Ayoub Fakir, 25 ans, de Meknès, ingénieur data à Paris

Il aura 25 ans dans quelques semaines, le mois prochain, mais la réussite n’a pas à voir avec l'âge. Après un bac à Meknès dans le public, Fakir a étudié à Fès puis à Créteil avant de travailler en tant qu’ingénieur data. Portrait d’un jeune homme mûr et pressé.

Ayoub Fakir, 25 ans, de Meknès, ingénieur data à Paris

Le 13 novembre 2017 à 13h37

Modifié 13 novembre 2017 à 13h37

Il aura 25 ans dans quelques semaines, le mois prochain, mais la réussite n’a pas à voir avec l'âge. Après un bac à Meknès dans le public, Fakir a étudié à Fès puis à Créteil avant de travailler en tant qu’ingénieur data. Portrait d’un jeune homme mûr et pressé.

Il aura 25 ans le mois prochain, mais la réussite n’a pas d'âge. Après un bac à Meknès dans le public, Fakir a étudié à Fès, puis à Créteil avant de travailler en tant qu’ingénieur data. Portrait d’un jeune homme mûr et pressé.

Grand et mince dans son costume, Ayoub Fakir discute avec passion du digital au Maroc avec d’autres geeks. Là, sous ses airs assurés, un peu de trac transparaît. Dans une heure, il doit parler "blockchain" à la conférence TEDx. La salle de l’hôtel de Marrakech est pleine.

Meknès, Fès et Paris

Depuis près de deux ans chez Devoteam à Levallois-Perret (Paris), Fakir est tout d’abord passé par le Crédit agricole corporate and investment bank après avoir obtenu un Miage, un master informatique appliquée à la gestion des entreprises en systèmes d’information à l’université de Paris-est Créteil. Avant cela Fakir a obtenu un bac "moyen" en sciences expérimentales, dans le public à Meknès, avant de poursuivre sur l’Esisa, école privée d’ingénierie à Fès. "J’ai appris qu’on n’est pas toujours obligé de se conformer copier-coller aux normes pour réussir", me glisse l’informaticien.

Son "dada", on l’imagine c’est la data. Mais précise-t-il "en tant qu’ingénieur pas en tant qu’analyste". "Mon intérêt pour la data vient de mon intérêt personnel à vouloir de tout le temps faire un travail qui puisse avoir un impact direct sur le travail et / ou la vie de quelqu'un. Avec la data c'est tout à fait possible, dans le sens où, lorsqu'on fait en sorte de 'faire parler' la data chez un grand compte, cela lui permet de faire, par exemple, plus de bénéfices, d’avoir des produits plus adaptés à ses clients", explique-t-il. 

"La data poursuit-il, a un impact direct pour nos collaborateurs. Par exemple, un des cas d'utilisation le plus évident dans la data aujourd'hui c'est la détection de fraude: pouvoir faire en sorte à travers mon travail d'éviter à une entreprise quelconque le chemin des fraudeurs (en assurance par exemple), ou au contraire, permettre aux clients 'honnêtes' d'être mieux valorisés m'intéresse beaucoup". Aujourd’hui Fakir est détaché chez AXA par son employeur Devoteam où il collabore à l’Innovation Lab de l’assureur international.

Marketing

"Un data engineer explique le Meknassi d’origine est avant tout un développeur, à quelques différences près: un data engineer doit avoir la possibilité de mieux communiquer avec les clients afin de comprendre leurs enjeux, afin de mieux faire parler la data. Il a une sensibilité pour les systèmes d'information distribués: une application qui tourne sur plusieurs machines, en parallèle, pour pouvoir traiter d’importantes masses de données avec un grand gain en performances".

Je demande à Ayoub Fakir de résumer "la data pour les nuls". Il explique: "Un, il s’agit de détecter les données que l'on juge utile pour notre ou nos cas d'utilisation. Deux, il s’agit de normaliser ces données, les nettoyer afin qu'elles soient exploitables. Trois enfin, il s’agit de tirer profit de ces données, à travers des tableaux de bord ou des graphes, ou avec des techniques d'apprentissage automatique comme le machine learning".

Alors "le data sert-il à affiner le marketing d’une entreprise?", insiste-t-on. "Entre autres, répond-il, aussitôt préciser: "Une entreprise qui se base sur les données de ce que disent ses clients d'elle sur les réseaux sociaux par exemple a plus de chances de mettre en place des produits qui soient au mieux adaptés à ses clients, et donc pouvoir faire plus de ventes, avec une stratégie marketing meilleure et mieux ciblée".

Cosmopolite et positif

Sur la crypto-monnaie, autre buzz de ces derniers mois (et plus), Ayoub Fakir ne s’exprime pas sur le fait qu’elle soit "crédible" mais il insiste: "C’est réel". "C’est sûr au niveau transactions. L’échange de valeur à travers les crypto-monnaies est quelque chose de sûr, sécurisé et crédible". "Sûr au niveau 'investissement'? Je ne saurais pas dire précise-t-il, car c’est purement spéculatif".

Sur le blockchain, Fakir indique que "c’est la technologie qui a permis aux crypto-monnaies de voir le jour, sa première application étant le Bitcoin, la "maman" des crypto-monnaies. La blockchain est la technologie qui permet aux crypto-monnaies de fonctionner, qui permet de réaliser des transactions sans avoir d’intermédiaire".

A près de 26 ans, Ayoub Fakir est un jeune homme ambitieux, sûr de lui, tourné vers l’avenir. "Il n’y a rien que je ne puisse être, faire ou avoir", répond-il lorsqu’on lui demande ce qui le fait "bouger", quel est son "driver".

Il précise sa réponse de manière intéressante sur sa philosophie de vie: "J’ai une meilleure réponse me dit-il; mon 'driver', c'est cette question que je me pose tous les soirs lorsque je rentre chez moi: "Quelle valeur a eu le travail que j’ai fourni aujourd’hui ? Pour qui ?"."Lorsque j’ai une réponse positive à ces deux questions, je me dis que j’ai passé une bonne journée et je fais en sorte que toutes mes journées soient aussi bonnes ". Sur sa page Linkedin le jeune ingénieur affiche en anglais : "J’aime l’échec. Et quand j’échoue, je le fais en tombant vers l’avant. Je donne 120% de moi-même car c’est ainsi que je suis".

Sur son choix de carrière en France, Ayoub Fakir est tout aussi sûr. "Au vu de la double éducation que j’ai reçu tout jeune dans une famille d’amoureux de la littérature française, je me réjouissais autant d’écouter les classiques français que la chanson marocaine; cela fait partie de mes richesses, je pense. Donc le choix est assez 'naturel' pour moi. Et puis poursuit-il, il ne faut pas se le cacher: les opportunités professionnelles en France restent plus nombreuses et de meilleure qualité, pour l’instant, que celles proposées au Maroc".

Ayoub Fakir qui parle et écrit en arabe, en français et en anglais, étudie aussi le mandarin. Il est "très très débutant", me dit-il lorsque je l’interroge sur son niveau. "On en reparlera dans deux ans peut-être!". Aujourd’hui Fakir forme aussi ses jeunes collègues et publie des articles courts et pointus sur le net. "Avoir une scolarité conforme aux attentes du système éducatif n’est pas une condition nécessaire pour réussir, avance-t-il. On trouve son chemin un peu plus tard et on peut progresser".

 

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