La Silicon Valley vent debout contre le décret anti-immigration de Trump

L'inquiétude grandit à la Silicon Valley où des milliers d'immigrés y travaillent. Vent debout, elle dénonce à l'unisson le décret controversé restreignant l'immigration aux États-Unis, signé vendredi 27 janvier par le président Donald Trump.   

La Silicon Valley vent debout contre le décret anti-immigration de Trump

Le 29 janvier 2017 à 15h50

Modifié le 29 janvier 2017 à 15h50

L'inquiétude grandit à la Silicon Valley où des milliers d'immigrés y travaillent. Vent debout, elle dénonce à l'unisson le décret controversé restreignant l'immigration aux États-Unis, signé vendredi 27 janvier par le président Donald Trump.   

"Apple n'existerait pas sans l'immigration", fustige samedi 28 janvier, le PDG Tim Cook, dans un document interne obtenu par l'AFP. Tout le monde sait que la célèbre marque à la pomme a été fondée par le charismatique Steve Jobs, mais ce qu'on sait moins, c'est que c'était le fils d'un immigré syrien.

Tim Cook n'est pas le seul à sortir de son silence. La plupart des grands patrons de la high tech l'ont fait depuis la victoire de l'homme d'affaires, pour critiquer des mesures qui risquent de les priver d'un énorme réservoir de talents.

"Les mesures de (Donald) Trump affectent les employés de Netflix à travers le monde", poste sur Facebook, Reed Hastings, le PDG de Netflix. "Il est temps de joindre les mains pour protéger les valeurs américaines de liberté et d'opportunité".

Chez Google, près de 187 employés sont directement concernés par les nouvelles restrictions. "Nous sommes inquiets de l'impact de ce décret et de toute proposition qui pourrait imposer des restrictions sur les employés de Google et de leur famille, et qui pourrait créer des barrières pour importer de grands talents aux États-Unis", déclare Sundar Pichai, le PDG du géant de l'Internet, qui a fait revenir en urgence un salarié de Nouvelle-Zélande.

Le décret présidentiel, entré en application dès sa signature vendredi soir, interdit l'entrée aux États-Unis des ressortissants d'Iran, d'Irak, du Yémen, de Somalie, du Soudan et de Libye pendant une durée de 90 jours. Tous les Syriens sont, eux, interdits d'entrée sur le territoire américain jusqu'à nouvel ordre.

Fin du voyage?

"Les gens qui sont ici ne devraient pas quitter le territoire et ceux qui sont à l'étranger risquent de ne pas pouvoir embarquer dans les avions", souffle l'avocate Ava Benach, spécialiste du droit des immigrés, qui confie à l'AFP ses craintes: celles de voir interdire sur le territoire l'entrée des détenteurs de la carte verte, qui donne droit au statut de résident, voire pire, qu'ils n'en soient dépossédés.

Une angoisse justifiée, semble-t-il. De nombreux voyageurs se sont trouvés stoppés samedi à leur entrée aux États-Unis, ou interdits de prendre leur vol à destination de l'Amérique.

"En tant qu'immigré et PDG, j'ai conscience de l'impact positif que l'immigration a sur notre entreprise, sur le pays et sur le globe", défend Satya Nadella, PDG d'origine indienne de Microsoft.

"Les compagnies Internet prospèrent aux États-Unis parce que les meilleurs et les plus brillants ont la possibilité d'y venir pour créer des produits et des services", déclare Michael Beckerman, le président du lobby du secteur.

Microsoft a prévenu jeudi, dans un document boursier, que les restrictions à l'immigration pourraient affecter sa capacité à pourvoir tous les postes dans ses équipes de recherche et développement (R&D), ce qui serait négatif pour l'innovation.

La Silicon Valley a beaucoup profité de la mondialisation et emploie ainsi un grand nombre d'ingénieurs étrangers. Les positions dures de Donald Trump sur l'immigration sont une des principales causes de son impopularité dans la baie de San Francisco où vivent environ 250.000 musulmans, selon le centre des relations américano-islamiques.

Les géants de la tech partent au secours de leurs employés 

A court terme, les compagnies high tech essaient de parer à l'urgence: la plupart ont mis en place des cellules juridiques et d'assistance pour aider leurs salariés.

"Nous sommes en train de déterminer l'impact sur nos effectifs et de voir la meilleure façon de les protéger eux et leur famille", indique Facebook à l'AFP.

Chris Sacca, un des grands financiers du secteur, a promis samedi de doubler au moins la somme que lèverait l'organisation de défense des droits American Civil Liberties Union (ACLU), qui a attaqué devant la justice américaine ces restrictions à l'immigration.

Travis Kalanick, le patron d'Uber, s'est engagé à soulever la question lors d'une réunion prévue vendredi à Washington d'un cénacle de grands patrons américains mis en place par M. Trump pour le conseiller sur sa politique économique.

(avec AFP)

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