Akhannouch fait le point sur le programme d’urgence contre la pénurie de l’eau

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a étayé ce lundi 12 décembre, devant les députés de la Chambre des représentants, l’ensemble des mesures mises en place et celles prévues pour faire face à la problématique de l’eau au Maroc.

Akhannouch fait le point sur le programme d’urgence contre la pénurie de l’eau

Le 12 décembre 2022 à 18h20

Modifié 12 décembre 2022 à 20h10

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a étayé ce lundi 12 décembre, devant les députés de la Chambre des représentants, l’ensemble des mesures mises en place et celles prévues pour faire face à la problématique de l’eau au Maroc.

Avant de faire le point sur l'avancement des projets lancés dans le cadre du programme d'urgence contre la pénurie de l'eau, le chef du gouvernement a d'abord livré quelques chiffres préoccupants, relatifs à la situation hydrique actuelle au Maroc.

La part moyenne d'eau/ habitant/an devrait passer à 560 m3 en 2030

"Notre pays a été soumis à des vagues successives de sécheresse, dont les plus importantes se sont produites entre 1940-1945 et 1980-1985. Cependant, la période 2018-2022 reste parmi les plus sèches au Maroc, car les précipitations totales se sont élevées à environ 17 milliards de mètres cubes (MMm3), ce qui constitue le volume de précipitations le plus faible, en cinq années consécutives, dans l’histoire du Maroc", a-t-il dit.

"Ceci explique la baisse importante des précipitations de 50% au niveau national par rapport au taux normal des précipitations, sans compter la variation territoriale du taux de précipitations, puisque 51% de celles-ci sont concentrées sur seulement 7% du territoire national dans les bassins du Loukkos et du Sebou."

"Au 1er décembre, les réserves des barrages s’élevaient à environ 3,82 MMm3, ce qui équivaut à 23,8% de taux de remplissage total, contre 34,6% enregistrés à la même période l’année dernière."

Pour ce qui est de la quantité moyenne d’eau par habitant, "elle a considérablement diminué", a-t-il estimé. "Cette part est estimée à 620 m3/hab/an actuellement, et devrait diminuer à 560 m3/hab/an en 2030, en raison de la croissance démographique, après avoir été d’environ 2.560 m3/hab/an dans les années soixante."

Akhannouch a également évoqué la variation enregistrée au niveau national dans cette part : "Dans certaines régions, elle atteint 1.000 m3 alors que dans d’autres, elle ne dépasse pas 100 m3."

Plus de 1 milliard de m3 de l’Oum Er-Rabia exploités quotidiennement sans autorisations

"Parallèlement aux défis naturels auxquels notre pays est confronté, les ressources en eau connaissent une exploitation excessive des eaux souterraines, suite à l'augmentation des comportements de consommation irresponsables", a-t-il poursuivi.

Par exemple, "plus d'un million de mètres cubes d'eau de la rivière Oum Er-Rabia sont exploités quotidiennement sans autorisations, et environ 40% de l'eau est perdue par son écoulement depuis les canaux d'eau".

"Le changement climatique est devenu un phénomène structurel dont les effets ne peuvent être niés ni ignorés. Il est ainsi nécessaire de le prendre en compte comme étant un facteur fondamental dans le processus d'élaboration des politiques de développement, notamment dans les domaines énergétique, économique, social et culturel. Il est également devenu nécessaire de travailler efficacement et dans une perspective proactive afin de s'adapter au changement climatique, d'en atténuer les effets et de développer des stratégies sectorielles de manière à prendre en compte ces changements, en complémentarité et en coordination avec les efforts réalisés à l'échelle mondiale dans ce sens."

Une enveloppe budgétaire de 10,6 MMDH allouée à l'eau en 2023

"Le gouvernement a décidé, conformément aux orientations royales, d'allouer au secteur de l'eau une enveloppe budgétaire de 10,6 milliards de dirhams (MMDH) en 2023, soit une augmentation de 5 MMDH par rapport à l'année précédente, notamment pour la mise en œuvre d'un ensemble de projets structurants."

Egalement, "un certain nombre de mesures urgentes ont été prises, dont la priorité est d’assurer la disponibilité de l'eau potable dans les zones touchées, en particulier au niveau des bassins de la Moulouya, de l'Oum Er-Rabia et du Tensift, et de faire face aux différents effets négatifs résultant de la sécheresse, tels que l'exode rural et les dommages sur les chaînes de production agricole".

