Acculés par les impératifs financiers, les dentistes s’apprêtent à rouvrir

A trois semaines du déconfinement, les préparatifs vont bon train au sein du Conseil national de l’Ordre des médecins dentistes pour leur permettre de garantir leur sécurité sanitaire.

Acculés par les impératifs financiers, les dentistes s’apprêtent à rouvrir

Le 21 mai 2020 à 16h00

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

A trois semaines du déconfinement, les préparatifs vont bon train au sein du Conseil national de l’Ordre des médecins dentistes pour leur permettre de garantir leur sécurité sanitaire.

Deux mois que les dentistes, et l’ensemble des médecins, ont drastiquement réduit les consultations. Le 16 mars, le Conseil national de l’Ordre national des médecins dentistes avait en effet appelé tous ses membres à restreindre leur activité professionnelle uniquement aux urgences et à prendre un certain nombre de précautions.

Mais à trois semaines du déconfinement, prévu le 10 juin, l’heure est désormais aux préparatifs pour permettre aux dentistes de rouvrir leurs cabinets et de recevoir leurs patients dans les conditions sanitaires qui s’imposent.

''La décision de rouvrir les cabinets n’émane ni du Conseil national, ni des autorités. Ce sont les dentistes eux-mêmes qui, poussés par des impératifs financiers parce qu’ils ont énormément de charges, notamment des loyers et des assistants à payer, se retrouvent pour une grande majorité obligés de reprendre leurs activités'', nous dit Kenza Lahlou, dentiste et vice-présidente du Conseil national de l’Ordre national des médecins dentistes.

Des patients priés de venir avec le moins d’accessoires possible

L’Ordre est actuellement en train de peaufiner les recommandations post-confinement : ''La première est celle de la distanciation sociale : tous les cabinets doivent recevoir leurs patients de manière à ne pas encombrer la salle d’attente, en fonction de sa superficie et avec une distance entre eux de 1,50 m, l’idéal étant qu’ils ne se croisent pas. Des protections seront également mises à disposition des patients, en l’occurrence des charlottes à mettre sur les cheveux et des surchaussures médicales. Des dentistes prévoient d’installer à l’entrée de leur cabinet des virucides ou de l’eau de Javel pour que les patients nettoient leurs chaussures avant d’entrer. Nous-mêmes nous nous changeons intégralement à l’entrée du cabinet et aérons régulièrement la salle de soin de manière à purifier l’air intérieur'', explique Kenza Lahlou.

Les patients sont aussi tenus de venir avec le minimum d’accessoires, notamment les sacs à main et les sacoches et, si possible, de payer par carte bancaire pour manipuler le moins possible les billets. ''On avertit le patient préalablement par téléphone. S’il n’est pas consentant, nous pouvons différer les rendez-vous le temps que le virus disparaisse, mais ça risque de faire loin !''

Protéger les dentistes et leur personnel

L’enjeu est aussi de protéger les dentistes eux-mêmes et leur personnel. ''Pourvu qu’ils aient les masques appropriés pour se protéger et protéger leurs assistants, les dentistes pourront reprendre leurs consultations sans aucune crainte sanitaire'', assure Kenza Lahlou.

Car l’approvisionnement en masques n’a pas toujours été simple au cours des dernières semaines, y compris pour le personnel médical. ''Le problème qui s’est posé au départ, c’est qu’il n’y avait pratiquement plus de masques. Ils étaient initialement réservés aux professionnels de santé et se sont finalement retrouvés accessibles à tout le monde. Plusieurs dentistes avaient des stocks mais début mars, au vu de la psychose qui s’est installée lorsque le virus a commencé à se propager au Maroc, beaucoup ont offert leurs stocks au personnel hospitalier car ils jugeaient normal que ceux qui étaient en première ligne soient suffisamment équipés.''

Résultat : des dentistes et leurs assistants se sont retrouvés sans masque, et donc sans possibilité de se prémunir contre le virus, ainsi que leurs patients. ''En théorie, c’est un masque par patient. Si nous ne sommes pas sur des actes susceptibles de provoquer trop d’aérosols, un masque est suffisant pour une demi-journée'', indique Kenza Lahlou.

La difficulté à s’approvisionner était donc liée à l’indisponibilité des masques mais aussi, quand ils étaient disponibles, à leur prix. ''Au début de la crise, une boîte de 50 masques qui valait auparavant entre 35 et 40 DH a commencé à coûter 60 DH. Certains de mes confrères m’ont même affirmé l’avoir payée entre 250 DH et 300 DH auprès des fournisseurs de dispositifs médicaux, voire jusqu’à 400 DH il y a encore peu de temps.''

Les dentistes ont-ils désormais la possibilité de s’en procurer à des prix plus raisonnables ? ''Le Conseil national négocie actuellement les prix auprès de ses fournisseurs. En revanche, nous avons obtenu auprès d’eux qu’ils s’engagent à assurer la disponibilité des masques de manière à ce que les grosses structures n’en aient pas le monopole. La donne a heureusement changé depuis le mois de mars grâce à la production locale ; ça va clairement nous sauver la mise'', conclut Kenza Lahlou.

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