Au Moyen Atlas, la domestication n’est pas sans risques pour les singes magots

A Ifrane comme aux cascades d’Ouzoud, l’intrusion du singe magot dans les périphéries urbaines est de plus en plus signalée. La domestication de ce primate serait à l’origine de son immixtion en milieu urbain, selon Zouhair Amhaouch, chef de la division des parcs et réserves naturelles.

Au Moyen Atlas, la domestication n’est pas sans risques pour les singes magots

Le 19 septembre 2022 à 16h20

Modifié 19 septembre 2022 à 16h20

A Ifrane comme aux cascades d’Ouzoud, l’intrusion du singe magot dans les périphéries urbaines est de plus en plus signalée. La domestication de ce primate serait à l’origine de son immixtion en milieu urbain, selon Zouhair Amhaouch, chef de la division des parcs et réserves naturelles.

De récentes publications sur Facebook et Twitter font état des descentes des singes magots affamés en ville, comme c’est le cas à Ifrane.

La domestication des magots à l’origine du phénomène

Joint par Médias24, Zouhair Amhaouch, chef de la division des parcs et réserves naturelles, relevant du département des Eaux et forêts, explique que la domestication de ce primate est à l’origine de son intrusion dans les zones urbaines. “Le phénomène concerne quelques groupes limités de singes magots. Ce changement comportemental est principalement observé dans les zones a priori touristiques, où l’espèce est relativement domestiquée”, relève-t-il.

C’est le cas au Moyen Atlas, notamment à Ifrane, ou aux Cascades d’Ouzoud, où les touristes “s’amusent à leur donner de la nourriture”, déplore Zouhair Amhaouch. En revanche, ce phénomène n’est pas observé dans le Rif, où les populations de singe magot, également connu sous le nom de “macaque de Barbarie”, restent encore sauvages.

L’appauvrissement de l’écosystème de ce primate en ressources alimentaires est l’autre hypothèse soutenue par certains chercheurs pour expliquer l’intrusion du singe magot dans l’habitat humain.

“Quelques scientifiques considèrent par exemple que les descentes des magots dans les zones de cultures agricoles localisées dans les lisières des forêts, comme c’est le cas dans la vallée de l’Ourika et la zaouia d’Ifrane, sont essentiellement dues à leur écosystème en ressources naturelles de plus en plus appauvri”, poursuit Zouhair Amhaouch. La réduction des ressources alimentaires essentielles pour ces singes fait suite à la dégradation des habitats du singe magot, provoquée par le surpâturage et l’ébranchage, et accentuée par la succession des années de sécheresse.

“Les magots concernés par ces attaques sont toutefois sauvages et difficilement approchables. Il semble ainsi que la domestication de l’espèce, accentuée par l’approvisionnement des groupes de singe en nourriture artificielle, constituent la principale cause de l’intrusion de cette espèce au niveau de l’habitat humain”, poursuit Zouhair Amhaouch.

La domestication n’est pas sans risque pour ces singes

Des problèmes de santé peuvent en effet survenir chez les magots domestiqués. Le chef de la division des Parcs et réserves naturelles cite l’exemple de l’obésité, qui peut se répercuter sur la fertilité de ces singes et exposer les individus faibles à la malnutrition et à la dépendance à l’homme.

“Ce phénomène, bien qu’il se limite à quelques groupes de singes, a sans doute un impact négatif sur le développement de cette espèce de plus en plus fragile”, alerte Zouhair Amhaouch.

Présente dans les forêts du Rif, du Moyen Atlas et du Haut Atlas, la population nationale du magot est estimée à plus de 13.000 singes. Depuis 2008, ces primates sont considérés comme une espèce en danger par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), eu égard au déclin alarmant de ces populations sauvages et de la diminution de leur aire de répartition.

Outre le nourrissage artificiel inadéquat par les touristes, la préservation de ces singes est exposée à d’autres menaces. Il s’agit notamment de la prédation par les chiens errants et du changement climatique, relève Zouhair Amhaouch. La dégradation de l’habitat et le commerce illicite de ces spécimens restent cependant les principaux risques qui pèsent sur leur survie.

Le singe magot fait l’objet depuis plusieurs années d’une attention toute particulière de la part de l’Agence nationale des eaux et forêts, assure Zouhair Amhaouch. Il a en effet été inclus dans les plans de sauvegarde des espèces menacées d’extinction, dans le cadre de la stratégie “Forêts du Maroc 2020-2030”.

“A cet effet, plusieurs mesures ont été prises pour assurer la conservation de l’espèce et de ses habitats, notamment le développement d’un réseau des parcs nationaux sur l’aire de répartition de l’espèce à Ifrane, Khénifra, Talassemtane et Toubkal, ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’action pour la conservation du singe magot, en collaboration avec tous les partenaires concernés”, précise le chef de division des parcs et réserves naturelles.

Ce plan d’action comprend trois objectifs principaux : la restauration de l’habitat du singe magot, la diminution de la pression humaine et la lutte contre la capture et le trafic illégaux de cette espèce.

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