La France tient au développement de la francophonie. Jeudi 28 mai à Paris, les deux pays ont signé plusieurs accords couvrant différents aspects de la coopération bilatérale, notamment en matière d’éducation.  

Une déclaration d’intention signée par les ministres marocain et français de l’Education fixe les priorités de la coopération éducative franco-marocaine pour les deux années. Elle porte essentiellement sur le renforcement du français dans les écoles marocaines.  

D’abord, il s’agit du développement du baccalauréat marocain international option français dans les lycées du Maroc. Les deux pays avaient déjà signé en février 2014 un accord pour la création au Maroc d’une section du Baccalauréat international option française (BIOF), qui fut ensuite lancée de manière expérimentale, en attendant sa généralisation si l’expérience s’avère concluante.

Le BIOF n’est pas un bac français, délivré par le gouvernement français, mais un bac marocain qui accorde plus d’importance à la langue française. Il concerne scientifiques et littéraires.  

Outre le bac option français, la coopération porte sur le renforcement de la formation des enseignants marocains de français. Concrètement, il s’agit de former des enseignants de matières scientifiques et littéraires à enseigner en langue française.  

Enfin, la coopération porte sur la mobilisation de moyens numériques pour l'enseignement du français, notamment dans le milieu universitaire. Les deux parties conviennent d’engager une réflexion pour la création de contenus pédagogiques et de plateformes numériques d’apprentissage du français et, en partenariat avec France Université Numérique, d’un portail de MOOCs marocains.  

A travers cet accord, la France semble déterminée à développer le concept d’apprentissage numérique dans les pays africains francophones, comme en témoigne la signature de plusieurs accords lors du dernier «Sommet de la francophonie», en novembre 2014 à Dakar. Le 5 juin 2015, le premier Sommet des ministres pour l'Université Numérique Francophone aura lieu à Paris.  

Mais afin d’équilibrer la balance linguistique, les deux pays vont aussi travailler à l’amélioration de l’enseignement de la langue et de la culture arabes en France et dans les établissements français du Maroc. Un groupe de travail conjoint se bientôt lancé et aura pour mission de faire des propositions sur ce sujet avant le 31 octobre prochain, en vue de la signature de nouveaux accords avant la fin de l’année 2015.

Selon les données de l’Organisation internationale de la francophonie, 32 % de la population marocaine savait lire et écrire le français en 2010, une part qui monte à 39 % chez les plus de 10 ans.  

Outre le volet linguistique, l’accord de coopération éducative porte sur le développement des classes préparatoires et des agrégations, le renforcement de la coopération en matière d'évaluation des politiques d'éducation et l'appui au développement de l'enseignement artistique au Maroc.