Présidence de l’Amith. Boubouh/Skalli prônent une nouvelle gouvernance

Le tandem composé par Mohammed Boubouh, PDG de BBH Holding et Jalil Skalli, DG de Dolidol brigue la présidence de l’Amith. Le binôme est en course pour la présidence de l’association des textiliens face à l’autre duo constitué par Karim Tazi, président sortant- et Abdelhai Bessa, vice-président général. L’élection du président de l’Amith est prévue pour le 18 juin prochain.

Présidence de l’Amith. Boubouh/Skalli prônent une nouvelle gouvernance

Le 28 mai 2019 à 20h55

Modifié 10 avril 2021 à 21h15

Le tandem composé par Mohammed Boubouh, PDG de BBH Holding et Jalil Skalli, DG de Dolidol brigue la présidence de l’Amith. Le binôme est en course pour la présidence de l’association des textiliens face à l’autre duo constitué par Karim Tazi, président sortant- et Abdelhai Bessa, vice-président général. L’élection du président de l’Amith est prévue pour le 18 juin prochain.

Depuis quelques jours, deux professionnels des textiles, Mohammed Boubouh et Jalil Skalli, sont partis à l’assaut de l’Amith, la mythique association marocaine du textile et de l’habillement. Face au président sortant Karim Tazi, médiatique et rompu au travail associatif, ils feraient presque figure d’inconnus.

L’enjeu de l’élection est un mandat de 3 ans (2019-2022). Le binôme croisera le fer avec Karim Tazi, président actuel de l’association des textiliens et Abdelhai Bessa, vice-président général, lors des élections de l’Amith, prévues le 18 juin prochain.

Alors qui est ce Mohammed Boubouh qui vient affronter le Karim Tazi de Marwa et de l’Amith?

On en sait davantage depuis la conférence de presse organisée, lundi 27 mai 2019, à Casablanca par le binôme Boubouh/Skalli. La seule certitude jusqu’alors, c’est que Boubouh semble avoir une certaine crédibilité, voire une crédibilité certaine, puisque le ministre de l’Industrie, un certain MHE, s’est déplacé à Tanger pour l’inauguration de ses deux usines.

Que propose ce tandem inattendu ? Jalil Skalli répond que “les axes de développement du secteur du textile sont connus et communs avec le programme de nos adversaires. Ce que nous proposons diffère en termes de mode opératoire et de vitesse de mise en place“.

Une approche différente

“Lorsqu’on fait une analyse de la structure permanente actuelle de l’Amith, on trouve que c’est une structure qui est assez fragile. Et puisque c’est le cas, automatiquement les requêtes des clients (membres) ne sont pas traitées en temps voulu avec la vitesse nécessaire“, accuse, pour sa part, Mohammed Boubouh.

“Notre manière de gouverner réside dans la mise en place rapide d’une structure permanente assez performante, efficace et motivée. C’est seulement de cette manière que les requêtes des membres de l’association peuvent être enregistrées et traitées rapidement“, propose-t-il.

Le binôme détaille d’ailleurs son programme autour de trois principaux axes : l’unité, la pérennité et la gouvernance.

Par unité, les deux candidats entendent le fait de fédérer les 379 membres actuels de l’Amith autour d’une vision claire du secteur. “Le secteur compte 1.600 entreprises et notre objectif de représenter tous les opérateurs et d’essayer d’en fédérer le maximum. C’est de cette manière que nous pouvons garantir le développement du textile au Maroc“, explique Jalil Skalli.

Pour ce qui est de l’axe «pérennité», Jalil Skalli estime que le rôle de la présidence de l’Amith est «d’assurer un changement dans la continuité. On doit capitaliser sur ce qui a été fait jusque là, mais nous devons changer de manière de faire pour aller plus vite. L’association ne va pas s’arrêter à notre mandat. Et donc il faut que ce nous avons construit puisse perdurer et bénéficier aux entreprises du secteur“.

Le tandem estime à ce titre que le PAI (Plan d’accélération industrielle) a apporté beaucoup pour le développement du textile et que l’objectif désormais est de s’inscrire dans ce programme “réaliste“. “Le PAI comporte aussi plusieurs idées de développement qui doivent être mises en œuvre pour qu’on puisse réaliser les objectifs assignés“, explique Jalil Skalli.

Pour ce qui est du 3e axe de développement proposé par le tandem Boubouh/Skalli, la “gouvernance“, les deux hommes promettent de “gérer l’Amith comme on gère l’ensemble de nos entreprises. Nous voulons une gouvernance qui tranche avec celle qui a été prônée jusqu’à aujourd’hui“.

