Casablanca. Pourquoi le complexe sportif Al Amal est dans un état déplorable

L’état du complexe sportif Al Amal suscite l’indignation des Casablancais. Ce joyau de l’infrastructure sportive marocaine, qui a longtemps été une fierté nationale, n’est plus à présent qu’un champ d’herbes sauvages. Certains accusent la Fédération royale marocaine de tennis, d’autres, la commune de Casablanca. A qui la faute ? Eléments de réponses.

Casablanca. Pourquoi le complexe sportif Al Amal est dans un état déplorable

Le 7 décembre 2020 à 16h45

Modifié 10 avril 2021 à 23h07

L’état du complexe sportif Al Amal suscite l’indignation des Casablancais. Ce joyau de l’infrastructure sportive marocaine, qui a longtemps été une fierté nationale, n’est plus à présent qu’un champ d’herbes sauvages. Certains accusent la Fédération royale marocaine de tennis, d’autres, la commune de Casablanca. A qui la faute ? Eléments de réponses.

L’historique complexe sportif Al Amal a été initié par le Roi Hassan II et inauguré par le Roi Mohammed VI, alors prince héritier. Il a joué pleinement son rôle de formation et de préparation de grands champions marocains de tennis.

Constituée notamment de 13 courts en terre battue et d’un court central de 5.000 places, cette infrastructure, surnommée dans le temps le Roland Garros d’Afrique, a accueilli durant plus d’une vingtaine d’années le tournoi du Grand prix Hassan II, qui a connu la participation de plusieurs ténors de la raquette, dont Thomas Muster, Juan Carlos Ferrero, ainsi que les trois Marocains Hicham Arazi, Younes El Aynaoui et Karim Alami.

Pour sa 32e édition (2016), ce grand événement a été transféré à Marrakech, en partie pour promouvoir l’image de la ville ocre. Depuis, l’état du complexe Al Amal se dégrade continuellement. Un laisser-aller lourdement critiqué par les Casablancais sur les réseaux sociaux, dont certains rejettent la responsabilité sur la Fédération royale marocaine de tennis (FRMT), d’autres, sur la commune.

"Le complexe Al Amal ne dépend pas de la fédération"

Pour lever l’ambiguïté sur ce sujet, Médias24 a contacté le président de la FRMT Fayçal Laâraïchi qui nous confie : "Le complexe Al Amal ne dépend pas de la fédération et on n’a aucune relation ni responsabilité envers cette infrastructure".

"Tout le monde pense que ce complexe relève de la fédération, mais celui-ci appartient à la Ville de Casablanca".

"La fédération demande depuis plusieurs années de pouvoir l’utiliser comme un centre national, pour y organiser de grands évènements et y faire les concentrations, en vain. Nous n’avons jamais eu de réponse".

Avant que le tournoi ne soit transféré à Marrakech "nous mettions tous les ans 1 million de DH pour refaire notamment la peinture, le goudron… pour l’organisation du Grand prix Hassan II, mais cette solution n’était pas viable".

"On a une magnifique infrastructure qui est malheureusement à l’abandon, et c’est dommage", regrette-t-il.

Un dossier bloqué au niveau du Conseil de la région ?

C’est en tous les cas ce que nous fait savoir une source au sein de la commune de Casablanca, jointe par nos soins. Celle-ci nous a également confirmé qu’il s’agit "d’un bien de la Ville de Casablanca".

D'après notre interlocuteur, "ce complexe a été géré depuis longtemps par la commune de la métropole. Il y a quelques années, un accord de gestion a été signé avec Casa Events et animation. La SDL devait ainsi se charger de son réaménagement et de sa gestion".

"Après études, Casa Events a estimé le coût du réaménagement à 80 millions de DH. Un montant que nous avons jugé très élevé".

En effet, la SDL ambitionnait de convertir le complexe Al Amal en "Living Lab", un laboratoire alliant sport et écologie à l’échelle régionale. Concrètement, elle voulait le transformer en un site multisports. Un projet trop ambitieux et qui nécessite une grosse somme d’argent.

Notre source poursuit : "Nous avons ensuite demandé à Casa Events de lancer un marché pour appeler des entreprises privées à participer au réaménagement de ce site et à sa gestion".

La SDL s'est exécutée en lançant, fin juillet 2018, un appel d’offres pour sélectionner un ou des partenaires à qui reviendra l’aménagement de ce chantier et le financement du projet.

L’occupation temporaire par le candidat retenu devait se faire en contrepartie du versement de redevances trimestrielles. La durée du marché était fixée à 10 ans, renouvelable par tacite reconduction pour des périodes de 5 ans. La supervision du projet, qui devait notamment intégrer une académie de tennis, devait être faite par Casa Events.

Selon le cahier des charges de cet appel d'offres, le complexe devait également introduire d’autres activités, telles qu'un sauna, une piscine couverte, une salle de fitness, une salle de musculation, ainsi que des terrains de mini-foot ou encore des parcours de vélo. 

"Avant l’ouverture des plis, une réunion a été tenue à ce sujet, en présence des représentants de Casa Events, du wali de la région, de Moncef Belkhayat, en tant que vice-président du Conseil de la région, Abdelaziz Elomari, président du Conseil de la ville de Casablanca et Abdelmalek Lakehayli, vice-président du Conseil de la ville chargé de la culture et des sports, au cours de laquelle une autre solution a été retenue. Nous avons décidé de conserver le projet proposé initialement par Casa Events, qui nécessitait une enveloppe budgétaire de 80 MDH, tout en lui apportant des modifications, pour ne garder que l'essentiel des travaux".

Le coût des prestations a presque été divisé par deux, estimé lors de cette rencontre à "45 MDH, financé à hauteur de 15 MDH par le Conseil de la ville de Casablanca, 10 MDH par le Conseil provincial et 20 MDH par le Conseil de la région".

"Les contributions des deux premiers participants ont été validées. Le dossier est à présent dans les mains du Conseil de la région, dont la contribution n’a pas encore été validée".

"Il faut dire que la pandémie a également retardé tous les grands projets de la ville. Actuellement, nous avons d’autres priorités", conclut notre source. Le dossier du complexe Al Amal risque encore de trainer. 

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