Sahara, Mont Tropic: la visite surprise de Nasser Bourita en Espagne vue par La Razón
Arrivé sans annonce préalable à Madrid un jour férié, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rencontré son homologue espagnol José Manuel Albares dans un contexte international tendu. Si les déclarations officielles saluent l’état des relations bilatérales, plusieurs sujets brûlants, du Sahara marocain au Mont Tropic, semblent avoir dominé les échanges.

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Le 21 avril 2025 à 18h00
Modifié 21 avril 2025 à 18h03Arrivé sans annonce préalable à Madrid un jour férié, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rencontré son homologue espagnol José Manuel Albares dans un contexte international tendu. Si les déclarations officielles saluent l’état des relations bilatérales, plusieurs sujets brûlants, du Sahara marocain au Mont Tropic, semblent avoir dominé les échanges.
Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est rendu à Madrid "sans préavis, en pleine Semaine sainte et officiellement pour affirmer que les relations entre le Maroc et l’Espagne vont très bien". Bien que ce jeudi, journée de la réunion, symbolisait "l’amour fraternel", il est difficile de croire qu’il s’agisse d’une simple "visite protocolaire", estime le média espagnol La Razón dans un article intitulé "La visite surprise de Bourita pourrait être due à un message important sur le Sahara".
Dans cet article, on ne sait pas quelle est la part de la spéculation ou celle de l'analyse ou de l'information.
Le chef de la diplomatie marocaine a atterri dans la soirée du mercredi 17 avril dans la capitale espagnole afin de s’entretenir, dès le lendemain matin, avec son homologue José Manuel Albares. "Il y avait manifestement quelque chose à discuter qui ne pouvait se régler par téléphone", estime le journal madrilène.
À l’issue de leur réunion, Nasser Bourita et José Manuel Albares ont fait des déclarations officielles soulignant le "bon état des relations" entre le Maroc et l’Espagne. Mais une telle visite, organisée dans l’urgence un jour férié, interroge : une simple coordination diplomatique justifiait-elle ce déplacement improvisé ? C'est la question que pose La Razón.
Des observateurs consultés par La Razón notent que le ministre marocain a fait une référence explicite au long conflit artificiel avec le polisario, évoquant notamment la "situation humanitaire dans les camps de Tindouf", en Algérie. "Cinquante ans auxquels il faudra en ajouter cinquante autres ?", a-t-il lancé.
Bien qu’aucune confirmation officielle n’ait été donnée, des sources spéculent sur l’éventualité d’une intervention militaire marocaine à l'est et au sud du mur de sécurité, dans les zones que le polisario qualifie de "territoires libérés". Cette hypothèse, selon La Razón, a gagné en crédibilité après l’attaque récente contre un véhicule de la Minurso, attribuée aux séparatistes.
Rabat, qui multiplie les démarches pour faire classer le polisario comme groupe terroriste, chercherait à repousser la menace "bien au-delà du mur de défense et de la zone tampon", selon les mêmes sources. Si une opération militaire était envisagée, elle serait traitée dans le "plus grand secret", afin d’éviter des réactions internationales prématurées.
Si la question du Sahara et des tensions croissantes avec le polisario ont dominé l’analyse de cette visite express, d’autres dossiers stratégiques, tout aussi sensibles, ont également pu figurer à l’ordre du jour de l’entretien entre Nasser Bourita et José Manuel Albares. Selon La Razón, l’un des sujets les plus délicats serait celui de l’extension des eaux territoriales marocaines dans l’Atlantique, notamment dans la région côtière des provinces du Sud.
Cette extension unilatérale, amorcée par le Maroc en 2020 à travers l’adoption de lois redéfinissant ses frontières maritimes, "entre en conflit avec les intérêts espagnols dans les eaux entourant les îles Canaries, et ravive les tensions autour de la souveraineté sur certains espaces sous-marins". En toile de fond de cette friction diplomatique, le Mont Tropic attire toutes les convoitises.
Situé dans la province des monts sous-marins des Canaries, ce volcan éteint sous-marin est réputé pour contenir de riches gisements de tellure, de cobalt, de lithium et de terres rares, éléments stratégiques pour les technologies vertes et la transition énergétique. Le Maroc, selon des sources citées par La Razón, envisagerait "la création d’une entreprise conjointe avec l’Espagne" pour exploiter ces ressources. "Mais ce projet, encore flou, reste suspendu à des négociations techniques et politiques complexes", fait observer le média espagnol.
Enfin, détail non négligeable : la coopération croissante entre le Maroc et la France en matière de cartographie côtière, avec la récente cession par Paris de données stratégiques sur les zones maritimes marocaines. Officiellement présentée comme un soutien aux capacités de la Marine royale en matière de surveillance et de gestion de l’espace maritime, cette démarche pourrait également être interprétée comme une manière pour le Maroc de consolider ses revendications maritimes, y compris dans des zones disputées", conclut le journal madrilène.
Au final, un article qui comporte des spéculations, des sources anonymes ainsi que des verbes au conditionnel. Disons qu'il se situe davantage dans le "plausible", le "possible", plutôt que dans l'information.
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