FMI: la Chine et les pays émergents minent l'économie mondiale

Le 6 octobre 2015 à 14h23

Modifié 6 octobre 2015 à 14h23

L'horizon de l'économie mondiale s'assombrit: le FMI a abaissé mardi ses prévisions de croissance économique en braquant un oeil inquiet sur le ralentissement chinois qui entraîne les pays émergents dans son sillage. "Le retour à une expansion mondiale robuste et synchronisée reste hors d'atteinte", a résumé Maurice Obstfeld, le nouveau chef économiste du Fonds monétaire international qui tient son assemblée générale cette semaine à Lima, au Pérou.

Résultat: le produit intérieur brut (PIB) de la planète ne devrait plus progresser que de 3,1% cette année et de 3,6% en 2016, marquant à chaque fois un repli de 0,2 point par rapport aux précédentes estimations publiées il y a tout juste trois mois, indique le Fonds dans son nouveau rapport sur les perspectives mondiales.

Malgré la relative bonne santé des pays riches, Etats-Unis en tête, l'économie de la planète serait ainsi en passe de réaliser cette année sa plus mauvaise performance depuis la récession planétaire de 2009. "Les risques de dégradation des perspectives se sont accrus, particulièrement pour les marchés émergents et les économies en développement", explique l'institution. Ce diagnostic vient confirmer une tendance amorcée ces derniers mois: les pays émergents se muent en boulets après avoir été les locomotives du globe pendant la crise financière de 2008-2009.

La Chine au plus bas depuis 25 ans

Les inquiétudes se concentrent tout particulièrement sur la Chine, dont le récent ralentissement économique a déjà plombé une cohorte de pays et devrait se confirmer en 2016 avec une croissance attendue de 6,3%, selon le FMI, au plus bas depuis 25 ans. "Les répercussions internationales (de ce ralentissement, ndlr) semblent bien plus vastes que ce qui était jusque-là envisagé", admet le Fonds dans son rapport.

D'après le FMI, le coup de mou de la deuxième puissance économique mondiale va ainsi se payer au prix fort chez des pays exportateurs de matières premières (pétrole, métaux, minerais...) dont les cours se sont effondrés. L'addition s'annonce salée pour le Brésil, dont la récession devrait être deux fois plus forte que prévu jusque-là (-3,0% en 2015) ou l'Afrique sub-saharienne dont la croissance pourrait être amputée de 1,2 point par rapport à 2014 (3,8%).

Autre grande économie émergente, la Russie cumule, elle, le double handicap de produire de l'or noir et d'être visée par des sanctions occidentales pour son rôle dans la crise en Ukraine. Verdict du FMI: une récession de près de 4% cette année.

Un péril commun guette par ailleurs les pays émergents: le prochain changement de cap monétaire aux Etats-Unis qui pourrait accélérer la fuite de capitaux, au risque de les priver d'argent frais. "La fin des taux d'intérêts proches de zéro risque d'augurer d'un resserrement supplémentaire des conditions de financement", soutient le FMI. La Banque mondiale a, elle déjà conseillé aux pays émergents "d'attacher leur ceinture" face aux turbulences à venir.

Le FMI mise sur une très faible croissance en Europe

Après avoir été l'épicentre de la crise mondiale en 2008-2009, les pays riches semblent dès lors mieux lotis et peuvent s'appuyer sur une reprise "plus avancée" aux Etats-Unis, première économie mondiale, et au Royaume-Uni, souligne le Fonds.

Même dans cette partie du globe, la croissance s'annonce toutefois "modeste" et des risques persistent dans la zone euro, détaille le FMI. Le Fonds maintient quasi inchangées ses prévisions dans la région (+1,5% en 2015; 1,6% en 2016) ou pour la France (+1,2% en 2015; +1,5% en 2016) mais met en garde contre les aléas de la crise grecque et de "nouvelles inquiétudes" sur l'avenir du pays au sein de la zone euro.

"Les risques de contagion (liés à la Grèce) sont plus faibles que plus tôt dans l'année mais restent un sujet d'inquiétudes", note le FMI, qui doit bientôt décider s'il participera au troisième plan d'aide qui a été accordé à la Grèce.

L'institution relève également que les "risques géopolitiques" restent élevés, notamment en Ukraine ou au Moyen-Orient, et s'inquiète pour la première fois de l'impact économique de la crise des réfugiés en Europe.

"Les conflits politiques ont fait naître un choc en terme de déplacement de populations, à l'intérieur et à l'extérieur des frontières", relève le chef économiste du FMI qui estime que "les coûts sociaux et économiques sont immenses".

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