Mediaco Maroc, le scandale de la rentrée?

Fathallah Berrada, l'ancien DG de la Bourse de Casablanca, est accusé d'escroquerie par Nicolas Mayet, dirigeant viré manu militari du siège de Médiaco et qui revendique l'entière propriété de la société de manutention.

Mediaco Maroc, le scandale de la rentrée?

Le 4 septembre 2013 à 12h37

Modifié 27 avril 2021 à 22h22

Fathallah Berrada, l'ancien DG de la Bourse de Casablanca, est accusé d'escroquerie par Nicolas Mayet, dirigeant viré manu militari du siège de Médiaco et qui revendique l'entière propriété de la société de manutention.

A la chambre pénale du Tribunal de première instance de Casablanca commence un procès digne des grands scandales financiers. Mediaco Maroc, l'une des plus grandes sociétés de manutention du royaume, ne sait plus à qui elle appartient, et s'en remet à la Justice.

Dans ce premier procès, Nicolas Mayet, directeur général de Mediaco jusqu'au 24 juin dernier, accuse Fathallah Berrada, l'ancien DG de la Bourse de Casablanca et son frère Noureddine Berrada, tous deux représentants de la société AEC Consulting, d'escroquerie et d'abus de confiance.

Retour en arrière

En 2011, les frères Berrada auraient été chargés, selon Nicolas Mayet, d'être l'intermédiaire entre ce dernier et Christian-Jacques Vernazza, propriétaire du groupe Mediaco, maison mère de Mediaco Maroc. L'objet de l'intermédiation était, selon des correspondances et des documents parvenus à Médias 24, le rachat de Mediaco Maroc par la société de Mayet. L'opération qui, après négociations, portait sur un montant de 3 millions d'euros n'a jamais été actée par les autorités marocaines.

C'est un ami et aussi un concurrent qui m'a présenté à Fathallah Berrada il y a de cela quelques années. Après, j'ai mandaté son cabinet (AEC Consulting, ndlr) pour estimer et conclure le rachat de Mediaco Maroc, des négociations qui se sont déroulées avec Christian-Jacques Vernazza,” affirme Nicolas Mayet.

Pour appuyer sa version, Nicolas Mayet a fourni à Médias 24 une copie du reçu de dépôt gratuit de l'opération, signé de la main de Fathallah Berrada ainsi que du reçu d'un dépôt séquestre signé par Noureddine Berrada.

Ces documents, les frères Berrada y attestent avoir bien acté la transaction. Il ne restait plus qu'à enregistrer les modifications au tribunal de Commerce. Ce qui n'a jamais été fait... “Les Berrada ont fait traîner la procédure et, entre-temps, Christian-Jacques vernazza est décédé et son fils, Alexandre Vernazza a pris ses affaires en main”.

 

 

L'Assemblée générale “Coup d'Etat”

Le 24 juin 2013, se tenait l'assemblée générale ordinaire de Mediaco Maroc. Le Conseil d'administration de la société allait approuver les comptes de la société et son rapport d'activité. Mais la réunion a été interrompue par la venue de trois personnes qui étaient pour le moins inattendues.

“Alexandre Vernazza s'est alors invité à l'assemblée, accompagné des deux frères Berrada”. Les trois personnes alors font voter le licenciement de Nicolas Mayet et ordonnent sa sortie immédiate des locaux de l'entreprise, et, selon une note du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), n'approuvent pas les résultats financiers de l'année 2012, ni la note des commissaires aux comptes.

Quelques jours après, Fathallah Berrada a été nommé par Alexandre Vernazza, comme fondé de pouvoirs de Mediaco Maroc.

Celui qui conseillait mon entreprise pour le rachat de Mediaco Maroc (Fathallah Berrada, ndlr)est devenu le patron de celle-ci et m'en a même expulsé, ça c'est de l'abus de confiance,” tacle Nicolas Mayet.

 

Fathallah Berrada nie en bloc

Contacté par Médias 24, Fathallah Berrada nie avoir conseillé Nicolas Mayet ou son entreprise dans ce “prétendu rachat”, et il ajoute “J'ai été mandaté par Mediaco Maroc pour restructurer l'entreprise qui a été mal gérée par Nicolas Mayet, qui a accumulé les dégâts qu'on est en train de corriger maintenant”.

Concernant les documents avancés par Nicolas Mayet contenant les signatures de Fathallah Berrada, ce dernier affirme ne jamais en avoir entendu parler et remet en question leur authenticité. “Je suis connu de la place et j'ai un cabinet de conseil respectable et l'objectif de cette démarche n'est que de nuire à ma réputation,” affirme-t-il.

A sa première audience, le procès a été reporté, entre authentification des documents et enquêtes de la police, une longue bataille judiciaire est attendue, acculant Mediaco Maroc à l'arrêt d'activité et poussant à la précarité ses ouvriers.

Affaire à suivre...


 

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