France/Déconfinement: secteur par secteur, les enjeux du 11 mai

Masques, transports, école, travail: à deux semaines du début du déconfinement, dont les modalités doivent être présentées, mardi 28 avril, par le Premier ministre Edouard Philippe, le gouvernement français doit encore lever plusieurs inconnues.

France/Déconfinement: secteur par secteur, les enjeux du 11 mai

Le 27 avril 2020 à 10h15

Modifié le 10 avril 2021 à 22h32

Masques, transports, école, travail: à deux semaines du début du déconfinement, dont les modalités doivent être présentées, mardi 28 avril, par le Premier ministre Edouard Philippe, le gouvernement français doit encore lever plusieurs inconnues.

Le port du masque "grand public" devrait être généralisé, mais sera-t-il obligatoire dans tous les lieux publics? L'Elysée a estimé jeudi 23 avril que le port du masque serait "probablement" obligatoire dans les transports en commun. Avec ces questions qui en découlent: y en aura-t-il suffisamment pour tous et où pourra-t-on les acheter, à part en pharmacie?

Une fois que le travail et les transports auront repris, dans le respect des gestes barrière, il faudra suivre précisément la circulation du virus pour éviter une seconde vague. Et ce grâce à la multiplication des tests, jusqu'à 700.000 par semaine, promet le ministre de la Santé, Olivier Véran.

L'objectif? Pouvoir tester tous ceux qui ont des symptômes ainsi que ceux ayant été en contact rapproché avec des cas confirmés, puis isoler les malades.

En revanche, tester l'ensemble des Français serait "impossible" et "n'a pas de sens au niveau médical", selon M. Véran.

Concernant les personnes âgées et fragiles, Emmanuel Macron a déjà écarté l'idée d'un confinement sur des critères d'âge. Il sera a priori fait appel à la "responsabilité individuelle" de chacun.

 Ecole 

Sur le chantier titanesque du retour à l'école de quelque 12 millions d'élèves, le gouvernement a ébauché une feuille de route mais doit lever les nombreuses craintes des parents et enseignants.

Selon les grandes lignes avancées par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, la réouverture des écoles sera étalée sur trois semaines à partir du 11 mai en respectant une nouvelle règle: les groupes ne pourront pas dépasser plus de 15 élèves.

Les parents auront le choix d'envoyer leurs enfants à l'école ou de poursuivre l'enseignement à la maison.

Les interrogations sont nombreuses: les enseignants devront-ils faire classe la journée pour les élèves présents et travailler le soir pour ceux restés chez eux? Surtout, quelles mesures sanitaires seront prises pour tenter de freiner la circulation du virus en milieu scolaire?

Le Conseil scientifique du gouvernement préconisait d'attendre septembre avant de rouvrir les écoles. Mais prenant acte du choix "politique" du gouvernement, intégrant des motivations pas seulement sanitaires, il recommande un masque anti-projections obligatoire au collège et au lycée et le respect de règles de distanciation, avec notamment des tables espacées d'un mètre en classe. "Mission impossible", rétorquent déjà des syndicats.

 Travail 

Le retour sur les lieux habituels de travail, qu'ils s'agisse de bureaux, magasins, ateliers ou chantiers, ne pourra se faire que de façon limitée pour assurer le respect de la distanciation sociale. Le 19 avril, Edouard Philippe avait appelé à la poursuite du télétravail "dans toute la mesure du possible".

Les syndicats ont déjà prévenu qu'ils seraient particulièrement attentifs à ce que la protection sanitaire des salariés soit la priorité des employeurs, qui ont pour obligation légale de mettre en place les mesures nécessaires. A défaut, les droits de retrait exercés individuellement, voire les appels à la grève comme celui de la CGT pour les agents de la fonction publique territoriale, pourraient se multiplier.

Même la CFDT, qui juge "pas illogique que l'activité reprenne dans un certain nombre de cas", n'a "aucun état d'âme à dire qu'on ne peut pas reprendre l'activité" lorsqu'il n'y a "pas d'efforts de l'entreprise" pour assurer la santé et la sécurité des salariés, a prévenu dimanche son secrétaire général Laurent Berger.

 Transports 

Le retour "à la normale" dans les transports publics doit s'accompagner avant tout du port du masque mais en parallèle d'une offre "la plus importante possible", selon le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, pour qui "plus on a d'offre, moins on a de personnes dans les mêmes rames au même moment".

A la SNCF, la seule règle de distanciation d'un à deux mètres entre les passagers aurait pour conséquence de faire circuler des rames trop peu remplies pour être rentables, d'où la demande de son PDG Jean-Pierre Farandou du "port du masque obligatoire" pour les passagers.

Afin d'éviter des autobus, métros ou trains bondés, les opérateurs des transports en commun réclament de nouveaux horaires de travail pour leurs voyageurs, "différenciés" ou "décalés", couplés à un télétravail encore massif ou "par roulement".

 Commerces 

Si les commerces alimentaires, restés ouverts, ont généralisé gestes barrière, port du masque et règles de distanciation, ce ne sera pas des plus simples pour ceux "non essentiels" encore fermés, opérant dans des secteurs aussi divers que la coiffure, l'esthétique, la teinturerie, la cordonnerie, la vente de vêtements et de chaussures ou les fleurs.

Avec un objectif: trouver "un juste équilibre entre des règles de sécurité sanitaire nécessaires et un niveau de contraintes qui n'entrave pas l'activité" du magasin ni sa rentabilité, selon le directeur général de l'Alliance du Commerce Yohann Petiot.

Mais beaucoup d'incertitudes persistent, note le président de la Confédération des commerçants de France, Francis Palombi, notamment sur les "moyens de protection" dont devront disposer employés et vendeuses. Or, "le gouvernement n'apporte pas toujours des réponses concrètes, immédiates", selon lui.

Des questions qu'ont encore le temps de se poser bars, cafés et restaurants dont la date de réouverture ne sera décidée que "fin mai".

 Rassemblements 

Après l'annulation des festivals, le report de nombreuses manifestations sportives, une Pâques et un Ramadan sans fêtes, la vie sociale devrait être très limitée pendant quelque temps.

Le Conseil scientifique recommande de maintenir fermés ou interdits jusqu'à mi-juillet "tous les lieux et événements" rassemblant "du public en nombre important, qu'il s'agisse de salles fermées ou de lieux en plein air".

Se pose aussi la question des salles de cinéma ou des cérémonies religieuses. La conférence des évêques de France (CEF) a jugé "essentiel" vendredi que la vie ecclésiale, messes, mariages, baptêmes, etc, puisse reprendre son "caractère communautaire" à partir du 11 mai, alors que l'exécutif propose une période d'observation pouvant durer jusqu'en juin.

Du côté du sport, le football professionnel envisage une reprise des compétitions mi-juin, mais reste à savoir quand les supporters, eux, retrouveront le chemin des stades.

(AFP)

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