’on vient de découvrir », lance ce voyagiste, qui se lève séance tenante en signe de protestation contre ce qu’il considère être « un manque de sérieux ». « Le projet des nouveaux statuts a été envoyé à tous les membres sans exception », lui rétorque-t-on. « Il n’y a pas 36 choix. Soit on vote aujourd’hui, soit on met fin à l’assemblée et on revient dans un mois », répond Fouzi Zemrani.

Un silence régna dans la salle avant qu’Ali Ghannam n’intervienne pour proposer une solution qui fit – presque – l’unanimité : l’assemblée, qui reste ouverte, sera reportée au mois prochain. « Maintenant que le projet des nouveaux statuts a été remis à tout le monde, on n’aura plus aucun prétexte », souligne-t-il, en prenant le soin de préciser que « seules les modifications de forme sont permises », ce qui n’a pas manqué de susciter quelques grognements.

L’assemblée générale extraordinaire a été ainsi reportée au mois d’octobre, lorsque tous les membres auront pris connaissance des nouveaux statuts à l’origine de la discorde. Et ce sont finalement les petits fours qui ont permis de fédérer tout le monde.