Tourisme de montagne : un potentiel de 500.000 touristes par an, inexploité

Le potentiel inexploité du tourisme de montagne a fait l’objet de plusieurs recommandations dans la feuille de route ministérielle qui sera bientôt dévoilée au public. En attendant sa publication officielle, Médias24 a recueilli auprès d’une source fiable les lacunes d’une niche très lucrative, qui pourrait générer 500.000 touristes dès 2028.

Tourisme de montagne : un potentiel de 500.000 touristes par an, inexploité

Le 2 février 2023 à 19h12

Modifié 2 février 2023 à 21h22

Le potentiel inexploité du tourisme de montagne a fait l’objet de plusieurs recommandations dans la feuille de route ministérielle qui sera bientôt dévoilée au public. En attendant sa publication officielle, Médias24 a recueilli auprès d’une source fiable les lacunes d’une niche très lucrative, qui pourrait générer 500.000 touristes dès 2028.

A l’instar de la Costa Brava espagnole ou de la Savoie française, qui attirent chaque hiver des millions de skieurs, les montagnes de l’Oukaïmeden (Marrakech) et de Michlifen (Ifrane) disposent d’un potentiel touristique largement sous-exploité.

"Des projets de modernisation qui restent dans les tiroirs"

Un constat confirmé par un grand opérateur touristique, qui se désole du fait que les plans successifs de développement du tourisme de montagne, lancés par les différents ministres, n’aient pas abouti.

"Plusieurs projets structurants d’investissement, d’aménagement et de remise en état des stations de l’Oukaïmeden et de Michlifen ont en effet fait l’objet de plusieurs annonces qui sont restées sans lendemain", déplore cet opérateur.

Selon lui, la modernisation de la station d’Oukaïmeden comme la construction d’un Palais des expositions à Marrakech demeurent un vœu pieu.

Pour parvenir à développer le potentiel du tourisme de montagne, il faudra mettre en pratique les recommandations de la feuille de route ministérielle, qui comporte un volet dédié à ce segment.

"Améliorer l’accessibilité avec un mix route-téléphérique"

Concernant les nombreuses lacunes qui empêchent les infrastructures existantes d’être concurrentielles, notre interlocuteur soutient qu’il convient en premier lieu d’améliorer l’accessibilité aux deux stations marocaines, dont les routes d’accès deviennent dangereuses pendant les périodes de chutes de neige.

Pour éviter les risques de blocage sur des voies enneigées qui découragent certains skieurs, l’accessibilité aux stations doit être améliorée en aménageant des doubles ou triples voies, et en construisant un téléphérique qui réduira les embouteillages et le trafic automobile en montagne.

Hormis la nécessité d’offrir un accès sécurisé par route ou téléphérique, il faudra concrétiser les projets de construction d’un belvédère à Oukaïmeden et Michlifen, pour bénéficier d'une vue exceptionnelle sur les montagnes environnantes et améliorer l’attractivité des deux stations de ski.

Déléguer la gestion de station de ski ?

La deuxième étape du processus de mise aux normes internationales consistera à déléguer la gestion des stations à des professionnels pour réaménager les pistes de ski, lancer des formations pour les skieurs (initiation, perfectionnement…) et entretenir les équipements encore trop souvent en panne.

La filière du ski n’étant pas (encore) une spécialité marocaine, notre source indique que les stations devront faire appel à des étrangers pour former des cadres nationaux qui prendront le relais par la suite.

Et pour répondre à la problématique du taux d'enneigement dans les domaines skiables, la saison de ski pourra être élargie avec l’achat d’équipements tels les canons à neige (enneigeurs), qui permettent de fabriquer de la neige à partir d’eau et d’air et d’une température de zéro degré.

Là encore, des nivoculteurs (ou snowmakers) étrangers pourront être embauchés pour assurer la fabrication de neige artificielle en quantité suffisante pour les différentes pistes et pour l'entretien de ces systèmes.

Pour améliorer l’attractivité des stations durant le printemps, voire l’été, les stations pourront proposer des activités annexes telles que la randonnée, le trekking, mais aussi l’accrobranche, qui consiste à se déplacer d’arbre en arbre dans une forêt spécialement aménagée.

"Avec nos infrastructures dépassées ou trop souvent en panne, très peu d’étrangers viennent au Maroc pour skier en comparaison aux nombreux visiteurs qui font des randonnées au mont Toubkal qui, il faut le rappeler, est la première destination d’écotourisme du Royaume", souligne notre interlocuteur.

"Les projets signés depuis la Vision 2010 et 2020 n’ont jamais abouti"

"Partant du constat que la filière du ski reste à développer, plusieurs études, datant d’au moins 2010, ont montré que le potentiel d’arrivées étrangères avec des infrastructures aux normes internationales était de 500.000 touristes par an à partir de 2028", rappelle notre interlocuteur, en s’insurgeant contre des annonces de projets d’investissement qui n’ont toujours pas avancé en douze années.

Tous les problèmes d’accessibilité, d’infrastructures obsolètes, de gestion déléguée à des experts étrangers ou de défi de la saisonnalité qui peuvent, selon notre source, être réglés en moins de cinq années, ont déjà fait l’objet de recommandations dûment validées par les ministres, qui se sont succédé sans véritable concrétisation.

"Pour faire du Maroc, une destination mondiale de tourisme de montagne et plus spécialement de ski, notre vrai défi consistera à vraiment exécuter les projets signés depuis la vision 2010 et 2020 qui n’ont jamais abouti", conclut l’opérateur, en espérant que le contenu de la nouvelle feuille de route sera mis en œuvre le plus rapidement possible et ne restera pas, encore une fois, un simple vœu pieux…

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