Flexibilité du dirham : Ce n’est pas le bon moment pour passer à la 3ème étape (Jouahri)

| Le 24/3/2021 à 15:21

Le Wali de Bank Al-Maghrib estime que ce n’est pas le bon moment pour effectuer un nouvel élargissement de la bande de fluctuation du dirham. Selon lui, il faut d’abord réaliser un grand travail de sensibilisation concernant le marché des changes et la réforme, mais également dépasser la crise économique.

Répondant à une question relative au passage du Maroc à une nouvelle étape dans l'élargissement de la bande de fluctuation de la monnaie nationale, le Wali de BAM a répondu que ce n’est pas le bon moment pour effectuer un nouvel élargissement, lors du point de presse organisé suite à la tenue du 1er Conseil de la Banque centrale de l’année 2021.

Pour lui, il y a tout un travail de sensibilisation concernant le marché des changes et à ses mécanismes, qui doit être fait. « Nous avons démarré l’élargissement. Mais, il faut savoir que la réforme ne consiste pas simplement à élargir la bande de fluctuation », avait-il déclaré.

A rappeler que le deuxième élargissement de la bande de fluctuation du dirham a eu lieu en mars 2020 pour faire face au choc externe qui se profilait à l'horizon à cause de la crise du Covid. A l’issue de cet élargissement, la bande de fluctuation du dirham est passée de (+ou-) 2,5% à (+ou-) 5%.

Pour aller plus loin, il faut d’abord sensibiliser les entreprises. « J’ai demandé à ce que l’association des cambistes que nous avons constituée avec le secteur bancaire, puisse collaborer avec nous et avec l’Office des change et le ministère des Finances pour une campagne de sensibilisation et de formation au niveau de la PME et de la TPME », a-t-il indiqué en ajoutant : « Nous avons établi une feuille de route. Les premières étapes sont finalisées. Et on va lancer assez rapidement cette mission d’information et de sensibilisation des opérateurs. Cela est très important ».

Et d’expliquer : « Si nous devons passer aux étapes suivantes, les choses vont se compliquer. Ce n’est pas simple. Il faut savoir d’abord si nos entreprises, nos PME et nos TMPE qui constituent 90% du tissus économique, savent de quoi il s’agit, qu’elles ont assimilé la réforme, et qu’elles savent ce que c’est que les instruments de couverture et qu’ils arrivent à les utiliser ».

Un autre élément est important aussi avant de passer à une nouvelle étape : traverser la crise économique.

« Il faut qu’on traverse d’abord la crise et qu’on retrouve aussi les prérequis, notamment la soutenabilité budgétaire. Il faut qu’on digère tout ce qui se passe. Laissons du temps aux aides de l’Etat pour qu’on puisse voir leurs fruits d’abord et relancer l’économie », souligne le Wali de BAM.

De plus, il est encore tôt pour passer à la 3ème étape. « Nous avons même fait un Benchmark. Il y a des pays qui sont passés aux deuxièmes et troisièmes étapes dans des délais de 10 – 12 ans, voire même 15 ans. Nous venons juste de boucler 3 ans après la première étape de fluctuation du dirham ».

« Le fonds (le FMI, ndlr) quand il est venu en novembre, m’a souligné que les conditions sont propices pour un nouvel élargissement. Je leur ai répété la même réponse donnée auparavant : nous sommes les mieux placés pour décider des étapes de fluctuation du dirham », souligne le Wali de BAM.

Le FMI maintient toujours sa position. Le fonds a déclaré, lors d’un point de presse, tenu le mardi 5 janvier, que le contexte est favorable pour que le Maroc opère un assouplissement supplémentaire du taux de change. Cet avis n’a, toutefois, pas été partagé par les autorités monétaires marocaines qui estiment que "les gains découlant d'un taux de change plus flexible pourraient être limités à ce stade, car la pandémie a également touché les principaux partenaires commerciaux du Maroc".

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