"Le gouvernement a également mis en place un programme d'urgence pour faire face au problème de la rareté de l'eau, pour lequel il a alloué 3 MMDH. Il concerne tous les bassins touchés par les pénuries d'eau, en plus de la signature d'un ensemble de conventions entre les différentes parties prenantes pour surmonter les conséquences du déficit hydrique. Ces mesures concernaient quatre bassins hydrauliques, dont le bassin de l'Oum Er-Rabia, Tensift, Moulouya et Drâa-Tafilalet, pour un coût total estimé à 2,335 MMDH."

Le point sur les réalisations au niveau de ces quatre bassins

- Voici l'ensemble des réalisations du gouvernement au niveau du bassin de l'Oum Er-Rabia :

  • L'achèvement du canal reliant le réseau d'eau potable du nord de Casablanca à son sud ;
  • L'installation des barrages flottants a permis l'exploitation des parties inférieures du barrage d'Al Massira ;
  • Le lancement de l’appel d’offres pour la réalisation de la station de dessalement d’eau de mer dans la région de Casablanca-Settat, qui sera réalisé dans le cadre d'un PPP. La date du 22 décembre a été fixée comme date finale de dépôt des offres par trois entreprises présélectionnées pour réaliser ce projet ;
  • La réalisation de la station de dessalement d'eau de mer à Safi est en cours, laquelle contribuera à la production de 30 millions de mètres cubes (Mm3) d'eau potable, dont 10 Mm3 seront disponibles avant la fin de 2023 ;
  • La ville d'El Jadida sera également alimentée en eau potable, à partir d'une usine de dessalement d'eau de mer à Jorf Lasfar dépendant de l'Office chérifien des phosphates (OCP).

- En ce qui concerne le bassin du Tensift :

  • La réalisation des travaux de captage des eaux du barrage d'Al Massira ;
  • La réhabilitation du réseau de distribution de Marrakech pour répondre aux besoins de la ville ;
  • La programmation de la construction de 16 petits barrages ainsi que la promotion du recours aux eaux souterraines par la construction de nouveaux forages afin de soutenir l'approvisionnement en eau potable ;
  • La réhabilitation du réseau de distribution de la ville de Marrakech et l'appui à son approvisionnement à partir du barrage Moulay Youssef.

Et d'ajouter : "Il convient de noter que la faiblesse des précipitations qui a provoqué la baisse des réserves du barrage d'Al Massira, en plus de l'absence de proactivité dans la réalisation d'un certain nombre de projets au cours de ces dernières années, constitue une menace pour l'approvisionnement en eau potable de la région de Marrakech. A moyen terme, le gouvernement travaillera, en partenariat avec l'OCP, à étudier la possibilité d'alimenter cette région en eau potable par le dessalement de l'eau de mer, à partir de la ville de Safi."

- Concernant le bassin de la Moulouya :

  • La réalisation de travaux pour démarrer l'exploitation des eaux des stations de pompage "Oulad Stout" et "Moulay Ali" pour l'alimentation en eau potable de Nador, Driouch, Ras El Ma, Berkane et Saidia ;
  • L'achèvement de deux canaux d'alimentation du barrage Machraa Hammadi ;
  • La programmation de la construction de 11 petits barrages ;
  • L'acquisition d'unités mobiles pour le dessalement de l'eau saumâtre ;
  • La programmation du dessalement d’eau de mer au niveau de la ville de Nador.

"La région Drâa-Tafilalet a été immédiatement informée de la réalisation de forages de reconnaissance qui ont permis la mobilisation de ressources souterraines supplémentaires, avec le début de l'exploitation du barrage Hassan Addakhil pour soutenir l'eau potable de l'axe Draa-Tafilalet, et bientôt des approvisionnements suffisants seront fournis à la région de Zagora à partir du barrage d'Agdz, qui sera exploité prochainement. Ceci, avec la programmation de la construction de 33 petits barrages et barrages collinaires", a ajouté Aziz Akhannouch.

Renforcement de l'exploitation des eaux usées

Et de conclure : "L'exploitation des eaux usées est également une option décisive pour faire face au défi du stress hydrique dans notre pays, ce qui contribuerait à réduire la pollution par les déchets aquatiques et le flux de pollution résiduelle qui est rejeté dans les milieux récepteurs, et c’est ce qui nous impose d'utiliser cette eau de manière efficace."

"Dans ce cadre, le gouvernement a préparé une convention encadrant la réalisation de 8 projets de réutilisation des eaux usées traitées, qui permettront d'économiser environ 12 Mm3 d'eau par an, pour un coût de 454 MDH, à Kelaat Sraghna, Oujda, Rabat, Salé, Skhirat, Témara, Benslimane, Errachidia, Laayoune, Chtouka Ait Baha et Al Hoceima."

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