Selon une dépêche publiée par Reuters ce jeudi 12 mai, l’Agence fédérale de surveillance vétérinaire et phytosanitaire de Russie a exprimé son intention d'interdire les importations de légumes et de fruits en provenance de Turquie au courant de la semaine prochaine -16 mai-. Reuters cite la vice-présidente de l’Agence fédérale, qui déclare en outre que la Russie étudie la possibilité d’appliquer des restrictions sur les fruits et légumes qui ne sont pas bloqués.

Faut-il y voir une belle opportunité pour le Maroc ?

Il faut savoir que ce n’est pas la première fois qu’une décision pareille est prise à l’encontre de la Turquie. Un embargo russe est entré en application dès janvier 2016, en réaction à  l'incident aérien qui a vu un avion russe abattu par l’aviation turque.

Le Maroc a été cité par les officiels russes parmi les pays qui pouvaient se substituer à la Turquie en matière d’approvisionnement en fruits et légumes.

Dans le cas des agrumes, les producteurs marocains sont restés prudents, pour de nombreuses raisons. En décembre 2015, certains d'entre eux avaient expliqué à Médias24 que le marché russe est  un marché de consignation. Par conséquent, les exportateurs ne vendent pas une marchandise à un prix donné, mais la consignent sur le marché russe, en attendant de trouver acheteur. Si les opérateurs marocains desservent en abondance le marché russe, ils encourent le risque de voir le cours s’effondrer. 

Aujourd’hui encore, les conditions sont les mêmes et le sentiment des producteurs marocains est resté inchangé.  

En 2013, les exportations marocaines de clémentines, un produit haut de gamme, étaient destinées à hauteur de 60% à la Russie. En 2015, cette part a baissé pour atteindre 40%. Avant les événements de 2015, le marché russe en clémentines était approvisionné essentiellement par la Turquie. La Chine, le Pakistan et l’Egypte arrivaient après dans le classement.