Affaire Khashoggi: la presse turque implique “MBS”
La presse turque a publié lundi 22 octobre de nouvelles informations impliquant le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane dans le meurtre à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi, à la veille de révélations promises par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
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Le 22 octobre 2018 à 14h00
Modifié le 11 avril 2021 à 2h49La presse turque a publié lundi 22 octobre de nouvelles informations impliquant le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane dans le meurtre à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi, à la veille de révélations promises par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Selon le quotidien turc Yeni Safak, l'homme présenté comme le chef d'un commando saoudien de 15 agents dépêchés à Istanbul pour tuer le journaliste, a ainsi été directement en contact avec le bureau de MBS après "l'assassinat".
L'homme en question est Maher Abdulaziz Mutreb, un membre de la garde rapproché de "MBS", qui peut être vu sur des images de vidéosurveillance diffusées par les médias turcs arriver au consulat saoudien puis devant la résidence du consul le jour de la disparition de Khashoggi, le 2 octobre.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a indiqué dimanche que Jamal Khashoggi avait été victime d'un "meurtre", évoquant une "opération non-autorisée" par le pouvoir, dont Mohammed Ben Salmane n'était "pas informé".
Dans le quotidien Hurriyet, un éditorialiste proche du pouvoir turc, Abdulkadir Selvi, affirme que le journaliste a été immédiatement conduit vers le bureau du consul à son arrivée au consulat où il a été "étranglé" par les agents saoudiens. "Cela a duré entre 7 et 8 minutes".
Le corps a ensuite été "coupé en 15 morceaux" par un médecin légiste faisant partie du commando saoudien, a ajouté M. Selvi, selon lequel le corps démembré a été sorti du consulat mais se trouverait toujours dans un endroit inconnu à Istanbul.
"Si le prince hériter ne rend pas de comptes et n'est pas évincé de son poste, nous ne devons pas clore ce dossier", a poursuivi l'influent chroniqueur.
Les aveux, émaillés de contradictions, de Ryad sur les circonstances de la mort du journaliste, continuent de susciter une vague de scepticisme dans le monde.
Ryad a annoncé le limogeage du numéro deux du Renseignement saoudien, le général Ahmed Al-Assiri, et de trois autres hauts responsables de ces services, ainsi que d'un conseiller "médias" à la cour royale, Saoud Al-Qahtani. Dix-huit suspects saoudiens ont été interpellés.
Mais des analystes occidentaux ont vu dans ces limogeages et arrestations une tentative de désigner des boucs émissaires et d'épargner le prince héritier Ben Salmane, dit MBS, l'homme fort du royaume.
Sous le titre "l'étau de resserre autour du prince héritier", Yeni Safak affirme que le chef du commando a appelé "à quatre reprises le directeur du bureau du prince héritier, Bader Al-Asaker" après le meurtre de Khashoggi. "Au moins l'un de ces appels a été effectué depuis le bureau du consul général", a ajouté le journal, qui ne précise pas ses sources.
Mutreb a aussi appelé "un numéro américain", qui pourrait être celui de Khaled ben Salmane, frère de MBS et ambassadeur du royaume à Washington.
Lire aussi: Khashoggi: Erdogan promet la "vérité", Ryad assure ignorer où est le corps
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Modifié 11 avril 2021 à 2h49