Coronavirus : Pourquoi Tanger est une ville à haut risque…

Des dizaines de milliers d’ouvriers accompagnés de leurs familles voudront regagner leurs régions d'origine à l’occasion de l’Aid Al Adha. Le risque de dissémination du virus sur tout le Maroc est élevé. Le retour des Marocains de l’étranger, l’arrivée des touristes nationaux, les clusters persistants et la saturation des structures de soins constituent des risques qui pèsent sur la région du nord.

Coronavirus : Pourquoi Tanger est une ville à haut risque…

Le 14 juillet 2020 à 14h29

Modifié 10 avril 2021 à 22h46

Des dizaines de milliers d’ouvriers accompagnés de leurs familles voudront regagner leurs régions d'origine à l’occasion de l’Aid Al Adha. Le risque de dissémination du virus sur tout le Maroc est élevé. Le retour des Marocains de l’étranger, l’arrivée des touristes nationaux, les clusters persistants et la saturation des structures de soins constituent des risques qui pèsent sur la région du nord.

Les habitants de Tanger sont sous pression. La ville, classée en zone 2 (niveau de restrictions toujours élevé) depuis le début du déconfinement progressif, a été mise en quarantaine lundi 13 juillet à midi. A l’intérieur de la ville, 3 quartiers avaient été bouclés dimanche à minuit.
Lundi à midi, c'était le reconfinement généralisé, avec mise en quarantaine de la ville.
Lundi après-midi, un seul quartier (Beni Makada) était confiné.
Ces changements des mesures de confinement ont été effectués sous la pression des habitants et commerçants qui ont manifesté contre les mesures de restriction, nous rapporte un élu de la ville.

Les transports publics ont été suspendus, l’accès aux plages reste strictement interdit et les barrages sont toujours installés sur les voies d’accès et de sortie de la ville, toujours selon notre source qui explique que les autorités gèrent comme elles peuvent la tension palpable et le risque sanitaire grandissant, nourri par le non-respect des mesures de l’état d’urgence sanitaire par une partie des habitants et la persistance des clusters.
Selon cet élu, le renforcement des restrictions (quarantaine, confinement…) à Tanger était nécessaire compte tenu des risques que fait peser la situation sur les habitants et même le pays entier.
Premier risque : Aid Al Adha. Tanger et sa région comptent des dizaines de milliers d’ouvriers (notre source évoque le nombre de 200.000) travaillant dans l’automobile ou d’autres secteurs, qui voudront retourner auprès de leurs familles dans d’autres villes pour fêter le Aid Al Adha, ce dont ils avaient été privés pour Aid Al fitr.
S’ils sont autorisés à voyager, le risque de dissémination du virus dans le tout le Maroc sera important. Des malades asymptomatiques peuvent tout à fait transporter le virus et contaminer familles, amis et contacts extérieurs. A moins que les autorités ne fixent une stratégie pour ces ouvriers comme ce qui sera fait dans le cadre de l’ouverture partielle des frontières (test PCR négatif, confinement à domicile et deuxième test après 7 jours).
Cette ouverture partielle des frontières constitue un deuxième risque sur Tanger et ses environs, une partie des MRE, des touristes marocains bloqués à l’étranger, des étudiants, des étrangers résidents au Maroc… va transiter par la région pour regagner le pays. Un contact avec ces personnes peut éventuellement contaminer des habitants.
Troisième risque, l’arrivée des touristes nationaux dans la région, 1ère destination du tourisme local. Selon une source au conseil de la ville de Tanger, les locations de maisons et villas se multiplient déjà. Ces touristes qui viendront de tout le Maroc peuvent apporter le virus et contaminer les habitants, ou vice-versa.
Un quatrième risque est cette fois-ci local.

Malgré le classement de la ville en zone 2, sa mise en quarantaine et la suspension des transports en commun, les attroupements de la population sont monnaie courante selon notre source, notamment dans les cafés. Ces attroupements favorisent l’apparition de clusters autres que professionnels dont la ville a souffert avec le redémarrage de l’activité économique.

Notons enfin que l'hôpital de campagne de la forêt diplomatique est débordé avec recours aux hospitalisations dans les structures publiques en ville.

Autant de facteurs de risque que les autorités sont amenées à gérer à Tanger. Ces dernières ont assuré que tout quartier infecté sera mis en quarantaine, mais sur le terrain ce n'est pas toujours facile.

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