Le monde évalue l'ampleur de la “crise” de la biodiversité

En raison de l'activité humaine, la Terre vit une extinction massive d'espèces, la première depuis la disparition des dinosaures, une crise dont l'ampleur va être exposée dans les prochains jours en Colombie, l'un des pays les plus bio-diversifiés du monde.

Le monde évalue l'ampleur de la “crise” de la biodiversité

Le 16 mars 2018 à 11h15

Modifié 16 mars 2018 à 11h15

En raison de l'activité humaine, la Terre vit une extinction massive d'espèces, la première depuis la disparition des dinosaures, une crise dont l'ampleur va être exposée dans les prochains jours en Colombie, l'un des pays les plus bio-diversifiés du monde.

A partir de samedi 17 mars, experts et décideurs de 128 pays vont se rassembler au chevet de la planète afin d'évaluer les dégâts sur la faune, la flore et les sols, puis préconiser des solutions pour enrayer la tendance.

"La science le démontre: la biodiversité est en crise à l'échelle mondiale", a déclaré à l'AFP le directeur général du WWF, Marco Lambertini, avant cette réunion de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) prévue jusqu'au 26 mars à Medellin (nord-ouest).

"Nous dépendons de la biodiversité pour la nourriture que nous mangeons, l'eau que nous buvons, l'air que nous respirons, la stabilité du climat, et malgré cela nos activités mettent la pression sur la capacité de la Nature à subvenir à nos besoins", a-t-il ajouté.

Pour dresser son état des lieux, l'IPBES a divisé la planète en quatre régions: Amériques, Afrique, Asie-Pacifique et Europe-Asie centrale. Chacune a fait l'objet d'une analyse approfondie et d'un volumineux rapport de 600 à 900 pages, que les 750 délégués vont étudier à huis clos. Puis le diagnostic sera rendu le 23 mars.

Cinq volumineux rapports

Un second bilan sera extrait le 26 mars d'un cinquième rapport sur l'état des sols du monde, de plus en plus dégradés par la pollution, la déforestation, l'exploitation minière et des pratiques agricoles non durables qui les appauvrissent.

Quelque 600 chercheurs ont travaillé bénévolement durant trois ans sur ces cinq évaluations, qui synthétisent les données d'environ 10.000 publications scientifiques. Le résultat final couvre la totalité de la Terre, sauf les eaux internationales des océans et l'Antarctique.

Les déléguées de l'IPBES se retrouvent dans un pays qui compte plus de 56.300 espèces de plantes et d'animaux, soit le 2e du monde pour sa biodiversité après le Brésil, qui est huit fois plus grand.

La Colombie, qui arrive en tête pour le nombre d'espèces d'orchidées et d'oiseaux (plus de 1.920, soit 19% de la planète), est traversée par trois cordillères andines, une topographie complexe qui a permis l'évolution de 311 écosystèmes différents.

Elle sort peu à peu d'un conflit armé de plus d'un demi-siècle, dont la violence a longtemps converti en zones interdites d'immenses parties du territoire, ainsi paradoxalement préservées.

Mais 1.200 espèces sont aujourd'hui menacées en raison notamment du déboisement et de la pollution, dues en particulier à l'élevage extensif, aux plantations illicites de marijuana et de coca, matière première de la cocaïne, et aux exploitations minières clandestines.

"Nous sommes encore confrontés à un énorme défi lié au contrôle de la déforestation", a admis en février le ministre colombien de l'Environnement et du Développement durable, Luis Gilberto Murillo, en faisant état d'environ 170.000 ha déboisés l'an dernier.

Suggestions non contraignantes

A Medellin, les experts vont travailler sur des synthèses d'un trentaine de pages, destinées aux dirigeants des états membres de l'IPBES, afin de les orienter en matière de protection de la biodiversité.

Allant des transports à l'éducation, en passant par l'agriculture, ces "résumés" ne sont que des recommandations non contraignantes.

Ce sont des "suggestions pour agir", a précisé à l'AFP la secrétaire exécutive de l'IPBES, Anne Larigauderie.

"Nous espérons que cela aidera à la prise de décisions pour stopper la perte de biodiversité", a ajouté Tom Brooks, directeur scientifique de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN,) qui fournit des données pour les rapports.

Le processus a jusqu'à présent coûté quatre millions d'euros (environ cinq millions de dollars).

Après l'ouverture officielle de la conférence samedi soir, les délégués négocieront à huis clos et "mot par mot" le contenu des synthèses.

"Des milliers de personnes ont fait des milliers de commentaires", a ajouté Mme Larigauderie, en prédisant "beaucoup de discussions" durant la réunion de Medellin.

"Il se peut que certains pays ne soient pas satisfaits de ce que le rapport dit de l'état de leur biodiversité", a-t-elle aussi averti.

Selon un rapport distinct du Fonds mondial pour la nature paru mercredi 14 mars, le dérèglement climatique pourrait menacer entre un quart et la moitié des espèces d'ici 2080 dans 33 régions du monde parmi les plus riches en biodiversité.

(Avec AFP)

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