La Crimée fête le premier anniversaire de son intégration à la Russie

(AFP)

Le 18 mars 2015

Les festivités commémorant le retour de la Crimée dans le giron russe atteignaient leur point culminant mercredi, un an jour pour jour après la signature par le président russe Vladimir Poutine du traité d'intégration de la péninsule ukrainienne à la Russie.

De nombreuses célébrations commémoratives sont organisées à travers la presqu'île de Crimée où le 18 mars est devenu jour férié, tandis que plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues en fin d'après-midi au pied du Kremlin, à Moscou, pour un concert géant.

Juste avant, Vladimir Poutine doit rencontrer les dirigeants de Crimée fidèles à Moscou, pour discuter notamment du développement économique de la région. Mais le président russe, qui a fait sa réapparition publique lundi après dix jours d'absence ayant alimenté d'extravagantes rumeurs, a laissé planer le doute sur sa présence aux célébrations.

Ces festivités sont le point culminant de plusieurs jours de célébrations commencées lundi avec la commémoration du référendum du 16 mars 2014. Deux jours plus tard, défiant les sanctions introduites par les Occidentaux, qui jugent ce référendum illégal, le président russe signait le décret sur l'intégration de la Crimée à la Russie.

- 'Campagne d'intimidation' -

L'annexion de la Crimée, applaudie en Russie où beaucoup voyaient comme une "erreur" son rattachement administratif à l'Ukraine en 1954, a permis à M. Poutine de surfer sur des taux de popularité records, encore proche de 90% selon de récents sondages.

Mais pour l'organisation Amnesty International, qui a publié mercredi un rapport très détaillé, les autorités locales fidèles à Moscou mènent depuis une "campagne ininterrompue d'intimidations pour faire taire les voix dissidentes".

Elles "utilisent un large éventail de mesures répressives pour éteindre la dissidence", insiste le directeur de l'ONG pour l'Europe et l'Asie centrale, John Dalhuisen, évoquant "des vagues d'enlèvement entre mars et septembre".

"Ceux qui restent subissent le harcèlement des autorités", ajoute-t-il.

- Aspirations séparatistes -

Jamais reconnu par Kiev et les Occidentaux, pour qui son organisation bafouait les règles internationales, ce référendum ouvrait une année de confrontation diplomatique sans précédent depuis la guerre froide.

Il alimentait par la même occasion les aspirations séparatistes dans l'est de l'Ukraine, où un conflit armé déclenché en avril 2014 a fait depuis plus de 6.000 morts.

Une région séparatiste de Géorgie, l'Ossétie du sud, a par ailleurs signé mercredi un accord sur "l'alliance et l'intégration" avec la Russie, provoquant la colère de Tbilissi.

Mercredi, les télévisions publiques russes diffusaient en boucle les images de ces célébrations, déjà commencées dans l'Extrême-Orient russe alors que Moscou se réveillait à peine. Dans la capitale de la péninsule, Simferopol, un concert en présence de vedettes de la chanson russe est organisé avant le tir d'un feu d'artifice en soirée.

"Pour nous, habitants de Crimée, ces célébrations symbolisent le retour à la maison tant attendu", a déclaré le "Premier ministre" de Crimée Sergueï Axionov, cité dans un communiqué.

"La Russie a protégé notre droit légitime de voter en faveur de la réunification avec la mère patrie", a-t-il ajouté.

Le président Vladimir Poutine, qui avait déjà reconnu que le commando qui avait pris le contrôle du parlement de la Crimée le 27 février 2014 était composé de soldats russes, a raconté dans un documentaire diffusé dimanche soir que Moscou avait à cette époque notamment positionné dans la péninsule de puissantes batteries de missiles de défense côtière.

"Nous devions renforcer notre présence militaire en Crimée pour que le nombre de nos soldats permette de créer les conditions propices à l'organisation d'un référendum", a-t-il souligné.

Un an plus tard, la situation économique de la Crimée reste pourtant précaire, alimentant malgré un certain ressentiment contre les nouvelles autorités.

La péninsule, qui dépend de l'Ukraine pour l'eau et l'électricité, ne possède en effet aucune liaison terrestre avec la Russie et souffre de difficultés d'approvisionnement, ainsi que d'une inflation galopante.

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Le 18 mars 2015

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