Le plan d'autonomie marocain, seule option sur la table (Liam Fox, parlementaire britannique)

Le Dr Liam Fox, président du UK Abraham Accords Group, revient sur les perspectives de développement des relations diplomatiques et commerciales entre le Maroc, le Royaume-Uni et Israël.

Dr Liam Fox, président du UK Abraham Accords Group. Ph. MEDIAS24

Le plan d'autonomie marocain, seule option sur la table (Liam Fox, parlementaire britannique)

Le 3 juin 2022 à 10h44

Modifié 3 juin 2022 à 10h46

Le Dr Liam Fox, président du UK Abraham Accords Group, revient sur les perspectives de développement des relations diplomatiques et commerciales entre le Maroc, le Royaume-Uni et Israël.

En visite au Maroc du 31 mai au 3 juin dans le cadre du soutien et de la promotion des accords d’Abraham, une délégation de parlementaires britanniques a rencontré des officiels marocains. Médias24 s’est entretenu avec le Dr Liam Fox, président du UK Abraham Accords Group créé en juillet 2021.

Il explique l’objectif de cette visite ainsi que les perspectives de développement des relations diplomatiques et commerciales entre le Maroc, le Royaume-Uni et Israël, grâce aux acquis politico-économiques des accords d’Abraham. Il s’arrête également sur la nécessité d’une reconnaissance expresse de la marocanité du Sahara, par le gouvernement britannique, ami et allié historique du Royaume du Maroc.

Médias24 : Quels sont les objectifs du UK Abraham Accords Group ? Comment voyez-vous le rôle de Londres pour soutenir et promouvoir la dynamique des accords d’Abraham ?

Dr Liam Fox : Notre groupe a été mis en place à la demande des gouvernements d’Israël, des Emirats arabes unis et du Bahreïn. Il a pour but de soutenir et de promouvoir les accords d’Abraham en Grande-Bretagne et ailleurs. Nous y voyons une opportunité de changer la façon de penser dans la région ; laquelle, en créant une prospérité et une stabilité politique plus larges, nous permettra d’envisager des solutions politiques différentes, plutôt que d’être coincés dans une position rigide que nous avons depuis des décennies.

- Comment concevez-vous le rôle de la diplomatie parlementaire dans la poursuite de vos objectifs ? Avez-vous prévu des actions ou mécanismes concrets avec vos homologues marocains ?

- Nous avons eu, hier [mercredi 1er juin], de longues et précieuses discussions avec le président du Parlement, entre autres. Nous avons discuté de certaines façons dont nous pouvons accélérer la législation dont les affaires ont besoin pour amorcer des changements dans la région. Certaines peuvent être réglementaires, d’autres législatives dans les relations BtoB, tandis que d’autres encore sont d’ordre pratique, tels les moyens d’encourager les gouvernements à accélérer les systèmes d’obtention de visas pour faciliter les déplacements.

C'est donc à tous les niveaux, à savoir l’exécutif et le Parlement, que chacun a un rôle à jouer pour concrétiser les ambitions des accords d’Abraham.

- Il s’agit de la première visite du UK Abraham Accords Group au Maroc. Quelles sont vos impressions concernant vos rencontres avec des officiels marocains ?

- Très positives. Je pense qu’il y a au Maroc un réel désir d’utiliser les accords d’Abraham ainsi que les relations bilatérales avec le Royaume-Uni pour confirmer, dans le cadre des affaires, cette place de porte d’entrée en Afrique. Le Maroc est bien placé géographiquement ; au sud de l’Europe, à l’ouest de l’Afrique du Nord. Il est une porte d’entrée vers le reste de l’Afrique. C’est un pays qui a une longue histoire en matière de commerce international, et une histoire unique en termes de relation avec la population juive en Israël. A quasiment tous les niveaux, le Maroc est idéalement placé pour prendre avantage des changements qui ont lieu actuellement.

- La reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, à travers l’accord trilatéral qui soutient d’ailleurs les accords d’Abraham, a ouvert de nombreuses opportunités d’investissement entre les deux pays. Comment peuvent-elles se développer dans le cadre d’une relation tripartite Maroc-Royaume-Uni-Israël ?

