Statistiques monétaires du premier semestre: où sont les crédits générateurs de richesses?
A la fin du premier semestre, les crédits octroyés à l’industrie et au commerce sont en repli, les impayés en nette augmentation et l’immobilier s’accapare toujours la plus belle part du gâteau.
Statistiques monétaires du premier semestre: où sont les crédits générateurs de richesses?
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Hajar Chafai
Le 31 juillet 2013 à 16h49
Modifié 31 juillet 2013 à 16h49A la fin du premier semestre, les crédits octroyés à l’industrie et au commerce sont en repli, les impayés en nette augmentation et l’immobilier s’accapare toujours la plus belle part du gâteau.
Bank Al Maghrib a rendu publiques les statistiques monétaires pour le premier semestre 2013.
Les dépôts bancaires à caractère monétaire ont enregistré une légère hausse de 1,9% à près de 702 milliards de DH. Idem pour l’encours des crédits bancaires à l’économie qui a atteint 728 milliards de DH, dont 600 milliards pour le secteur privé, une stagnation par rapport à fin décembre 2012, et 50 milliards à peu près pour le secteur public avec une augmentation malgré tout de 12%, ce qui est un mauvais indicateur. Quand l’Etat recourt au marché intérieur pour se financer, il diminue les possibilités de financement des secteurs à forte valeur ajoutée.
Pour ce qui est de l’octroi des crédits bancaires par secteur d’activité, le crédit immobilier a affiché une nette hausse de 4% le premier semestre de 2013. Le crédit à l’habitat et le crédit aux promoteurs immobiliers ont tous les deux progressé. Le premier a affiché une hausse de 4,6% et le seconde de 1,3%.
Et même en glissement annuel, le crédit immobilier a enregistré une hausse de +6,4%. A lui seul, il représente 228 milliards de DH, soit près prés de 32% du total de l’encours.
Depuis une dizaine d’années, la croissance des crédits est tirée par l’immobilier. Ce secteur génère une forte rentabilité et les opérateurs économiques ont tendance à y investir. «Cela affecte la compétitivité du Maroc, on détourne en quelque sorte les ressources en produisant des biens non exportables. Cela affecte les prix relatifs des biens et affecte la compétitivité du pays», nous explique l’économiste Zouhair Ait Benhamou. Et d’ajouter, «on ne parle toujours pas de bulle immobilière, mais si ca se trouve, on est dedans. Le prix de l’immobilier augmente et la valeur du coût de production stagne plus ou moins».
Où sont les crédits à l’économie qui créent des richesses ?
En revanche, le crédit aux industries manufacturières a connu une baisse. Et surtout, le crédit à l’équipement qui a affiché une nette baisse de 9,4%.
Même constat pour le commerce qui enregistre une nette baisse de l’encours : une chute de 12,6%. D’ailleurs, la somme des crédits accordée au commerce et à l’industrie n’atteint même pas celle octroyée à l’immobilier. 228 milliards de DH pour l’immobilier, près de 85milliards de DH pour les industries manufacturières et à peine 42 milliards pour le commerce.
Ajoutons à cela qu’une bonne partie des crédits à l’économie est accordée à des entreprises qui bénéficient de la compensation. Ce sont des crédits à l’Etat ‘déguisés’.
Et pour couronner le tableau, les créances en souffrance affichent une nette hausse de 10% en six mois. Ils ont atteint à fin Juin plus de 39 milliards de DH.
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