Sahara: Comment le Maroc répond du tac au tac à Pretoria

Le Maroc organise le 25 mars 2019 à Marrakech, une conférence panafricaine inédite. Il s’agit de “la conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’UA au processus politique des Nations Unies sur le différend régional au Sahara“.

Sahara: Comment le Maroc répond du tac au tac à Pretoria

Le 16 mars 2019 à 16h25

Modifié 10 avril 2021 à 20h50

Le Maroc organise le 25 mars 2019 à Marrakech, une conférence panafricaine inédite. Il s’agit de “la conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’UA au processus politique des Nations Unies sur le différend régional au Sahara“.

Le polisario et l’Afrique du sud avaient annoncé le 16 février dernier que Pretoria accueillera les 25 et 26 mars 2019, une “conférence internationale de l'Organisation de développement de l'Afrique australe (SADC) de solidarité avec le Sahara occidental et de soutien au droit du peuple sahraoui à l'indépendance et à l'autodétermination“. La Namibie, autre sponsor du polisario, est co-organisateur de cette conférence.

La SADC comprend 16 pays : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Comores, Lesotho, Madagascar, Malawi, Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Namibie, Maurice, la République démocratique du Congo et les Seychelles.

La réponse du Maroc a été préparée discrètement. Ce samedi 16 mars, nous apprenons que le Maroc organisera sa propre conférence à laquelle il invitera les ministres des Affaires étrangères de tout le continent. C’est un peu comme lors de l’adhésion du Maroc à l’UA: on verra qui réunira le plus de monde.

De plus, le Maroc remet les pendules à l’heure en reprenant la position officielle de l’UA : l’appui au processus politique de l’ONU et pas plus que cela, la seule référence étant les résolutions du conseil de sécurité des Nations Unies. C’est la position qui a été adoptée par le sommet de l’UA à Nouakchott, en juillet 2018.

Cette résolution du sommet de Nouakchott met un terme aux errements conduits par les pays activistes anti-marocains, en particulier l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Algérie et le Mozambique.

La contre-offensive marocaine a permis, en 24 mois chrono, de neutraliser ces menées. L’offensive s’est déployée de juillet 2016 au sommet de l’UA à Kigali où le Maroc avait déposé sa demande d’adhésion, jusqu’au sommet de Nouakchott où il a été décidé que la question du Sahara ne relèvera plus que d’une troïka : le président sortant, le président en exercice et le président entrant. En d’autres termes, ni le CPS, Conseil de la paix et de la sécurité, ni aucune autre instance ou personnalité, ne pourra s’exprimer au nom de l’UA sur ce sujet.

Le sommet avait décidé “d’établir un mécanisme africain comprenant la Troïka de l'UA, à savoir les Présidents sortant, en exercice et entrant de l’UA, ainsi que le Président de la Commission, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies, et ce en encourageant les parties à faire preuve de flexibilité, en mobilisant un appui aussi large que possible aux efforts que mènent les Nations unies et en réfléchissant, en étroite consultation avec les Nations unies, sur le contenu du compromis souhaité“.

“Ce mécanisme fera régulièrement rapport sur l'exécution de son mandat à la Conférence de l'Union et, en tant que de besoin, au Conseil de paix et de sécurité au niveau des chefs d'État et de Gouvernement“.

“La Conférence DÉCIDE que la question du Sahara occidental ne sera abordée que dans ce cadre et à ce niveau“.

En 2014, imitant l’ONU, l’organisation panafricaine avait désigné un “envoyé spécial pour le Sahara occidental“. Ce dernier n’était autre que Joaquim Alberto Chissano, ancien président du Mozambique, connu pour son hostilité militante à l’égard du Maroc. Cette nomination a été portée par le CPS, Conseil de la paix et de la sécurité en Afrique, présidé par l’Algérien Ismail Charki.

Pour des raisons évidentes, le Maroc n’avait jamais accepté que le dossier soit traité par l’Union africaine, et ce, depuis l’admission de la “rasd“ en 1984. Sinon, l'UA serait juge et partie.

Après la demande d’adhésion à Kigali en juillet 2016, le Maroc avait été admis solennellement et à une majorité écrasante en janvier 2017 à Addis Abeba. Il a alors commencé à jouer un rôle très actif dans toutes les instances panafricaines.

L’un des premiers objectifs a été le CPS, Conseil de la Paix et de la sécurité en Afrique. Le Maroc fait partie des pays qui ont le plus participé à des opérations de maintien de la paix sur le continent. Il a développé également une politique de solidarité avec les pays africains, menée par le Roi Mohammed VI et reconnue par tous.

Le 26 janvier 2018, le Maroc a été élu pour un mandat de deux ans au sein du CPS présidé par l’Algérien Ismail Chergui. Le mandat de ce dernier prend fin en 2020. Il n’est pas impossible que le Maroc présente un candidat à sa succession.

Pour boucler donc la boucle, le sommet de Nouakchott en juillet 2018 a confié le monopole de toute déclaration ou prise de position sur le Sahara à la troïka africaine. Le Maroc donne RDV aux ministres africains des Affaires étrangères le 25 mars prochain, pour soutenir les efforts de l’ONU, conformément aux résolutions de Nouakchott.

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