Observation des élections : la société civile à l’œuvre

Une équipe de 15 jeunes observateurs et observatrices assurent actuellement le monitoring de la campagne électorale dans les médias, dans le cadre d’un projet porté par le Forum des Alternatives Maroc (FMAS).

Observation des élections : la société civile à l’œuvre

Le 31 août 2021 à 13h21

Modifié 31 août 2021 à 13h42

Une équipe de 15 jeunes observateurs et observatrices assurent actuellement le monitoring de la campagne électorale dans les médias, dans le cadre d’un projet porté par le Forum des Alternatives Maroc (FMAS).

Radios, chaînes de télévision, presse écrite, presse digitale et réseaux sociaux, l’ensemble des champs médiatiques est couvert à l’occasion de l’observation de la campagne électorale en cours.

Formée de membres du FMAS, de contractuels issus du milieu universitaire et de bénévoles de la société civile, l’équipe de suivi, qui comprend 5 jeunes hommes et 10 jeunes femmes, sélectionne, traite et analyse les contenus des différents supports et plateformes.

« Les membres du collectif d’observation des élections ont bénéficié d’une formation couvrant l’ensemble du processus électoral, avec des exercices de simulations préalables qui nous permettent aujourd’hui d’assurer à bien notre mission d’observation », estime Yousra Biare, membre du collectif pour l’observation des élections en charge du support organisationnel et technique.

 Un travail de fourmi

L’ensemble des émissions télévisées et radiodiffusées du pôle public sont enregistrées, décryptées, révisées puis triées. Du temps de parole des candidats à la neutralité des présentateurs, en passant par les propos tenus dans les différents programmes, et ce dans les trois langues (arabe, français et amazigh), l’observation consiste à vérifier la conformité du contenu diffusé à la charte de déontologie de la presse d’une part, et à la décision de la HACA du 2 juillet 2021 relative à la garantie du pluralisme de l’expression politique dans l’audiovisuel. Les diffusions télé et radio sont enregistrées chaque jour respectivement de 9h à minuit et de 7h à 22h.

« En ce qui concerne la presse écrite, 6 journaux font l’objet du suivi de l’observation et autant de sites d’information et de magazines hebdomadaires », nous apprend Yousra Biare.

Deux critères ont été retenus pour le choix des supports à étudier : le tirage et la sensibilité éditoriale du titre de presse. Deux aspects qui, selon Mohamed Sammouni, coordinateur du projet, « permettent d’avoir une vue d’ensemble sur l’influence que peut exercer la presse écrite pendant la campagne électorale. Suivant la même logique, nous avons sélectionné les sites les plus visités, et ceux qui, même s’ils ne figurent pas dans la liste des supports les mieux classés en termes d’audience, exercent sur leurs publics une influence notable. » 

Réseaux sociaux : le nouveau terrain d’observation

Sur les réseaux sociaux, l’observation consiste à suivre le contenu produit à la fois par les pages et comptes officiels des 32 partis politiques, mais également des pages et profils des chefs des partis politiques. « Nous allons scruter l’ensemble des publications pour voir s’il y a eu des violations ; à savoir l’instrumentalisation de la religion ou l’usage de contenus ou propos portant atteinte aux femmes, aux enfants ou aux personnes en situation de handicap », explique Younes Naji, responsable chargé de l’observation de la campagne électorale sur les réseaux sociaux.

« Dans le contexte des mesures restrictives liées à la crise sanitaire, les campagnes électorales en ligne revêtent cette année une importance particulière, surtout après l’interdiction des meetings électoraux. C’est la première fois que nous organisons l’observation de la campagne électorale digitale », poursuit Younes Naji.

Chaque article, publication ou production est accompagné d’une fiche synthétique. Cette fiche fait ensuite l’objet d’une double révision avant d’être consignée puis archivée. Un travail laborieux qui ne constitue pourtant qu’un chapitre du projet global d’observation des élections. 

Un réseau associatif géographiquement déployé

Depuis les élections législatives de 2002, le tissu associatif est invité à prendre part à l’observation du processus électoral.

Kamal Lahbib, cofondateur et membre du secrétariat exécutif du FMAS, donne davantage de détails sur le déroulé de l’opération : «L’observation couvre trois phases :

"-la période pré-électorale, durant laquelle nous suivons les tractations, les choix des candidatures et les cas flagrants de campagnes électorales prématurées.

"-La période électorale ; en collectant des données chiffrées et précises, et en vérifiant leur conformité à la législation, pour aboutir à l’observation à proprement parler du scrutin dans les bureaux de votes.

"-Les conclusions font l’objet d’une communication publique dès l’annonce des résultats. Conséquemment à ces résultats, nous ferons cette année un suivi des recours relatifs aux plaintes électorales qui fera l’objet d’un rapport global contenant nos recommandations. »

Cette année, 300 associations réparties dans les zones rurales et urbaines seront mobilisées et 2.500 observateurs seront déployés le jour du vote, couvrant l’intégralité des circonscriptions. « Trois conditions doivent être respectées par les observateurs qui se déplaceront dans les différents bureaux de vote. Ils ne devront ni être impliqués dans la campagne, ni supporter un candidat, ni s’immiscer dans le processus électoral. Nous avons à ce propos invalidé des accréditations de personnes qui ont enfreint ces règles », indique notre source.

Qu’il s’agisse de la pré-campagne, de la campagne électorale ou de l’observation le jour du scrutin, la mobilisation des ressources nécessite un soutien financier conséquent et indépendant.

« L’observation indépendante ne doit en aucun cas être financée par l’Etat, c’est pourquoi nous avons recours aux financements étrangers. Cependant, le CNDH étant dans l’obligation d’assurer la formation des observateurs, nous avons pu former 125 formateurs qui, à leur tour, ont formé les différents observateurs qui sont et seront déployés sur le terrain. Le projet est réalisé avec le soutien de la National Endowment for Democracy en ce qui concerne la formation technique, des fonds de l’Union européenne et exceptionnellement une contribution de l’Organisation internationale de la francophonie », conclut Kamal Lahbib.

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