L’armée russe entre en Ukraine et bombarde des positions militaires

Vers 6H heure locale ce jeudi 24 février, le président russe a prononcé une allocution télévisée annonçant une opération militaire en Ukraine. Son argument : la défense des séparatistes situés à l’est du pays. En début de matinée, de nombreux chars soviétiques avaient déjà traversé la frontière et des explosions retentissaient dans tout le pays. 

Photo AFP

L’armée russe entre en Ukraine et bombarde des positions militaires

Le 24 février 2022 à 8h14

Modifié le 25 février 2022 à 12h38

Vers 6H heure locale ce jeudi 24 février, le président russe a prononcé une allocution télévisée annonçant une opération militaire en Ukraine. Son argument : la défense des séparatistes situés à l’est du pays. En début de matinée, de nombreux chars soviétiques avaient déjà traversé la frontière et des explosions retentissaient dans tout le pays. 

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé jeudi une opération militaire en Ukraine pour défendre les séparatistes de l'est du pays, malgré le tollé international et les sanctions infligées par l'Occident.

Peu après cette déclaration surprise du maître du Kremlin, au moins deux puissantes explosions ont été entendues à Kiev, dans le centre-ville, ainsi que d'autres à Kramatorsk, dans l'est, et à Odessa, sur la mer Noire. La Russie a également annoncé que les défenses anti-aériennes ukrainiennes avaient été neutralisées.

Le président américain Joe Biden a aussitôt dénoncé une "attaque injustifiée" qui provoquera "des souffrances et pertes de vies humaines". "Le monde exigera des comptes à la Russie", a-t-il promis.

Le chef de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a condamné une "attaque téméraire et non-provoquée" par la Russie. A l'ONU, l'Ukraine a demandé à la Russie de "mettre un terme à la guerre", tandis que la France dénonçait le "mépris" de la Russie à l'égard des Nations unies.

"J'ai pris la décision d'une opération militaire spéciale", a annoncé à l'aube Vladimir Poutine dans une déclaration surprise à la télévision, sans préciser si cette intervention se limiterait à l'est de l'Ukraine ou bien si elle serait plus large.

"Nous nous efforcerons d'arriver à une démilitarisation et une dénazification de l'Ukraine", a dit le président russe, assis à un bureau en bois sombre, promettant de conduire "au tribunal ceux qui ont commis de nombreux crimes, responsables de l'effusion de sang de civils, notamment des citoyens russes".

"Nous n'avons pas, dans nos plans, une occupation des territoires ukrainiens ; nous ne comptons rien imposer par la force à personne", a-t-il assuré, appelant les militaires ukrainiens "à déposer les armes".

Puis, il s'est adressé à ceux "qui tenteraient d'interférer avec nous (...) ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n'avez encore jamais connues".

Quelques heures plus tôt, le Kremlin avait annoncé que les responsables des "républiques" séparatistes prorusses autoproclamées dans l'est de l'Ukraine avaient demandé l'"aide" de Vladimir Poutine pour "repousser l'agression" ukrainienne.

Lundi, le président russe avait reconnu l'indépendance de ces "républiques" séparatistes de Donetsk et de Lougansk, puis obtenu, le lendemain, de la chambre haute du Parlement russe, son feu vert à un déploiement de forces.

Peu après le discours de Vladimir Poutine jeudi matin, le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars, pour la première fois depuis plus de sept ans, et la Bourse de Hong Kong chutait de plus de 3%.

Dans un discours personnel et plein d'émotion en langue russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait à son tour, quelques heures avant que Vladimir Poutine ne s'exprime, appelé à la télévision la société civile en Russie à faire pression sur ses dirigeants pour prévenir une "grande guerre en Europe".

"Les Russes veulent-ils la guerre ? J'aimerais tant connaître la réponse à cette question. Et cette réponse dépend de vous, citoyens de la Fédération de Russie" a-t-il déclaré, accusant Moscou d'avoir déployé 200.000 hommes pour attaquer son pays et révélant avoir tenté de parler, sans succès, à Vladimir Poutine.

Etat d'urgence et mobilisation

L'Ukraine a commencé, mercredi, la mobilisation d'une quarantaine de milliers de ses réservistes, voté l'état d'urgence et annoncé être la cible d'une nouvelle cyberattaque "massive" visant des sites internet officiels.

Le président russe avait martelé, juste avant, que les intérêts russes étaient "non-négociables". Lundi, dans un discours aux accents de colère, il avait remis en cause la légitimité même de l'existence de l'Ukraine, l'accusant d'être un outil de la politique d'agression antirusse de l'OTAN et d'orchestrer un "génocide" des Russes d'Ukraine - un terme qu'il a répété jeudi matin.

Sur le plan international, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu, mercredi soir, une réunion d'urgence. Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne devaient se réunir en sommet jeudi soir.

Beaucoup redoutent que la crise en Ukraine ne mène au plus grave conflit en Europe depuis 1945. Une intervention russe pourrait se traduire par "jusqu'à cinq millions de personnes supplémentaires déplacées", a averti l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.

"Renvoyez vos troupes, vos chars d'assaut, vos avions en Russie !", a lancé la diplomate. "Evitez l'abîme avant qu'il ne soit trop tard", a-t-elle ajouté lors de la réunion du Conseil de sécurité.

Sanctions

Washington et ses alliés occidentaux ont pris de premières sanctions en réaction à la reconnaissance des séparatistes soutenus par Moscou que Kiev combat depuis huit ans, un conflit qui a fait plus de 14.000 morts à ce jour.

L'Union européenne a annoncé, mercredi soir, des sanctions contre 23 personnalités russes "de premier plan", dont le ministre de la Défense, les chefs militaires et la patronne de la télévision Russia Today, ainsi que trois banques et 351 membres de la Douma pour leur implication dans la reconnaissance des régions séparatistes d'Ukraine.

Le président américain Joe Biden a, quant à lui, annoncé des sanctions contre l'entreprise chargée d'exploiter le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne, et que Berlin avait déjà mis en sommeil.

Moscou a promis une riposte "forte" et "douloureuse" aux Américains.

Les sanctions internationales annoncées jusqu'à présent restent modestes par rapport à celles promises en cas d'invasion. Moscou peut se targuer d'avoir accumulé près de 640 milliards de dollars de réserves de change et 183 milliards dans un fonds souverain pour y faire face.

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