La SMSM appelle à sensibiliser les patients atteints de maladies chroniques
La Société marocaine des sciences médicales a demandé au ministère de la Santé d’organiser une campagne de sensibilisation pour inciter les personnes ayant des maladies chroniques à ne pas relâcher le suivi de leur état de santé.
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Solène Paillard
Le 18 juin 2020 à 15h25
Modifié 11 avril 2021 à 2h46La Société marocaine des sciences médicales a demandé au ministère de la Santé d’organiser une campagne de sensibilisation pour inciter les personnes ayant des maladies chroniques à ne pas relâcher le suivi de leur état de santé.
La prise en charge des maladies chroniques ne doit pas être reléguée au second plan au motif de la lutte contre le Covid-19. C’est, en substance, le message récemment adressé par plusieurs professionnels de santé à la Société marocaine des sciences médicales (SMSM).
"Les médecins des secteurs public et privé ont reçu des malades dans des états critiques, du fait qu’ils ne se sont plus rendus dans les établissements hospitaliers de peur d’être infectés par le nouveau coronavirus, ce qui les a exposés à de graves complications", a expliqué, lundi 15 juin, la SMSM dans un communiqué, citant des cas de diabète, d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires et de cancers. La SMSM a annoncé avoir adressé une requête au ministère de la Santé pour "l’organisation d’une campagne de sensibilisation incitant les citoyens à suivre leur état de santé auprès des médecins traitants pour éviter les complications, particulièrement les personnes souffrant de maladies chroniques".
Pour rappel, le Haut-Commissariat au plan (HCP) a indiqué, le 19 mai dans une enquête sur l’impact du confinement, que 48% des ménages ayant au moins un membre souffrant de maladie chronique n’ont pas accédé aux services de santé. 53% d'entre eux se trouvent en milieu rural. L’explication la plus évoquée était la peur de la contamination : c’est le cas de 39,5% des ménages ayant au moins un membre souffrant de maladies chroniques, ainsi que 52,5% des ménages concernés par les maladies ordinaires.
Des patients de retour mais "en décompensation totale"
"J’ai reçu des courriers de plusieurs intervenants qui m’ont dit avoir constaté une hausse des cas de patients n’ayant pas pu suivre leur traitement correctement au cours de ces derniers mois, notamment chez les personnes souffrant de diabète, d’hypertension artérielle ou de cancer ; d’autres qui ont sauté des rendez-vous importants par crainte de contracter le virus dans les structures de santé", explique le Dr Moulay Saïd Afif, pédiatre et président de la SMSM, contacté par Médias24.
Le Pr Mohamed Benaguida, ex-président de l’Association nationale des cliniques privées (ANCP) et membre du bureau de la Fédération nationale de santé (FNS), fait partie de ces professionnels de santé à avoir alerté la SMSM. Dans un courrier que nous avons consulté, adressé au Dr Moulay Saïd Afif, le Pr Benaguida dit avoir "constaté que les patients chroniques sont de retour, mais malheureusement ils se présentent souvent en décompensation totale et souffrant d’une profonde dépression".
"Il faut tirer la sonnette d’alarme pour éviter des complications dues à une irrégularité dans les traitements ou à des retards de diagnostic", reprend le Dr Moulay Saïd Afif. "S’il y a bien un message à faire passer, c’est que tout a été mis en place dans les structures de santé pour recevoir les patients sans risque de contamination, d’où l’importance de déployer des campagnes de sensibilisation afin que les gens soient informés", rappelle-t-il. Et d’ajouter : "Cela avait très bien fonctionné pour la vaccination."
Dans son communiqué, la SMSM rappelle en effet "le succès rencontré par l’action sur les vaccins obligatoires conduite par le ministère (de la Santé, ndlr), en partenariat avec les pédiatres du secteur privé, [avait] a permis de porter le taux de vaccination de 63 à 93%".
En attendant, il est encore difficile d’évaluer l’impact du Covid-19 sur la non prise en charge des pathologies chroniques. "Nous ne pouvons pas encore donner de chiffres exacts. Le mois de septembre sera celui de toutes les évaluations concernant les dégâts du Covid-19 au Maroc."
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