Fast Fashion, le bon filon du secteur

Devant la presse, les deux candidats ont également affirmé que le “made in Morocco“ sera un chantier prioritaire pour l’Amith, dans la mesure où le royaume pourrait être un partenaire de choix pour les Etats-Unis et l’Europe, notamment, en ce qui concerne le “Fast Fashion“. “Nos unités de production peuvent livrer dans des délais assez courts variant entre 4 et 6 semaines, 8 semaines au grand maximum. Cela représente une force pour notre secteur afin de pénétrer d’autres marchés“, soutient Boubouh.

L’autre réflexion portée par le binôme candidat à la tête de l’Amith est la migration de la sous-traitance vers la co-traitance et les produits finis destinés à l’export. “Il ne faut pas rester confiné à la sous-traitance. Il est d’ailleurs aujourd’hui très rare de trouver des modélistes au Maroc. Il faut que notre secteur puisse donner lieu à des entreprises qui soient des locomotives en matière de co-traitance“, soutient le PDG de BBH Holding.

Ce n’est pas tout, le tandem veut faire de la protection du marché local une priorité et ce, en mettant en place des mesures de sauvegarde et de lutte contre l’informel et la contrebande.

Amith, vitrine du secteur

“La conformité sociale de nos entreprises de textile est aujourd’hui une faiblesse pour le secteur. L’Amith doit donc jouer ce rôle pour accompagner les textiliens à se conformer socialement. Ce qui va les aider à acter plus de partenariats avec les opérateurs étrangers“, promet Jalil Skalli. Pour rappel, le secteur du textile compte près de 400.000 emplois formels et informels.

“L’Amith doit devenir une porte d’entrée des étrangers pour connaître le secteur du textile marocain. Nous proposons, donc, la mise en place d’un portail pour tous les clients qui s’intéressent à notre secteur. Nous proposons aussi de mettre en place une cellule de veille stratégique et d’organiser des réunions périodiques (tous les trois mois) avec les acteurs du marché local pour s’enquérir de l’évolution du marché“, affirme Mohammed Boubouh.

Un candidat discret

Jusque-là presque inconnu de la scène médiatique, Mohammed Boubouh, président-fondateur du groupe Vita couture, s’est fait connaître lors de l’inauguration en mai 2019 de ses deux usines de prêt-à-porter et d’impression digitale, aux côtés de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce, à Tanger Free Zone. 

Alors que la première usine Diprints, spécialisée dans l’impression numérique, est le fruit d’une joint-venture avec le groupe espagnol textile Santandarina, la 2e unité Vita Couture, dont la spécialité est l’habillement, s’est engagée avec l’Etat pour la création de 2.170 emplois directs et indirects.

Outre Vita couture, Mohammed Boubouh est à la tête de la Holding BBH, créée il y a seulement 4 ans et qui regroupe plusieurs entités industrielles de textile, dont il est le dirigeant.

C’est en 2003 que l’entrepreneur crée sa toute première unité de 3 chaines de production pour la sous-traitance du prêt-à-porter féminin avant d’agrandir celle-ci et d’en créer d’autres, “lorsqu’on n’avait plus eu d’espace“, explique-t-il. À ce jour, Mohammed Boubouh est à la tête de 9 unités industrielles (7 usines à Tanger et 2 autres à Casablanca), dont la production est destinée principalement à l’export. Quant à son engouement pour la création des unités de production en série, l’homme d’affaires de 50 ans nous explique sans détour : “Le textile, c’est mon métier !“. Le textile est aussi sa formation, puisqu’il est lauréat de l’école nationale supérieure des industries textiles de Toulouse (promotion 1994).

Le Holding BBH est également présent sur le marché local à travers la marque ANAE. “C’est une petite entreprise qui est en train de faire ces premiers pas. Nous avons actuellement 5 boutiques : 2 points de vente à Casablanca, 2 autres à Rabat, une boutique à Fès“, note Mohammed Boubouh.

Des candidats complémentaires

Surprenant son public par une boutade, Jalil Skalli admet: “je suis un peu l’intrus dans l’histoire au niveau de l’Amith. Je ne suis pas à 100% sur le marché local ni à 100% sur l’export et le tissage. Mais je suis un peu partout. C’est ce qui va faire cette force. Boubouh et moi-même sommes, d’ailleurs, différents mais complémentaires par rapport à notre parcours et à ce qu’on peut représenter pour le secteur“.

Ingénieur de formation (l’Ecole Centrale de Lyon), Jalil Skalli a à son actif 21 ans d’expérience professionnelle. Il a roulé sa bosse dans plusieurs secteurs d’activité. “J’ai travaillé aussi bien dans le conseil à l’étranger que dans la finance au Maroc, notamment à la CDG, et dans la pêche également“, souligne-t-il. À 45 ans, Jalil Skalli dirige actuellement le groupe Dolidol avec toutes ses composantes industrielles, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger.


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