FAO: La consommation de poissons continue à augmenter mais plus lentement

La consommation annuelle mondiale de poisson s'élève à 20,5 kilos par personne, un niveau record qui devrait augmenter dans les 10 prochaines années. Selon un nouveau rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les activités de pêche à l'échelle mondiale ont diminué de 6,5% du fait des restrictions et de la pénurie de main-d'œuvre causées par l'urgence sanitaire.

FAO: La consommation de poissons continue à augmenter mais plus lentement

Le 9 juin 2020 à 8h54

Modifié le 11 avril 2021 à 2h46

La consommation annuelle mondiale de poisson s'élève à 20,5 kilos par personne, un niveau record qui devrait augmenter dans les 10 prochaines années. Selon un nouveau rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les activités de pêche à l'échelle mondiale ont diminué de 6,5% du fait des restrictions et de la pénurie de main-d'œuvre causées par l'urgence sanitaire.

Selon le rapport sur La Situation mondiale des pêches et de l'aquaculture (Sofia), la production totale de poissons devrait atteindre 204 millions de tonnes en 2030, soit une augmentation de 15% par rapport à 2018 (le secteur de l'aquaculture comptant pour 46%). Cette augmentation correspond plus ou moins à la moitié de celle enregistrée au cours de la décennie précédente et, avec elle, la consommation annuelle de produits de la pêche pourrait être de 21,5 kilos par personne d'ici 2030.

"Les poissons et les produits de la pêche sont considérés non seulement comme des aliments parmi les plus sains de la planète mais aussi comme ceux ayant l'impact le plus faible sur l'environnement naturel", a déclaré QU Dongyu, directeur général de la FAO. 

Selon lui, le rapport Sofia montre qu'il est de plus en plus évident que, bien que la gestion efficace de la pêche permette de renforcer ou de renouveler les stocks de poissons, la non mise en œuvre de ces mesures empêche d'œuvrer à l'amélioration de la sécurité alimentaire et des moyens d'existence. Les raisons sous-jacentes de l'échec de la durabilité sont complexes et demandent qu'on y apporte des solutions sur mesure. 

Les mesures de durabilité difficiles à adopter dans certaines régions 

L'analyse comparative menée dans le rapport estime que la proportion de stocks de poissons exploités à un niveau biologiquement non durable est d'environ 34,2%. Si le chiffre global est trop élevé et ne s'améliore pas à l'échelle mondiale, en revanche 78,7% de tous les poissons débarqués proviennent de stocks biologiquement durables. De plus, parmi les principales espèces, un grand nombre affiche une tendance à la durabilité.

Les prises de thon, toutes espèces confondues, ont atteint leur niveau le plus élevé en 2018, avec environ 7,9 millions de tonnes de poissons pêchés, et deux tiers de ces stocks sont aujourd'hui exploités à un niveau biologiquement durable, soit une hausse très nette de 10 points de pourcentage en deux ans à peine qui dénote une gestion intensive dans un secteur de la pêche où l'on observe une importante surcapacité de certaines flottes.

"L'amélioration, qui est le fruit de contributions de nombreux acteurs, atteste l'importance d'une gestion active en vue d'atteindre et de préserver la durabilité biologique, et elle montre combien il est urgent que l'on applique ces mêmes approches dans les activités de pêche et dans les régions où les systèmes de gestion sont mal en point", a indiqué Manuel Barange, directeur du département des Pêches et de l'aquaculture de la FAO. "Il n'est pas étonnant d'observer que les mesures de durabilité sont particulièrement difficiles à adopter dans les régions marquées par la faim, la pauvreté et les conflits, mais nous ne disposons pas d'alternatives aux solutions durables", a-t-il ajouté.

Pêche et Covid-19

Dans un supplément au rapport que la FAO a publié, il apparaît que les activités de pêche à l'échelle mondiale ont diminué d'environ 6,5% du fait des restrictions et de la pénurie de main-d'œuvre causées par l'urgence sanitaire.

Les perturbations dans le secteur des transports internationaux ont pesé tout particulièrement sur la production de l'aquaculture destinée à l'exportation. La baisse drastique du tourisme et la fermeture des restaurants ont eu d'énormes répercussions sur les chaînes de distribution de nombreuses espèces de poissons, en revanche les ventes au détail sont restées stables ou ont augmenté, comme c'est le cas pour les produits de la pêche surgelés, en conserve, marinés et fumés qui se conservent plus longtemps dans les étalages. Dans certaines régions de la mer Méditerranée et de la mer Noire, plus de 90% des pêcheurs artisanaux ont dû cesser leur activité parce qu'ils ne pouvaient plus vendre leurs prises et, à cet arrêt, est venu s'ajouter bien souvent une chute des prix.

Les marchés des intrants, les questions relatives au travail des migrants et les risques liés aux foules qui se pressent dans les marchés des produits frais ont eu des conséquences sur la production et la consommation des produits de la pêche, et les chaînes d'approvisionnement informelles ont été soumises à une pression plus forte car elles ne prévoient ni relations contractuelles ni chaînes du froid organisées. 

Tendances mondiales de l'approvisionnement en poissons 

Le rapport Sofia indique que la production mondiale de poisson a été d'environ 179 millions de tonnes en 2018, pour une valeur mondiale totale estimée à 401 milliards de dollars américains. Les produits de l'aquaculture représentent 46% de la production totale et 52% des poissons ont été destinés à la consommation humaine. La Chine est de loin le premier producteur, grâce à une industrie aquacole très sophistiquée, qui a généré plus de produits alimentaires aquatique d'élevage que tous les autres pays du monde mis ensemble depuis 1991. 

Selon Sofia, l'expansion de l'aquaculture se poursuivra, quoiqu'à un rythme plus lent, et les poissons d'élevage occuperont une place plus importante dans la consommation et le commerce dans les 10 prochaines années. La production aquacole devrait connaître une hausse de 48% en Afrique et cela devrait contribuer à atténuer la tendance à la baisse à laquelle on s'attend en matière de consommation de poissons par personne sur l'ensemble du continent.

Les anchois ont été la principale espèce pêchée en mer, et notamment au Pérou et au Chili, suivis par le colin d'Alaska et le thon rosé. La pêche de capture continentale, une source importante de nourriture pour beaucoup de pays où celle-ci est limitée, a atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré, soit 12 millions de tonnes.

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