Madrid a récemment notifié Alger du fait qu’elle allait livrer du gaz au Maroc via le gazoduc Maroc-Europe (GME). En réaction, l’Algérie a menacé de rompre son contrat gazier avec l’Espagne si jamais celle-ci acheminait le gaz algérien vers une destination tierce, en l’occurrence le Maroc.

« Les quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination est autre que celle prévue dans les contrats, seront considérées comme non conformes aux engagements contractuels. Cela pourrait donc conduire à la rupture du contrat qui lie Sonatrach à ses clients espagnols", avait antérieurement averti le gouvernement algérien dans un communiqué.

Face aux exigences du pays voisin, le gouvernement espagnol a assuré que le gaz exporté vers le Maroc ne serait pas d’origine algérienne. L’Espagne est même à l’œuvre, depuis quelques jours, pour développer un système permettant de garantir l’origine du gaz acheminé vers le Royaume, lit-on dans un article de El Periódico de la Energía.

Ordonnée par le ministère espagnol de la Transition écologique et du défi démographique, la mise en place de ce système a été confiée à la société Enagás, en sa qualité d’opérateur et de gestionnaire du système gazier espagnol, poursuit la même source.

Cette nouvelle procédure devrait être approuvée dans les prochaines semaines pour satisfaire l’Algérie et pouvoir ainsi exporter du gaz vers le Maroc, indique El Periódico de la Energía. Concrètement, Rabat va pouvoir acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, se le faire livrer en Espagne où il sera regazéifié avant d’être acheminé au Maroc via le GME.