Abolition de la peine de mort: Le Maroc peut devenir leader dans le monde arabe

Le Maroc peut être parmi les pays arabes leaders en matière d'abolition de la peine de mort, ont souligné des acteurs politiques et de la société civile marocains participant au 5ème congrès mondial contre la peine de mort, qui se tient du 12 au 15 juin à Madrid.    

Abolition de la peine de mort: Le Maroc peut devenir leader dans le monde arabe

Le 14 juin 2013 à 19h05

Modifié 14 juin 2013 à 19h05

Le Maroc peut être parmi les pays arabes leaders en matière d'abolition de la peine de mort, ont souligné des acteurs politiques et de la société civile marocains participant au 5ème congrès mondial contre la peine de mort, qui se tient du 12 au 15 juin à Madrid.    

Dans des déclarations à la MAP, des membres de la délégation marocaine, qui comprend, outre des membres des deux chambres du parlement, plusieurs représentants d'associations ouvrant dans le domaine des droits de l'homme, ont souligné que les progrès accomplis par le Royaume, au cours des dernières années en matière de promotion des droits humains, «sont à même de permettre à notre pays de prendre une initiative positive sur la voie de l'abolition de la peine capitale».

Ainsi, Mohamed El Alami, président du groupe socialiste à la chambre des Conseillers, a indiqué que la majorité au Maroc est pour l'abolition de la peine capitale, et ce «en conformité avec la nouvelle Constitution» de 2011, qui garantit le droit à la vie, un droit «sacré», ajoutant que la forte participation marocaine au congrès de Madrid s'inscrit dans le cadre du suivi du débat sur ce sujet, surtout que «la plupart des pays se dirigent vers l'abolition définitive» de cette peine et son «élimination» du code pénal.

 

Il a rappelé que son groupe fut «parmi les premiers signataires» du document appelant à l'abolition de la peine de mort au Royaume, soulignant, à cet égard, que le dernier congrès des avocats du Maroc a insisté sur le fait que le Maroc est «appelé plus que jamais» à aller sur la voie d'une abolition définitive de la peine capitale, qui, a-t-il fait remarquer, «n'est pas appliquée actuellement au Maroc».

Pour sa part, Mohamed El Ansari, président du groupe istiqlalien de l'Unité et l'Egalitarisme à la chambre des Conseillers, a noté que «les discussions des recommandations de la Haute instance de la réforme de la justice au Maroc, qui n'a pas encore pris une décision sur la peine capitale à l'instar d'autres pays, constitueront une occasion idoine pour revoir le Code pénal marocain», afin, a-t-il dit, de «ne pas rater cette occasion et ce dans l'intérêt général du pays».


Le Maroc sur la voie de l’abolition de la peine de mort

De leurs côtés, Khadija Rouissi et Nouzha Skalli, respectivement coordonnatrice et porte-parole du «Réseau des parlementaires marocains contre la peine de mort», ont souligné que la participation marocaine à ce congrès offre l'occasion de mener des contacts avec les parlementaires d'autres pays ayant déjà connu la création de ce type de Réseaux, et aussi de les informer sur l'expérience marocaine en la matière, relevant que le Réseau marocain, crée le 26 février dernier, regroupe aujourd'hui un total de 208 parlementaires de diverses sensibilités politiques.

Elles ont affirmé que le Maroc, qui a accumulé une grande expérience et qui a connu des avancés dans le domaine des droits de l'homme, est «appelé aujourd'hui à la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international des droits civils et politiques relatif à la peine de mort", assurant que le réseau «continuera à ouvrer en vue de convaincre tous les partenaires» de l'importance d'avancer vers la mise en place d'un texte qui permettra l'abolition de cette peine.

Quant à Amina Bouayach, secrétaire générale de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme (FIDH), qui participe elle aussi à ce congrès, a relevé une augmentation de la participation marocaine depuis la première édition de ce congrès, tant en nombre d'ONG que de parlementaires et acteurs politiques, ce qui dénote, selon elle, de «l'avancée importante que vit le Maroc». Elle a toutefois déploré que ce progrès «n'a pas abouti encore à l'abolition» de la peine capitale dans le pays.

De son côté, Mohamed Grin, vice-président de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH), a indiqué que l'action du mouvement associatif marocain relative au sujet de la peine de mort et qui s'est accentuée au cours des trois dernières années, dans le sillage des développements politiques survenus au Maroc, a été couronnée par la création de la Coalition nationale contre la peine de mort.

Après avoir mis l'accent sur la «complémentarité» entre la société civile et les institutions constitutionnelles, tels le Conseil national des droits de l'homme, M. Grin a souligné que la peine de mort n'est plus appliquée au Maroc depuis 1993, insistant toutefois sur la nécessité d'entreprendre une initiative courageuse dans ce sens, "au service des droits humains".

Le coordinateur de la Coalition marocaine contre la peine de mort, Aberrahim Jamai, a fait observer, pour sa part, que la présence marocaine forte au congrès de Madrid, reflète l'importance accordée par la société civile à la question de la peine de mort et à son abolition, ainsi qu'à son traitement dans le cadre d'«approches juridiques, humaines et morales, avec le recours aux instruments internationaux des droits de l'homme».

Même son de cloche chez Mostafa Znaidi, vice-coordinateur de la Coalition, qui a mis en relief le progrès enregistré en matière de défense de l'abolition de cette peine au Maroc et d'élargissement du débat autour de ce sujet dans la société marocaine.

Organisé à l'initiative du gouvernement espagnol et sous le patronage des gouvernements norvégien, suisse et français, le congrès, qui se tient tous les trois ans dans un pays attaché à l'abolition de la peine de mort, a pour but de réunir les «abolitionnistes» du monde entier, de dresser un bilan sur l'état de la peine capitale dans le monde et de débattre des meilleurs moyens et stratégies pour l'abolir.

Plus de 1.500 personnes, venues de 90 pays, prennent part à ce 5è congrès qui prendra fin samedi par une marche contre la peine de mort dans le centre de la capitale espagnole.


 

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