Mohamed Saâd Berrada à l'Education, la grande énigme du remaniement
Sa nomination au ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports a été la grande surprise du remaniement décidé mercredi 23 octobre. Mohamed Saâd Berrada, homme d’affaires multi-casquettes, arrivera-t-il à résoudre les problèmes et à aller de l’avant dans les réformes de l’un des plus sensibles ministères?

Mohamed Saâd Berrada à l'Education, la grande énigme du remaniement
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Rédaction Medias24
Le 24 octobre 2024 à 18h51
Modifié 24 octobre 2024 à 19h21Sa nomination au ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports a été la grande surprise du remaniement décidé mercredi 23 octobre. Mohamed Saâd Berrada, homme d’affaires multi-casquettes, arrivera-t-il à résoudre les problèmes et à aller de l’avant dans les réformes de l’un des plus sensibles ministères?
Dans cet article, il n’est pas question de faire un procès au nouveau ministre de l’Education nationale. Mohamed Saad Berrada, comme tous les hauts responsables publics, a droit à un délai de grâce et nous jugerons sur pièce, le moment venu.
Sauf que de brûlantes questions se posent quant à cette nomination, aussi bien dans les rangs des personnels du ministère qu'au sein de l’opinion publique.
Choc et Stupeur
"On avait l’impression que le ciel nous est tombé sur la tête!", affirme un haut cadre du ministère et qui a participé à de grands chantiers depuis bientôt trois décennies. Et d’expliquer: "Aussi bien Mohamed Hassad, Rachid Belmokhtar, Saaïd Amzazi que Chakib Benmoussa avaient assumé de hautes fonctions avant de prendre en charge l’Education nationale. Ce qui n’a jamais été le cas du nouveau ministre qui n’a même pas un seul mandat dans un cabinet ministériel".
Que connaît-il des maux de l’Education nationale, des rouages de ce département? Arrivera-t-il a gérer une armée de centaines de milliers de fonctionnaires entre staffs pédagogiques et personnels administratifs? Arrivera-t-il à s’entendre avec une pléthore de partenaires sociaux entre syndicats et coordinations aux multiples attentes? Sa nomination ne mettrait-elle pas en péril les quelque réformes initiées par ses prédécesseurs? Des questions légitimes que soulève cette nomination.
Et c’est la vérité. Mohamed Saâd Berrada, diplômé de Ponts et Chaussées, est plutôt un prospère homme d’affaires. En plus d’être PDG de Michoc et de Safilait (autre entreprise familiale fondée à Beni Mellal en 2006), il siège depuis plusieurs années au Conseil d’administration d’Afriquia Gaz, y cumulant les mandats, comme il avait siégé au CA de la TGCC de Mohammed Bouzoubaâ. Un lien avec l’Education? Aucun lien visible.
Une récompense indue ?
Quand on revient aussi sur la carrière politique de Mohamed Saâd Berrada, on s’aperçoit qu’il est presque une feuille vierge. "Il n’a ni le parcours de Mohamed Aujjar, ni celui de Rachid Talbi Alami, voire du militant Lambda qui a toujours été biberonné à la littérature du RNI", affirme une source qui connaît bien les arcanes du parti de Aziz Akhannouch.
Mohamed Saâd Berrada a intégré le RNI il n’y a pas très longtemps et a été nommé président de la commission des élections. "C’est un chic type et d’une grande sympathie", dit-on de lui dans les milieux des affaires où il semble largement apprécié. Mais cela suffira-t-il pour diriger un département dont le titulaire doit avoir les reins solides. Et les épaules aussi.
On se retrouve avec un gouvernement où deux secteurs sociaux très sensibles ont été confiés à deux proches d’Akhannouch issus du secteur privé et sans aucune expérience politique
"On se retrouve avec un gouvernement où deux secteurs sociaux très sensibles ont été confiés à deux proches d’Akhannouch issus du secteur privé et sans aucune expérience politique. Aurait-il l’intention de pousser l’enseignement et la santé dans les bras du privé?", s’interroge un haut cadre du ministère de l’Education en faisant aussi allusion à la nomination d'Amine Tahraoui au ministère de la Santé.
Du côté de l'équipe gouvernementale, des "arguments" plaident en faveur de ces nominations. Comme nous l'expliquent des sources partisanes, "il fallait injecter du sang neuf, avoir "de nouveaux profils" qui ne portent pas les séquelles des négociations passées et capables d'exécuter et piloter la mise en œuvre des réformes passées dans la douleur".
Pour le cas spécifique de Saad Berrada, nos sources défendent le choix en précisant qu'il s'agit "d'un ingénieur investi dans la politique qui connaît le terrain et a le bras long dans les territoires, car il préside la commission des élections du RNI, une fonction vitale au sein du parti".
Mohamed Saâd Berrada, en plus de l’Education nationale, doit gérer les départements du préscolaire et des sports. Dans la nouvelle architecture gouvernementale, il ne sera pas épaulé par un secrétaire d’Etat comme dans la configuration d’autres ministères moins stratégiques.
Le successeur de Chakib Benmoussa sera attendu au tournant et on scrutera les moindres faits, gestes et décisions de celui qui est désormais responsable du sort de plus de 8 millions d'élèves et une véritable armée de fonctionnaires.
Note: Nous avons essayé de joindre Mohamed Saad Berrada, mais il n'a pas répondu à nos sollicitations.
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