Aïd, Ramadan, la révolution silencieuse de l'astrophysique

Petit à petit, sans faire d’éclat, l’astrophysique fait son entrée dans les prévisions liées au calendrier lunaire musulman, et en particulier pour ce qui concerne les fêtes religieuses. Une révolution silencieuse est en marche.

Aïd, Ramadan, la révolution silencieuse de l'astrophysique

Le 22 juin 2015 à 19h32

Modifié 21 mai 2021 à 14h22

Petit à petit, sans faire d’éclat, l’astrophysique fait son entrée dans les prévisions liées au calendrier lunaire musulman, et en particulier pour ce qui concerne les fêtes religieuses. Une révolution silencieuse est en marche.

Le calendrier lunaire adopté par les pays musulmans pose un gros problème: l’absence de prévisibilité.

Par exemple, si je dois voyager le quatrième vendredi à compter de ce jour, je ne pourrai pas réserver mon billet d’avion ou de bateau sur la base du calendrier lunaire, car je ne saurai pas quel jour du mois nous serons. Nous pourrions être un 30 du mois de ramadan, comme nous pourrions être un 1er Chaoual (jour de l’Aïd).

Dans le calendrier lunaire, on ne peut pas prévoir une date au-delà des jours du mois en cours.

C’est cette impossibilité de prévoir avec certitude le calendrier, qui a poussé tous les pays musulmans à adopter en parallèle le calendrier solaire, en l’occurrence le calendrier dit grégorien. Pour toutes les activités séculières, c’est lui qui prévaut.

Un second problème s’est posé: l’absence d’unité des fêtes religieuses dans les pays musulmans.

Dans les années 70, l’OCI, Organisation de la Conférence Islamique, avait pris la décision d’unifier le calendrier musulman et donc les fêtes religieuses, sur la base du calcul et pas de l’observation.

L’erreur qui a été alors commise, a été l’adoption de la naissance de la Lune comme date du nouveau mois, au lieu de sa visibilité à l’œil nu.

Au début des années 80, le militantisme islamiste, notamment de la part des Frères musulmans, a délégitimé cette décision de l’OCI qui a fini par tomber en désuétude.

Depuis ces dernières années, différentes sources telles que Médias 24 et l’Observatoire d’astronomie de Ribat Al Fath au Maroc, mettent l’accent sur les calendriers de l’astrophysique qui permettent souvent de prévoir la visibilité ou la non visibilité de la nouvelle Lune.

On sait par exemple que lors de sa naissance, le croissant de la nouvelle Lune est invisible à l’œil nu et qu’il faut un délai de 15 à 18 heures pour qu’il soit observable.

Jusqu’à présent, toutes les prévisions de l’astrophysique, communiquées par Samir Kadiri, président de l’Observatoire de Rabat,  se sont avérées fondées.

Pour que la description du contexte soit complète, il faut ajouter un dernier point: au Maroc, l’observation est très rigoureuse et reconnue comme telle. Ce n’est pas le cas des autres pays musulmans, même parmi les plus légitimes. Des erreurs célèbres et grossières ont été rapportées.

Depuis 2005, les astrophysiciens musulmans saluent le Maroc dans ce domaine et soulignent la rigueur de son système d’observation de la nouvelle Lune, observation qui est organisée chaque mois et pas uniquement à l’occasion des dates importantes, à partir de plus de 200 points disséminés dans le Royaume.

En fait, ils constatent également que depuis 1980 et jusqu’à 2007, période étudiée dans le détail par eux, le seul pays qui n’a connu aucune erreur dans son observation est bien le Royaume du Maroc tandis que plusieurs erreurs ont été relevées dans le cas saoudien.

Cette année, nous avons le site du ministère des Habous et des Affaires religieuses, a mis en ligne, le dimanche 14 juin, quatre jours la nuit du “doute“, une petite note sobrement intitulée “Le résultat du calcul de l’observation du croissant du Ramadan 1436 selon le calendrier administratif“. En réalité, il s’agissait de la publication discrète des prévisions de l’astrophysique.

Récemment, a été créé le projet islamique d’observation des mois lunaires, composé de plusieurs scientifiques de plusieurs pays arabes. Il publie sur son site les prévisions, pays par pays, d’une manière très didactique. Cette association a été créée en 1998 mais depuis deux ans, elle devient de plus en audible. Au point qu’un observatoire saoudien a rejoint le projet et que des journaux saoudiens n’hésitent plus à publier leurs prévisions.

Si l’on veut que le calendrier lunaire soit utilisé dans la vie quotidienne, il faut adopter les prévisions de l’astrophysique. Si l’on ne veut pas, eh bien ces prévisions s’imposeront progressivement de toutes les manières.

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