Des experts préconisent “les alliances territoriales” comme vecteur de développement

Comment enclencher le développement territorial par les acteurs territoriaux, en apportant des réponses innovantes et adaptées ? Voici la question à laquelle ont essayé de répondre les intervenants d'un webinaire organisé par l'institut CDG.

Des experts préconisent “les alliances territoriales” comme vecteur de développement

Le 27 octobre 2021 à 9h59

Modifié 27 octobre 2021 à 10h59

Comment enclencher le développement territorial par les acteurs territoriaux, en apportant des réponses innovantes et adaptées ? Voici la question à laquelle ont essayé de répondre les intervenants d'un webinaire organisé par l'institut CDG.

"Les alliances territoriales : innover et construire ensemble", a été le thème d’un webinaire organisé par l’Institut CDG, ce mardi 26 octobre.

Les intervenants ont débattu de l’intérêt de concevoir le développement, au niveau des territoires et de la meilleure façon de le concrétiser. 

Ils ont particulièrement défendu le concept des alliances territoriales et ils ont expliqué comment il peut être un moteur de développement, dans les territoires, par des cas concrets, notamment, de la région de l’oriental.

Le développement doit se penser au niveau des territoires

Ghita Lahlou, directrice générale de l’Ecole Centrale de Casablanca et membre de la commission spéciale sur le modèle de développement, rappelle d’emblée que l’un des 4 axes stratégiques proposés par le nouveau modèle de développement (NMD) s’intitule : "territoires durables, résilients, lieux d’ancrage de développement".

Le NMD est basé sur un nouveau référentiel qui consiste à créer des dynamiques de développement de type top-down, en même temps que d’autres de type bottom-up.

Cela signifie que le développement doit, en même temps, être soutenu par des projets gouvernementaux centralisés, en même temps que par des initiatives qui viennent d’en bas, de la multiplicité des acteurs sur le terrain et, notamment, au niveau des territoires.

Ceci nécessite, selon Ghita Lahlou, de "mobiliser tous les acteurs et les citoyens autour de principes d’actions communs, de clarifier leur rôles, leurs interactions, en faveur du développement et les responsabiliser, avec des règles de jeu transparentes".

Charles-Benoît Heidsieck, président-fondateur du RAMEAU, un laboratoire de recherche appliquée sur les dynamiques co-construction et des alliances, explique pour sa part, que "les territoires sont les lieux d’expérimentation des nouveaux modèles". 

Pour lui, c’est dans les territoires où on peut retrouver "l’ensemble des acteurs de l’écosystème pour inventer, ensemble, des solutions nouvelles".

Il explique comment il faut partir des réalités locales, pour réinventer de nouveaux moteurs qui permettent, à la fois, de réduire les fragilités et d’innover de nouveaux modèles de développement économiques et durables.

Mohssine Semmar, membre du directoire de MedZ, pense aussi qu’avec le chantier de la régionalisation avancée, dans lequel le Maroc s’est inscrit, depuis plusieurs années et le NMD, la question des territoires est plus que jamais au centre de l’intérêt.

Il estime que les territoires doivent penser à "comment ériger les éléments différenciateurs qu’ils ont, en tant que moteurs de développement".

Pour Mohamed Sabri, le directeur du centre régional de l’investissement (CRI) de la région de l’Oriental, les meilleures solutions sont celles qui émanent des territoires et qui sont portés par les territoires, dans une logique bottom-up.

Car pour lui, les besoins ne sont pas les mêmes d’un territoire à un autre. "Là où il y a besoin d’usines, il n’y a pas, forcément besoin de routes", précise-t-il. C’est la raison pour laquelle la réponse doit être adaptée aux spécificités du territoire.

S’allier pour inventer des solutions locales à des problèmes locaux

Pour répondre à ces besoins territoriaux, Ghita Lahlou recommande de nouer des "alliances territoriales", comprenant des acteurs du public et du privé, mais aussi de ce qu’elle appelle le troisième secteur composé de la société civile, des établissements scolaires, des collectivités territoriales, etc.

Elle donne, ensuite, une typologie de ces acteurs qui chacun, dans son rôle, va contribuer au développement du territoire :

  • Les acteurs du terrain agissent comme des leaders qui portent l’émergence, dans des espaces complexes qu’ils connaissent bien où d’autres acteurs ne réussiraient pas.
  • Les catalyseurs, leur rôle est de faire de l'empowerment, de donner confiance et de renforcer les acteurs, porteurs de l’émergence à devenir plus visible.
  • Les facilitateurs (enablers), ce sont ceux qui permettent de démultiplier le phénomène de l’émergence. Ce sont, en général, des institutions publiques comme les CRI, qui mettent des liens entre les acteurs et qui poussent les projets vers l’avant.
  • Les éclaireurs, ce sont des institutions tels que des centres de recherche qui comprennent le modèle, mais qui ont assez de recul pour observer la politique publique, conseiller et prévenir en cas de dysfonctionnement.  
  • Les institutionnels, ceux qui font les politiques publiques en faisant le top-dow, mais d’une façon éclairée, le plus proche possible des territoires.

Charles-Benoît Heidsieck prône, pour sa part, ce qu’il appelle les leviers d’action de l’intérêt général, à savoir une vision partagée, une action collective transformatrice et une gestion régulatrice.

Sur cette base, il promeut l’expérimentation d’alliances d’intérêt général au niveau local, le but étant de capitaliser et de partager ses conclusions pour l’adapter à d’autres territoires ou au niveau national.

Mohamed Sabri, quant à lui, pense que pour une alliance trois préalables importants sont nécessaires : la confiance, l’implication et l’objectif commun.

Mohamed Sabri a donné l’exemple du projet du Technopark d’Oujda dont la convention vient d’être concrétisée, ce jour même du 25 octobre.

Le montage de ce projet repose sur le rachat de l’ancien bâtiment de la banque centrale à Oujda, par le conseil régional de l’Oriental qui va, aussi, participer à son aménagement. L’Université Mohamed Premier d’Oujda est, aussi, partie prenante du projet en y intégrant sa cité de l’innovation. 

"Ce projet est, justement, le fruit d’une alliance entre plusieurs acteurs territoriaux dont la Wilaya, le conseil de la région de l’Oriental, le CRI, l’université et Technopark", explique Mohamed Sabri.

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