La construction du Palais des congrès et du parc des expositions devrait démarrer fin 2024, nous révèle un partenaire public du projet. Cependant, insiste-t-il, l’identification du site n’a pas encore été tranchée et l’appel d’offres pour commencer les travaux n’a pas été lancé, contrairement aux annonces de plusieurs médias qui, selon lui, ont mal interprété les propos de la ministre du Tourisme à la Chambre des représentants.

"Il reste à identifier le foncier avant de démarrer les travaux"

Si le financement public de ce projet structurant est déjà bouclé, il faudra d’abord identifier le foncier, qui s’étendra sur une superficie de 50 hectares, avant de lancer un appel d’offres relatif à son édification. L’investissement, évalué à 937 MDH, sera financé par le Conseil de la région, la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT), le ministère du Tourisme, le ministère de l’Industrie et du commerce, le ministère de l’Intérieur, la wilaya de la région Marrakech-Safi et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG).

En effet, les promoteurs publics du "Marrakech Convention & Exhibition Center", censé positionner la ville ocre dans le top 10 des destinations mondiales du tourisme d’affaires et la propulser au premier rang du continent africain, hésitent encore sur le lieu qui abritera cette infrastructure de classe mondiale. Pour rappel, elle fait partie des 67 projets du programme de développement régional (PDR) de Marrakech-Safi pour 2022-2027.

"Sans lancement rapide de l’appel d’offres, les objectifs 2026 et 2030 ne seront pas remplis"

"Nous sommes vraiment ravis que la ministre de tutelle ait remis ce projet sur le tapis, qui contribuera à générer 1,5 million de touristes d’affaires en 2026 et 2 millions en 2030", nous affirme un opérateur du secteur privé. Car la profession attend depuis 2009 la pose de la première pierre de ce méga-palais des congrès, rappelle-t-il.

Se félicitant des propos de Fatim-Zahra Ammor, qui augurent une accélération de sa concrétisation, notre interlocuteur estime néanmoins que le retard du lancement de l’appel d’offres ne permettra pas de remplir les objectifs de la filière "tourisme d’affaires" prévus par la feuille de route du ministère et de la Confédération nationale du tourisme (CNT).

"La balle est dans le camp du Conseil régional, principal initiateur de ce projet"

Sollicitée à son tour pour faire le point sur la prochaine étape, une source du Conseil de la ville de Marrakech nous explique le retard actuel par la poursuite des négociations pour faire aboutir ce projet, porté essentiellement par le Conseil de la région dans le cadre de son PDR avant son terme prévu en 2027.

"Le montage financier est achevé, les partenaires ont été identifiés et le foncier devrait l’être dans les prochains mois. Il ne restera plus qu’à lancer l’appel à manifestation d’intérêt, qui se fera au plus tard avant la fin de l’année en cours", révèle cet élu communal qui table sur janvier 2025 pour le début des travaux de cet ambitieux pôle MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions).

Et d'ajouter que ce projet à vocation nationale, régionale et internationale permettra de transformer rapidement la région de Marrakech-Safi en un véritable hub mondial de l’événementiel professionnel, avec des manifestations B2B et B2C sur plusieurs espaces d’exposition de 75.000 m², sans compter de grands congrès associatifs, gouvernementaux, politiques et corporate qui pourront rassembler jusqu’à 10.000 participants.

"Une inauguration prévue au plus tard pour début 2027", selon un élu régional

Un optimisme que partage un dirigeant de la région. Selon lui, ce projet nécessite au préalable de régler certains détails techniques comme l’identification d’un site, qui doit faire l’objet d’un consensus entre les acteurs publics avant de lancer l’appel à manifestation prévu au dernier trimestre de 2024.

"Quoi qu’il advienne, toutes les étapes nécessaires de préparation seront ficelées d'ici la fin de l’année en cours. Cette infrastructure sera par conséquent opérationnelle au plus tard début 2027", conclut notre source. Sa construction devrait nécessiter au moins 18 mois de travaux.