La chaîne ARTE a diffusé, le 25 novembre dernier, un reportage sur la stratégie marocaine de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, intitulé "Le Maroc affûte ses méthodes anti-terroristes".

"Depuis les attentats meurtriers de Casablanca en 2003, qui ont fait 33 morts, et ceux de Marrakech en 2011, qui ont fait 17 morts, le Maroc est sur le qui-vive. Les dépenses du ministère de l'Intérieur en matière de sécurité ont atteint deux milliards d'euros en 2016, soit le double par rapport à 2010".

Le pays a créé un service de renseignements à Rabat, où des milliers d'hommes armés œuvrent pour combattre l’islam radical. "Le FBI à la marocaine" démantèle chaque mois au moins une cellule de présumés terrorites, sur la base d’un simple soupçon, ajoute la même source. "Le Maroc adopte une stratégie préventive", a déclaré Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ).

Pour pénétrer les réseaux les plus radicaux, le royaume détient également des informations de la part d'une dizaine de salafistes impliqués dans le terrorisme et graciés par le Roi, comme Abdelkrim Chadli, ancien membre de la Salafia Jihadia, emprisonné pendant 8 ans suite aux attentats de Casablanca.

En outre, près de 1.500 Marocains, qui se sont radicalisés en fréquentant certaines mosquées du pays, ont déjà rejoint le groupe Da’ech. Pour faire face à ce phénomène, le Maroc organise des programmes mensuels de formation, où "des professionnels enseignent l'ouverture d'esprit et la tolérance, ainsi que le respect de la différence et l'art de vivre en opposition à Da'ech, qui se vante de tuer toute personne ayant des idées contraires aux siennes", a fait savoir Mohamed Mchane, président du conseil local des oulémas.

Pour rappel, depuis 2013, le Maroc a démantelé près de 30 cellules jihadistes.