- Nous avons clairement indiqué que nous étions prêts à aider, de quelque manière que ce soit, à faire progresser le processus. Mais au vu des discussions que nous avons eues, nous constatons que le Maroc n’a pas besoin d’aide dans ce domaine. Il a d’ores et déjà engagé des relations diplomatiques avec Israël. De forts liens d’affaires ont été noués. De nombreux business israéliens se sont installés au Maroc. A l’inverse, je pense que nous avons besoin de voir plus de business marocains s’installer en Israël. Les investissements doivent provenir des deux côtés.

En raison de l’histoire du Maroc, un fort lien personnel existe entre les deux peuples, dans un sens qui ne s’observe entre nuls autres pays de la région, spécialement avec Israël.

- Le Maroc et le Royaume-Uni partagent une longue histoire de plus de huit siècles. Les deux souverains sont à la tête des instances religieuses de leurs pays respectifs, avec l’institution de Commanderie des Croyants au Maroc qui a joué un rôle essentiel dans la tradition de coexistence religieuse. Comment percevez-vous cette tradition bien particulière, et son rôle dans les efforts de paix et de prospérité dans la région ?

- Ce qui s’est passé dans les deux cas n’est autre que le fondement de la stabilité. Dans cette région, le Maroc est une nation incroyablement stable.

Si vous regardez l’instabilité autour du Printemps arabe, le Maroc a été le pays qui a le mieux résisté. Je pense que la vision de Sa Majesté et de son gouvernement en se frayant un chemin vers les accords d’Abraham est visionnaire. Et je pense aussi que les gens paieront un grand dividende et fourniront les efforts appropriés pour que cela fonctionne.

Au Royaume-Uni, nous avons une longue période de stabilité, de démocratie parlementaire depuis des siècles. Les deux pays partagent cette attitude atlantique vis-à-vis du monde. Je pense que c’est la combinaison de la stabilité interne avec cette vision d’un avenir mondial plus large qui unit les deux des pays.

- Rabat et Londres sont, à plus d’un titre, des partenaires naturels en raison de la convergence des points de vue sur des questions diplomatiques. Comment ces deux pays peuvent-ils renforcer leur coopération bilatérale pour l’élever au niveau d’un partenariat stratégique ?

- Du point de vue des accords d’Abraham, je pense que nous avons besoin de travailler ensemble pour nous assurer des bénéfices tangibles dans l’économie, pour les efforts économiques que les accords d’Abraham représentent.

Cela signifie être capable de faire bouger les peuples, les capitaux et les affaires de manière plus libre. Le Royaume-Uni peut aider car nous avons une grande économie de services. Nous avons beaucoup de compétences dans notre économie qui peuvent aider le Maroc à avancer plus rapidement vers la prochaine étape économique. Je pense qu’au vu de nos forces particulières et de notre travail en tant que partenaires, nous pouvons être synergiques et mutuellement bénéfiques.

Avant les accords d’Abraham, cela était possible à un niveau bilatéral, mais pas en termes de relations plus larges dans la région. C’est donc une ère où nous pouvons regarder vers l’avenir avec un plus grand optimisme si nous parvenons à tirer avantage des opportunités économiques.

- Au vu des faits historiques et du besoin de garantir la paix dans la région, n’est-il pas temps de reconnaître, de manière explicite, la souveraineté du Maroc sur la région du Sahara ?

- Je souhaite voir le Royaume-Uni adopter une vision plus avant-gardiste. Je pense que la première chose à faire, c’est de se pencher sur le plan d’autonomie, qui est sérieux. Je pense que, s’agissant de l’avenir, c’est la seule option sur la table.

Je souhaite voir le processus avancer plus rapidement afin que nous puissions avoir un résultat bénéfique, plutôt que de se retrouver dans un processus international très long et qui, bien souvent, est une excuse pour ne pas atteindre nos résultats.

Je crois qu’il y a un élan international dans cette direction et que le gouvernement marocain a beaucoup d’amis, dont le Royaume-Uni, sur lesquels il peut compter pour faire avancer ce processus. Cette visite sera encourageante pour le gouvernement britannique afin d’avancer rapidement dans cette direction.

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